
---------------------------------------------------------------------------------
Deux rouquines dans la bagarre
Slightly Scarlet
Allan Dwan — 1956 — 6/10
---------------------------------------------------------------------------------
Un film noir plaisant mais anecdotique. La grosse particularité de ce Slightly Scarlet, c'est l'emploi de la couleur dans un genre qui se caractérisait jusque-là par le noir et blanc. Et le réalisateur Allan Dwan s'en donne à coeur joie, filmant dans un technicolor éclatant décors et costumes, ainsi que la flamboyante chevelure de ses deux héroïnes. Paradoxalement, les ombres projetées sur les murs ressortent davantage que dans un film monochrome. Tiré d'un roman de James M. Cain, Slightly Scarlet reprend le schéma du triangle amoureux sur fond d'intrigue criminelle déjà utilisé dans Le Facteur sonne toujours deux fois et Assurance sur la Mort. Le scénario remplace le traditionnel trio mari-femme-amant par deux soeurs amoureuses d'un même homme. Néanmoins, le réalisateur n'instaure jamais l'atmosphère vénéneuse souhaitée, préférant se concentrer sur une histoire classique mélangeant corruption politique et lutte de pouvoir mafieuse, qui ne génère pas vraiment d'étincelles. On se console avec le charme des deux actrices principales, Rhonda Fleming et Arlene Dahl, que Dwan met particulièrement en valeur, les filmant en maillot de bain, nuisette, mini-short ou robe décolletée... Elles composent deux beaux portraits de femmes, l'une tiraillée entre son fiancé politicien et son amant mafieux, l'autre ingérable et dont les tendances criminelles vont mettre son aînée dans l'embarras. A côté d'elles, John Payne livre une prestation correcte en petite frappe qui complote pour devenir caïd et Ted de Corsia est excellent en chef mafieux brutal. Le happy end où tout rentre dans l'ordre est à l'image d'un film auquel il manque l'ambiguïté qui le ferait sortir du lot.








Entre deux morceaux d'inspiration zimmerienne, on a droit à une réorchestration réussie du thème de Basil Poledouris, mais utilisée n'importe comment (par exemple, lors de la première apparition de Murphy alors qu'il entre dans le commissariat sans rien faire d'héroïque). On se console donc avec les effets spéciaux et la mise en scène de José Padilha, qui alterne jolis mouvements de caméra souples qui suivent RoboCop dans ses déplacements, plans qui le mettent bien en valeur et bonne gestion des scènes d'action. Un film satisfaisant sur la forme, donc. Mais il manque clairement d'une âme...dans la machine!






Les scènes qui voient un inspecteur incapable mener l'enquête ou son adjoint se geler dans sa voiture alors qu'il observe le couple Fenech-Hilton faire l'amour apportent une touche comique bienvenue. Bruno Nicolai signe un thème musical entraînant, mais utilisé à tort et à travers, parfois dans des séquences à suspense qui auraient gagné à maintenir le silence, ou à utiliser une musique plus sobre. Un giallo qui se laisse regarder, mais loin d'être un indispensable du genre.




