par helldude » Mer 19 Aoû 2015, 10:28
Gros coup de gueule contre ce merveilleux pays qu'est la France.
Je suis complètement subjugué par la situation dans laquelle se trouve ma copine actuellement.
Ayant suivi un parcours scolaire sans faute, elle a le tort d'avoir terminé son école d'infirmière un peu trop tôt et trop bien. Alors elle sort diplômée, major ou quasi major de promo chaque année, avec des rapports de stage dithyrambiques, elle est passionnée par ce qu'elle fait, elle est investie, tout ça. Ben du coup elle est diplômée jeune, trop jeune dans un pays qui n'a rien prévu pour les personnes dans sa situation (les moins de 25 ans). Evidemment, elle trouve pas de boulot dans un hôpital (même avec un père chirurgien, le piston ça marche plus non plus et même si je ne suis pas fan du procédé, il faut admettre que la fin justifie les moyens). Elle n'avait d'ailleurs pas droit à une bourse, peu importe, ses parents ont assumé, j'ai assumé aussi. Aujourd'hui, elle n'a pas droit au RSA. Elle n'a droit à rien. Le chômage ? Ben non, elle n'a pas "travaillé". Elle a juste été 6 mois ou plus en stage au cours de chacune de ses trois années d'école (donc genre 18 mois)... stages bien évidemment non rémunérés ou si peu, et toujours avec 3,6 voire 9 mois de retard. Les hôpitaux publics "exploitent" de fait les étudiants, et qui dit établissement public dit collectivité publique. Pas de boulot, pas de chômage... ben pas de sécu le mois prochain non plus (pour les petits bobos elle pourra voir son père ou sa mère... infirmière) mais quid si c'est plus sérieux ? La CMU ? C'est bien beau mais elle vit avec moi et n'est plus rattachée au foyer de ses parents. Evidemment, moi je fais exploser le plafond en ce qui concerne les revenus du ménage à prendre en compte. Pourtant on n'est pas marié. Sauf que moi, ben je suis indépendant et à l'étranger et que ma sécu ne s'étend pas au conjoint qui ne l'est pas au sens juridique du terme (marié ou pacsé).
Alors oui, il est clair que nous ne sommes pas dans la pire des situations, et qu'elle est en théorie privilégiée. Mais la réalité est souvent toute autre pour les familles qui ne sont ni riches, ni pauvres. La situation, elle est très pesante pour ses parents, ou même pour moi, qui devons tout assumer pour deux (depuis 3 ans) mais peu importe ce n'est pas de moi ou de ses parents dont on parle. Mais quid des gens de bonne volonté dans une situation moins favorable ? Le RSA elle n'en veut même pas, elle veut -comme tant d'autres certes- bosser, y consacrer ses huit heures par jour ou plus si nécessaire. Peu importe, elle veut exercer son métier, gagner honnêtement sa vie.
Maintenant, ce cas de figure, on l'étend à un million de personne (oui, j'ai unilatéralement décidé de décréter que la moitié des chômeurs étaient des branleurs qui s'en foutent, parce-que j'ai besoin d'être un peu cynique dans le cadre de mon coup de gueule). Là on se dit qu'il y a vraiment un putain de problème.
Si j'avais eu un conseil à lui donner à l'époque, àma copine, ça aurait été de se détacher de son foyer dès le départ, de glander à la fac 3-4 ans et profiter d'une bourse, en travaillant en parallèle au macdo (elle ne pouvait pas le faire pendant l'école d'inf, vu que d'une elle bossait H24 pour être major et que de deux elle était régulièrement en stage de nuit, les weekends (très très souvent) et qu'elle pouvait pas non plus se couper en deux). Elle aurait ensuite fait son école en touchant le chômage comme d'autres l'ont fait. Elle aurait été diplômée après 25 ans et aurait touché le RSA dans le pire des cas. Malheureusement, les efforts ne sont pas récompensés ici.
Par contre, elle a bossé tous les étés, les deux mois complets (sauf nos vacances). Bien sûr ça ne suffit pas en raison de périodes de références à prendre en compte, 2 mois par année pendant 3 années consécutives ça n'ouvre droit à rien, mais c'est comme ça que le système est conçu pour éviter les abus, ce qui est en soit compréhensible).
La méritocratie n'existe pas, en revanche en France on fait dans le social pour favoriser ceux qui aiment être assistés. Je généralise, je grossis les traits, mais suis-je tellement loin de la réalité ?
La prochaine étape, pour moi, sera de faire le nécessaire en utilisant mes moyens pour faire homologuer au plus vite son diplôme ici, au Luxembourg. Ce n'est pas seulement pour qu'on puisse se rapprocher de mon travail, et pas seulement parce-que pour le même boulot on a une paye bien plus décente (le triple... mais n'en parlons pas), mais rien que pour ne pas payer un centime d'impôt à ce pays qu'est la France, car je ne peux pas me résoudre à ce que l'on participe d'avantage à cette mascarade.
Et puisque je parlais de RSA, c'est hors sujet, mais sachez qu'ici le revenu minimum garanti (équivalent RSA, ou ancien RMI) est de 1.500 euros net. L'économie est un art difficile que je ne maîtrise pas, mais je pense qu'en France je suis loin d'être le seul... Il serait peut-être temps de s'exiler (et en plus au Lux le catalogue netflix est dix fois plus fourni). Bon je m'égare, mais ça signe la fin de mon coup de gueule, du moins de sa manifestation "publique" parce que les boules je les ai encore bien comme il faut.