[Alegas] Mes Critiques en 2016

[Mark Chopper]

J'en garde un souvenir de blockbuster d'aventures assez ultime, j'ai bien usé ma VHS (offerte par les 3 Suisses à l'époque).

Pas revu depuis vingt ans je pense.

[Jack Spret]

@ JS : celui avec le magazine porno en relief ?

Je me souviens plus de cette scène
C'est avec l'aveugle ?

[pabelbaba]

Oué avec l'aveugle qui a bien besoin de la troidé.

[Dunandan]

Je l'ai revue il y a pas longtemps cette scène, j'adore la façon dont on le retrouve la première fois... dans les chiottes... qui n'ont plus de murs car le château a brûlé

[Alegas]

J'en garde un souvenir de blockbuster d'aventures assez ultime

C'est aussi le souvenir que j'en avais. Si tu veux rester sur ce bon souvenir, je ne te conseille pas la revision.

(bon après c'est clairement pas un mauvais film, mais c'est très très loin du souvenir idéalisé que j'en gardais)

[pabelbaba]

Je ne l'ai pas revu en entier depuis belle lurette, mais à chaque diff TV sur laquelle je tombe je ne peux pas m'empêcher de regarder un bout et c'est toujours sympa. La scène du mariage est vraiment géniale.

[Alegas]

Raising Arizona (Arizona Junior) de Joel & Ethan Coen
(1987)

Dernier film des Coen qu'il me restait à découvrir dans leur filmographie, un film qui vient me rappeler quelque chose d'essentiel, à savoir que même un film mineur des frangins est une proposition de cinéma réfléchie et pertinente, quand bien même on adhère ou pas. Raising Arizona s'avère être un film à part dans leur œuvre, d'une part parce que c'est leur premier essai dans le registre de la comédie, domaine où ils excelleront de plus en plus au fil des années, mais c'est davantage le type d'humour qui intéresse ici. En effet, on est assez loin de l'humour très amer/noir des futurs films, et on est donc face à un hommage revendiqué au cartoon, avec tout les délires que cela sous-entend (le motard notamment). Forcément, on pense au cinéma de Sam Raimi, avec lequel les Coen ont toujours été plus ou moins affilié, mais dans une ambiance plus bon enfant où l'ambition ne dépasse pas l'envie de produire un spectacle attachant et drôle.

Du coup, c'est peut-être bien la comédie des Coen qui possède le fond le moins développé, mais ce n'est pas pour autant un film qui n'a rien à dire, il suffit de voir le traitement de la cellule familiale ou d'écouter certaines répliques de Hi pour s'en assurer. La grande surprise du film, outre des scènes mémorables, une très bonne écriture, une mise en scène inspirée et un score sympathique de Burwell, se tient vraiment dans l'interprétation hallucinée d'un Nicolas Cage qui trouve aisément un de ses meilleurs rôles, parfait en simplet au grand cœur. Un premier essai dans la comédie réussi qui mérite largement le coup d’œil.

2nde vision (2024) : Je revois clairement le film à la hausse. Ce qui était pour moi jusqu'ici une petite comédie des Coen devient à mes yeux une véritable profession de foi qui annonce une bonne partie de leur carrière, jusqu'à ce fameux motard qui est, à bien des égards, l'équivalent de Bardem dans No country for old men, le mal absolu.
Je trouve en plus le film bien plus drôle, et surtout très touchant, notamment dans le monologue final qui met presque la larme à l'oeil.
Ca devient du coup un de mes films préférés des Coen.

8,5/10

[Mark Chopper]

Nicolas Cage excellent dans un film des années 80/90, c'est tout sauf surprenant.

[Alegas]

C'est plus dans la teneur de l'interprétation qu'il me surprend pour le coup. De mémoire c'est la première fois qu'il jouait un rôle dans ce genre (très naïf et sincère) et ça lui va à merveille.

[Mark Chopper]

T'as déjà vu Birdy ? Je me base sur un souvenir lointain, mais ça pourrait te plaire.

Sinon il a un rôle assez proche dans ce style dans Sailor & Lula, mais là je doute fort que ça marche avec toi.

[Alegas]

Déjà vu Birdy il y a très longtemps, mais je me souviens plus de la prestation de Modine que celle de Cage. Je tâcherais de le revoir.

Et Sailor et Lula ouais je suis pas très fan, mais vu que je me lance dans une rétro Lynch je vais lui donner une seconde chance.

[Alegas]

Death Proof (Boulevard de la mort) de Quentin Tarantino
(2007)

S'il y a bien un film dans la filmographie de Tarantino que l'on peut qualifier de mineur, c'est bien celui-ci. Non pas que Death Proof soit mauvais ou insignifiant, loin de là, mais face aux autres œuvres du bonhomme qui font figure de mastodontes en comparaison, il est vrai que ce segment Grindhouse paraisse un peu comme une récréation pour son réalisateur, où il peut se permettre quelques faux-pas. Death Proof, c'est donc certainement le film de Tarantino qui cristallise le mieux les limites de son cinéma, et particulièrement de ses gimmicks. Plus encore que dans le segment de Four Rooms (puisqu'on s'étale ici sur une durée plus longue), on est face à un film inutilement bavard, qui dure pour pas grand chose et qui, surtout, ne suscite quasiment aucune émotion chez le spectateur. Car bien que le film ne soit jamais ennuyeux (les dialogues de Tarantino ne sont pas aussi bons que dans ses autres films, certes, mais ils ne sont pas mauvais pour autant) c'est davantage le fait que le film se regarde de façon ultra passive qui gêne ici, que ce soit lors de séquences dialoguées ou lors d'une course-poursuite effrénée, jamais le frisson ou le rebondissement captivant n'arrive. Globalement, il est même difficile d'évaluer ce que tente de faire Tarantino avec ce film, car il est bien visible que l'hommage aux productions grindhouse n'est qu'un prétexte (la preuve étant que l'image à base de pellicule abîmée s'amenuise de plus en plus au point de disparaître dans le dernier tiers du métrage) et que le réalisateur tente de faire partir son cinéma dans une direction différente sans que cela ne fonctionne. Seule exception dans le film : une séquence de carambolage où une simple idée de montage rend le tout particulièrement ludique et inventif, mais pour le reste, c'est du Tarantino en pilotage automatique.

C'est d'autant plus dommage que Death Proof a beaucoup de choses à défendre, que ce soit son personnage de Stuntman Mike (ou son casting féminin en globalité, Mari Elizabeth Winstead en cheerleader c'est une bonne idée incontestable ), ou surtout son propos très féministe. Ce n'est pas un scoop, la femme a toujours eu une place de plus en plus grande dans le cinéma de Tarantino (passant d'une serveuse invisible dans Reservoir Dogs à l'héroïne d'un diptyque), et on a donc une véritable évolution au sein du film. La femme passe alors d'objet source de fantasmes (la première moitié du film est très érotique dès qu'il s'agit de filmer l'anatomie féminine) à walkyrie vengeresse prête à tout pour détruire le summum de la virilité (la seule nana évoquant le fantasme étant abandonnée en cours de route). En cela, j'ai bien du mal à condamner Death Proof qui n'est pas à mes yeux une simple copie de film d'exploitation, mais cela ne rattrape pas hélas la déception conséquente qu'il reste, la preuve étant que Robert Rodriguez a fait mieux que lui sur l'exercice.

6,5/10

[Dionycos]

car il est bien visible que l'hommage aux productions grindhouse n'est qu'un prétexte (la preuve étant que l'image à base de pellicule abîmée s'amenuise de plus en plus au point de disparaître dans le dernier tiers du métrage)[/justify]

Je pense que c'est totalement volontaire, et qu'en terme d'ambition d'auteur, ça rejoint ce que tu dis sur l'évolution de l'image de la femme tout au long du film.
La première partie est comme ancrée dans le passé. La femme est dominée par et victime de l'homme, la pellicule est donc crade, vieillie, passée.
La seconde partie marque un tournant, une émancipation de la femme qui parvient à se défaire de l'emprise de l'homme (et à lui foutre une bonne raclée ). Cette modernité est soulignée par une pellicule plus propre, neuve, moderne.

J'interprète peut-être beaucoup, mais c'est vraiment comme ça que je le vois.

[Mark Chopper]

Contrairement à Rodriguez, on sent surtout que Tarantino prend le genre de haut pour une fois, et qu'il n'assume pas le fait de livrer une série B.

Lui qui prétendait à l'époque avoir réalisé un slasher livre au final un film qui a le cul entre deux chaises, moins une série B qu'une mauvaise parodie de son propre travail.

[elpingos]

jamais le frisson ou le rebondissement captivant n'arrive

la preuve étant que Robert Rodriguez a fait mieux que lui sur l'exercice.

et qui, surtout, ne suscite quasiment aucune émotion chez le spectateur.

Juste en passant pour dire que je suis en total désaccord .
Personnellement une expérience inoubliable en salle.