
Je vois très bien la filiation qu'on fait entre Pelecanos et Leonard mais non ! Là où Leonard distille habilement ses références à la pop culture, Pelecanos en fait étalage toutes les pages, jusqu'à l’écœurement. S'il a bien saisi le fait que l'intrigue n'est pas importante mais que les personnages le sont, il n'en reste pas moins très académique dans sa manière de réinventer le polar. Ultra funky, les pérégrinations de toute sa galeries de persos sont toujours cools. Et le problème, c'est qu'on a beau avoir un bad motherfucker en face, on a jamais vraiment l'impression que le danger est présent. Bon la fin n'évite pas le happy end (y'a deux autres bouquins avec les mêmes persos derrière) mais la dernière scène a le mérite d'être teintée de pessimisme. Lecture sympa mais sans plus. Par contre, ça m'a permis de choper deux ou trois idées d'albums que je ne connaissais pas et c'est déjà ça de pris.

Super intéressant et ultra prenant, la verve rock'n roll de Chalumeau s'adapte très bien à la biographie du maître du cool. Même si on sent que l'auteur est un fan hardcore de Leonard, il sait lui reconnaître ses défauts, notamment sa fausse modestie et dire quand l'un de ses bouquins est merdique. Mais ce qui est le plus intéressant, c'est qu'il explique pourquoi il le sont. On a également droit au revers des adaptations cinématographiques sur l'inspiration de l'écrivain. La dernière partie du bouquin comprend ses entretiens réalisés pour Canal + avec Leonard, Sutter (son documentaliste attitré) puis les deux ensemble.
A lire absolument si on est fan de l'auteur !

"- Ça vous dirait un petit échange dans la ruelle, derrière le bar ?
- Si c’est un échange de fluides corporels, je suis pas contre. Mais alors dans ce cas, tu passes devant."