[Caducia] Mes critiques en 2016

Modérateur: Dunandan

Vie entre deux océans (Une) - 6,25/10

Messagepar caducia » Dim 16 Oct 2016, 11:28

Une vie entre deux océans

Réalisé par Derek Cianfrance
Avec
Michael Fassbender, Alicia Vikander, Rachel Weisz
Long-métrage : UK, USA, NZ
Genre :drame
Durée : 02h13min
Année de production : 2016

6.25/10


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Synopsis

Quelques années après la Première Guerre mondiale en Australie. Tom Sherbourne, ancien combattant encore traumatisé par le conflit, vit en reclus avec sa femme Isabel, sur la petite île inhabitée de Janus Rock dont il est le gardien du phare. Mais leur bonheur se ternit peu à peu : Isabel ne peut avoir d’enfant… Un jour, un canot s’échoue sur le rivage avec à son bord le cadavre d’un homme et un bébé bien vivant.

Critique

Adapté du best-seller australien, "Une vie entre deux océan" met en scène le couple le plus hype du moment Alicia Vikander et Michael Fassbender dans une histoire rocambolesque et un paysage idyllique. Une alchimie a priori parfaite pour un film romantique riche en émotions, mais qui ne tient pas ses promesses avec de nombreux détours inutiles qui alourdissent le script.

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Reflet d'une époque révolue, servi par un esthétisme façon carte-postale aux couleurs délavées et couchers de soleil. Un Havre de paix au milieu de nulle part où tout peut se produire à l'insu de tous. Hélas, cet isolement est ambivalent, permettant une liberté presque infinie et d'éviter la société (le regard de l'autre, les rumeurs, les obligations sociétales...) mais peut aussi être lourd psychologiquement.

Le film prend trop de temps pour démarrer avec une introduction pesante de Tom (Fassbender) qui est peu bavard et hanté par ses cauchemars d'après-guerre et qui va s'épanouir au contact de sa douce Isabel.
Le personnage de Tom va certes faire preuve de courage à plusieurs reprises par amour pour Isabel, mais son caractère secret et peu expansif font que celà représentera un rôle mineur pour l'acteur car Tom va toujours se sacrifier pour sa femme et ne prendra jamais le dessus. Ainsi, Fassbender n'aura droit à aucune tirade flamboyante mais que des scènes lacrymales ou d'auto-lamentation.
Le film oscille entre une vie pleine de quiétude frôlant le paradis avec une petite famille parfaite et des scènes de déchirement dramatiques en demi-teinte qui met en avant un rythme boiteux qui manque de fougue. Les personnages secondaires ne servent à pas grand chose mais sont insignifiants. Alicia Vikander en revanche offre une partition totalement crédible grâce à son personnage le plus torturé et coupable.


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"Une vie entre deux océan" devient assez caricatural avec une fresque romanesque dont les héros sont hyper caricaturaux et presque sans défauts où le pardon et la loyauté sont primordiaux ce qui entraînent des twists improbables même si on aime se laisser embarquer par l'histoire de ces êtres tiraillés par des décisions majeures.
A l'image de ses personnages, la pellicule est un peu trop propre et manque d'aspérités pour donner plus de force et de crédibilité au récit.
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Re: [Caducia] Mes critiques en 2016

Messagepar Milkshake » Dim 16 Oct 2016, 13:38

Ok sur le fond je peux comprendre qu'on trouve le film peut être too much voir trop long mais y voir des couleurs délavées :shock: Alors que le film est shooté en brut, l'image est pas trafiqué avec des gros filtres.

Pour l'aspérité on est très loin du récit de romance tout lisse et gentil au contraire, ce ne sont que des personnages qui tentent de se reconstruire, on ressent bien le côté insulaire qui peut rendre fou sur cette petite île au milieu de nulle part, c'est très loin d'être décrit comme un endroit paradisiaque ou de carte postale. Il y a plusieurs scènes ou on sent que Fassbender et Vikander sont sur le point de craquer mentalement.
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Re: [Caducia] Mes critiques en 2016

Messagepar caducia » Dim 16 Oct 2016, 14:38

quand je parle de couleurs délavées c'est à dire façon aquarelle, il n'a y pas de couleurs criardes qui te petent la rétine, ce n'est pas un reproche d'ailleurs.
comme je l'explique le cadre est "paradisiaque" (plein de couples aimeraient surement y passer un week-end romantique), c'est tout mignon, retiré de tout et agréable pendant quelques jours mais ça peut rendre fou à la longue.
enfin, c'est surement fidèle au roman mais Tom préfère écrire que s'exprimer longuement et livrer ses sentiments et les persos craquent un peu chacun de leur coté, les confrontations sont trop rares, dommage.
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Re: [Caducia] Mes critiques en 2016

Messagepar Milkshake » Dim 16 Oct 2016, 14:58

Là par contre je suis d'accord pour que le film soit grand il aurait fallu plus d'affrontement direct entre les perso surtout avec Rachel Weisz.

Là ça souffre du côté adaptation de roman ou sur le papier les inteaction à distance par lettre ou en entrant dans les pensées des perso sont possible et doivent être plus developpé mais à l'écran dans un film de 2h c'est un procédé qui fonctionne bcp moins bien et qui est trop reduit faute de temps ou de risque d'overdose de voix off.
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Tu ne tueras point - 9,5/10

Messagepar caducia » Jeu 20 Oct 2016, 21:28

Tu ne tueras point

Réalisé par Mel Gibson
Avec
Andrew Garfield, Vince Vaughn, Teresa Palmer
Long-métrage : USA
Genre :Guerre
Durée : 02h11min
Année de production : 2016

9.5/10


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Synopsis

Quand la Seconde Guerre mondiale a éclaté, Desmond, un jeune américain, s’est retrouvé confronté à un dilemme : comme n’importe lequel de ses compatriotes, il voulait servir son pays, mais la violence était incompatible avec ses croyances et ses principes moraux. Il s’opposait ne serait-ce qu’à tenir une arme et refusait d’autant plus de tuer.

Il s’engagea tout de même dans l’infanterie comme médecin. Son refus d’infléchir ses convictions lui valut d’être rudement mené par ses camarades et sa hiérarchie, mais c’est armé de sa seule foi qu’il est entré dans l’enfer de la guerre pour en devenir l’un des plus grands héros.

Critique

Du grand Gibson que ce "Hacksaw Ridge" avec pourtant un début très calamiteux qui mélange un style Michael Bay à la Pearl Harbor et une naïveté de Forrest Gump qui font penser à un plantage total.
En effet, quelle drôle d'idée que cette romance cul-cul la praline d'une lourdeur sans nom. Un Andrew Garfield au sourire benêt comme on a rarement vu devant la demoiselle (Teresa Palmer) avec un coup de foudre quasi-instantané qui cumule les clichés des romans Arlequin comme jamais.

Puis, Gibson fait légèrement monter la pression avec son héros qui s'engage dans l'armée: un classique. Sauf qu'on parle d'un film de Gibson, où la spiritualité plane et vient pointer le bout de son nez et mettre des bâtons dans les roues de la destinée du héros plein de bonne volonté pour sa patrie.
En effet, Desmond est un objecteur de conscience et refuse de toucher ou d'utiliser une quelconque arme mais souhaite devenir infirmier de guerre.


Inspiré d'une histoire vraie, cet élément fait de ce récit une histoire singulière et une belle leçon de vie.
Ainsi, Gibson nous plonge dans un camp d'entrainement façon "le maitre de guerre" avec Vince Vaughn dans le role de Eastwood. Une partie du film assez caricaturale, mais qui permet d'entrevoir les caractères de recrues un poil caricaturales de façon plaisante et distrayante en contraste avec la suite tragique.


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Finalement, Desmond s'en va en guerre avec ses compagnons et là c'est le choc ! Jamais je n'ai vu une séquence de combat aussi explosive et d'une violence rare. Gibson ose exposer les meurtrissures des soldats mais ne fait jamais dans le voyeurisme gratuit. Il plonge le spectateur au cœur des échanges avec une habileté rare, le mettant dans les mêmes conditions que le soldat, difficile de ne pas avoir la chair de poule devant de telles scènes.
Le cinéaste utilise beaucoup les poussières soulevées par les explosions qui aveuglent la vision des deux camps et qui permet de déblayer progressivement le champ de bataille pour découvrir plus en détails l'horreur du carnage. Rien ne nous sera épargné, corps gisants grignotés par les rats ou autres insectes nécrophages, ennemis qui achèvent les gisants, l'agonie à l'état pur et la souffrance psychologique présente devant ces aberrations de situations.


Gibson varie les plans malgré un cadre d'affrontement unique et peu étendu, le combat s'enlise en accord avec le moral des troupes mais un seul garde le cap jusqu'à abroger la frontière ami-ennemi et en ne voyant plus que l'Humain.
Les couleurs flamboyantes des lances flammes sur les ennemis gesticulant sur un écran de fumée grisâtre font froid dans le dos. Les balles giclent des fusils en action, mais les ennemis ne cesse de surgir de nulle part, le spectateur comme les alliés ne semblent jamais en voir la fin. Dans sa partie guerre de tranchées, "Tu ne tueras point" offre peu de temps morts, Gisbon gardant la pression psychologique de l'arrivée d'un ennemi potentiel à tout moment pour une omniprésente tension.


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Pour ceux qui ne connaissent pas l'histoire de ce soldat particulier, je n'en dirais pas plus pour garder l'effet de surprise, mais Desmond donne une leçon de bravoure rare qui contraste énormément avec le début du film raté.
Gisbon caste aussi de très bons acteurs secondaires qui pourtant d'habitude ne me font ni chaud ni froid mais qui offrent de très bonnes performances ici : Sam Worthington et Vince Vaughn en tête.

Même si l'aspect religieux est un des thèmes principaux du film est le fil conducteur, il ne demeure pas trop envahissant, ni sujet à polémique.
Hacksaw Ridge rend un bel hommage à ce soldat exemplaire mais aussi à tous les combattants en général avec des scènes de charnier spectaculaires qui ne peuvent laisser indifférents et interroge encore et toujours sur la finalité de ces combats sanglants.
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Re: [Caducia] Mes critiques en 2016

Messagepar Mr Jack » Jeu 20 Oct 2016, 23:38

Au moins Caducia aura vu des grands films cette année. :mrgreen:
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Re: [Caducia] Mes critiques en 2016

Messagepar Jimmy Two Times » Ven 21 Oct 2016, 05:38

Ta critique pointe ce qui me dérange souvent chez Mel Gibson, son rapport à la violence pour le moins complaisant. Autant ça ne me dérangeait pas dans Braveheart, mais alors à partir de la Passion du Christ...
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Re: [Caducia] Mes critiques en 2016

Messagepar lvri » Ven 21 Oct 2016, 06:37

Autant la violence peut être gênante si gratuite, autant là, on est en pleine 2nde guerre mondiale. Et je pense que cette violence est là pour appuyer les positions de cet objecteur de conscience.

En tout cas, hâte de voir ce film ! :super:
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Re: [Caducia] Mes critiques en 2016

Messagepar caducia » Ven 21 Oct 2016, 07:16

Mr Jack a écrit:Au moins Caducia aura vu des grands films cette année. :mrgreen:


Bizarre on a l'impression que tous les bons films débarquent en même temps.
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Re: [Caducia] Mes critiques en 2016

Messagepar Alegas » Ven 21 Oct 2016, 07:44

Période des Oscars oblige, ça devient une habitude.
"Our films were never intended for a passive audience. There are enough of those kinds of films being made. We wanted our audience to have to work, to have to think, to have to actually participate in order to enjoy them."

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Re: [Caducia] Mes critiques en 2016

Messagepar Milkshake » Ven 21 Oct 2016, 08:56

Oui ça depuis des années les meilleurs films se concentrent toujours Octobre/Novembre et Décembre pour les US chez nous ces dernières sortie sortent en retard pour en Janvier/Fevrier : les Noctural Animals, Neruda, Live By night, Silence, La La land, Loving....

Après c'est le vide niveau sortie d'autant plus qu'il a de plus en plus de gros films qui sortent dès le mois Mars maintenant chaque semaine : Kong, La Grande muraille, King Arthur, Ghost in The Shell.


Donc c'est le seul créneau viable pour les drames adultes ou projet plus risqué qui ont besoin de buzzer durant la période des recompenses pour attirer les spectateurs et être viable économiquement.
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Réparer les vivants - 6,25/10

Messagepar caducia » Mer 26 Oct 2016, 10:42

Réparer les vivants

Réalisé par Katell Quillévéré
Avec
Tahar Rahim, Emmanuelle Seigner, Anne Dorval
Long-métrage : FR
Genre :drame
Durée : 01h43min
Année de production : 2016

6.25/10





Synopsis

Tout commence au petit jour dans une mer déchaînée avec trois jeunes surfeurs. Quelques heures plus tard, sur le chemin du retour, c’est l’accident. Désormais suspendue aux machines dans un hôpital du Havre, la vie de Simon n’est plus qu’un leurre. Au même moment, à Paris, une femme attend la greffe providentielle qui pourra prolonger sa vie…

Critique

Adaptation du roman de Maylis de Kerangal, « Réparer les vivants » aborde le thème du don d’organe, sa réalisatrice Katell Quillévéré mélangeant à la fois des images médicales très crues (âmes sensibles s’abstenir) et des moments de lyrisme poussés.
Ainsi, on retrouvera quelques scènes façon « Hippocrate » dévoilant les coulisses hospitalières qui au final sont assez peu présentes et ont le moins d’intérêt car c’est plutôt l’intimité et les sensations du donneur et du receveur qui sont mises en avant par la cinéaste.

La partie introductive est assez spectaculaire (surtout pour du cinéma Français) avec l’évocation de la passion du surf d’un jeune adolescent dont le destin va basculer. « Réparer les vivants » donne droit à des plans ultra-immersifs au sein des rouleaux très léchés qui procurent forcément des sensations fortes au spectateur et montre que le jeune Simon est en plein épanouissement personnel profitant à fond de la vie. Terre-bitume et eau forment alors un cocktail foudroyant.
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« Réparer les vivants » réunit un casting impressionnant, mais c’est Anne Dorval qui arrive clairement à se démarquer avec ce rôle de la receveuse de la greffe offrant une sensibilité et délicatesse de jeu rare. Tahar Rahim qui assure habituellement est assez décevant et peu crédible dans sa fonction médicale, ça sonne faux. Emmanuelle Seigner est clairement enlaidie et assume pleinement son rôle de mère effondrée et forme un couple touchant avec Kool Shen.
Le film ose s’attarder sur les moments complices familiaux et les petits non-dits montrant la certaine pudeur qu’on peut ressentir au quotidien à ne pas vouloir se livrer pleinement. Les petites cachoteries qu’on laisse parfois entrevoir lors des derniers instants.

Autant le film possède une partie psychique puissante et réussie, autant il se plante pas mal sur les aspects médicaux qui sont d’une banalité dingue sans subtilité plongeant le film dans un certain pathos alors que par ailleurs d’autres scènes sont extraordinaires empli d’onirisme et de poésie. On se croirait dans les reportages façon real TV sur les maternités de TF1.
Les longues séquences de reconstitution chirurgicales « en live » sont carrément inutiles (pourtant ça m’intéresse) et démonstratif du pouvoir de la médecine sur le destin de tout un chacun ; hors de propos et contrastent tellement avec le reste du métrage qu’un petit montage ne serait pas déplaisant.
Le don d’organe parait comme une évidence pour beaucoup, mais même le personnage d’Anne Dorval ne semble pas convaincue et se demande si son heure n’est pas venue, si c’est normal de vivre avec le cœur d’un mort et tente de repousser l’échéance.
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Inferno (2016) - 6/10

Messagepar caducia » Mer 26 Oct 2016, 11:41

Inferno

Réalisé par Ron Howard
Avec
Tom Hanks, Felicity Jones, Ben Foster
Long-métrage : USA
Genre : policier
Durée : 02h01min
Année de production : 2016

6/10



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Synopsis

Dans "Inferno", le célèbre expert en symbologie suit la piste d’indices liés au grand Dante lui-même. Robert Langdon se réveille dans un hôpital italien, frappé d’amnésie, et va devoir collaborer avec le docteur Sienna Brooks pour retrouver la mémoire. Tous deux vont sillonner l’Europe dans une course contre la montre pour déjouer un complot à l’échelle mondiale et empêcher le déchaînement de l’Enfer…

Critique

Troisième aventure de Robert Langdon (alias le héros théologiste du best-seller Da Vinci Code) au cinéma, Inferno reprend les mêmes ficelles inhérentes au personnage principal, c’est-à-dire des énigmes basées sur des faits historiques anciens souvent associés à l’art ou à la mythologie, un mélange de Benjamin Gates et d’Indiana Jones. Dan Brown délaisse pour un moment la religion et tente de se mettre à la page.

D’après mes lointains souvenirs (10 ans déjà), le 1er opus « Da Vinci Code » était plutôt poussif et longuet, déjà réalisé par Ron Howard. Inferno est tout de même poussiéreux et use de façon habile de nouvelles technologies sans en abuser pour apporter une touche de modernité bienvenue.


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Le thème abordé est aussi d’actualité car Inferno évoque le problème aujourd’hui réel de la surpopulation mondiale qui engendrera d’ici quelques années une sérieuse complexité de survie de l’espèce humaine qui n’aura plus assez de ressources naturelles pour sa subsistance (on en sera même à manger des insectes d’après l’OMS si je ne me trompe pas. Ben Foster incarne une sorte de Bill Gates milliardaire illuminé (Bertrand Zobrist) qui tient des conférences à ce sujet et qui comme l’homme à la pomme possède de nombreux followers passionnés prêts à tout pour lui. L’acteur est peu présent à l’écran et ne marquera pas le film par sa prestation.
Les décors et les nombreux sites historiques restent des valeurs sures et grâce à la caméra de Ron Howard on en prend plein la vue. La plupart du film se déroule à Florence avec différents sites patrimoniaux pour de superbes plans aériens, mais Inferno dévoile aussi les méandres de la cité et ses passages secrets bien connus de notre héros qui feront la différence face à ses poursuivants.


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L’intrigue est assez basique et les références culturelles le sont aussi pour que le grand public puisse s’y retrouver et ne soit pas trop perturbé par des repères trop flous. Néanmoins le script réserve quelques surprises bienvenues qui donnent du piment au film contrairement au Da Vinci code qui était trop convenu et linéaire. Bien entendu nos deux héros doivent sauver le monde et de par leurs neurones survitaminés et un peu d’ingéniosité. Inferno mériterait clairement une dose d'humour et de spontanéité. C'est peut être l'acteur Irrfan Khan qui incarnera le plus le coté décalé avec une résonance avec la série Mission Impossible.
Robert Langdon est le bon samaritain et donc hyperprévisible tout comme le jeu de Tom Hanks en mode automatique dont la personnalité manque clairement d'ambivalence. Ron Howard peine à faire durer le suspense, ses deux héros arrivant à déchiffrer les énigmes au quart de tour.
Ron Howard joue pas mal sur les flash-backs ultra-brefs qui resurgissent de la mémoire de Langdon qui s’est mis dans une galère sans trop savoir comment. Un surplus d’effets acoustiques ou de stroboscopes de la part du metteur en scène qui deviennent agaçants, artificiels au possible.
Un résultat en demi-teinte avec un mélange de décryptage mystico-ésotérique et de course-poursuite contre la montre peu claire, qui demeure divertissant sur le moment. On aurait aimé en savoir plus sur Bertrand Zobrist, le public reste un peu sur la faim sur le fond de cette sombre histoire et de la genèse de cette pensée de destruction apocalyptique alambiquée.
Critiques similaires
Film: Inferno (2016)
Note: 3/10
Auteur: Nulladies

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Re: [Caducia] Mes critiques en 2016

Messagepar Alegas » Mer 26 Oct 2016, 12:28

caducia a écrit:Ben Foster incarne une sorte de Bill Gates milliardaire illuminé (Bertrand Zobrist) qui tient des conférences à ce sujet et qui comme l’homme à la pomme possède de nombreux followers passionnés prêts à tout pour lui. L’acteur est peu présent à l’écran et ne marquera pas le film par sa prestation.


Ouais bah ça confirme ce que j'avais lu dans quelques critiques sur le net. Le seul bon point du bouquin c'est justement ce personnage qui s'apprête à lancer quelque chose d'atroce, mais qui le fait pour des bonnes raisons (pendant tout le récit on dit bien qu'il va falloir trouver un jour une solution à la surpopulation mondiale, même si elle sera sûrement immorale), et apparemment cette adaptation occulte totalement le côté fascinant du perso, pour le transformer en bad-guy lambda, et carrément changer la fin.
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Fille de Brest (La) - 5/10

Messagepar caducia » Ven 28 Oct 2016, 09:54

La fille de Brest

Réalisé par Emmanuelle Bercot
Avec
Sidse Babett Knudsen, Benoît Magimel, Charlotte Laemmel
Long-métrage : FR
Genre :drame
Durée : 02h08min
Année de production : 2016

5/10



Image



Synopsis

Dans son hôpital de Brest, une pneumologue découvre un lien direct entre des morts suspectes et la prise d'un médicament commercialisé depuis 30 ans, le Mediator. De l’isolement des débuts à l’explosion médiatique de l’affaire, l’histoire inspirée de la vie d’Irène Frachon est une bataille de David contre Goliath pour voir enfin triompher la vérité.


Critique

Emmanuelle Bercot retrace le scandale du Médiator en se basant sur le livre d’Irène Franchon, la pneumologue de Brest qui a découvert au sein de son centre hospitalier un nombre anormal de cas de valvulopathies chez des patients traités par Mediator depuis 1976.
Même si ce scandale de santé publique est un exemple indiscutable et majeur de compromission des agences gouvernementales avec les laboratoires pharmaceutiques, il est difficile de rendre cette affaire vivante et passionnante à l’écran.
Le Mediator (ou plutôt Merdiator) a causé entre 500 et 1000 décès parmi des gens atteints de diabètes ou chez des patients qui souhaitaient perdre du poids et dont les médecins peu scrupuleux ont prescrit ce coupe faim douteux étant embobinés par les informations fournies par le laboratoire.
Sidse Babett Knudsen (Westworld, l’hermine, Borgen, Inferno) s’empare à merveille de la blouse de la pneumologue déterminée qui est une sorte d’Erin Brokovich Brestoise, prête à tout pour que la vérité soit connue de tous avec de l’énergie à revendre. Ce choix de distribution peut sembler inadéquat mais c’est une réalité une des forces du film. Pourtant Sidse Babett Knudsen délivre une prestation saisissante à César avec une palette émotionnelle variée qui nous fait ressentir la fougue de son personnage qui ne lâche jamais rien. En effet, ce bras de fer contre les institutions a des hauts et des bas, interprétant avec une grande sincérité la femme de tempérament. Emmanuelle Bercot s’emploie à mettre en avant la personnalité battante d’Irène qui se bat presque comme des moulins à vents face aux puissants lobbies pharmaceutiques. La médecin va donc connaitre pas mal de déceptions et des moments d’humiliation quand Servier ou l’ANSM (l’agence du médicament) dénigrent ses résultats de recherche et tente d’étouffer le scandale dans l’œuf mais aussi une joie intense quand les media s’emparent enfin de l’affaire à grande échelle et que tout éclate au grand jour après des années de latence.
Les apparitions phénoménales de l’actrice Danoise contrastent avec le reste du casting, un Benoit Bagimel gras comme un loukoum qui fait peine à voir.
Bercot tente d’insuffler une grande part d’humanité au film et met en avant ces victimes innocentes qui ont une foi aveugle en leur système de santé et ne nous épargne pas les images les moins glamour pour mieux choquer les esprits comme une autopsie, des images chirurgicales.
Hélas, comme il s’agit d’une affaire judiciaire, « La fille de Brest » est empli de séquences à base de délibérations de commissions, de débats d’agence ou de résultats de rapports d’études qui ont tendance à anesthésier le public mais qui font partie de l’affaire et sont donc incontournables.
« La fille de Brest » possède quelques éléments fictionnels qui ont été rajoutés pour donner un peu plus de rythme et de rebondissements mais tous ces rouages administratifs seront surement difficiles à appréhender pour le spectateur lambda, malgré la bonne volonté de la metteur en scène.
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