Et du coup, à partir de là : est-ce que je dois faire comme la plupart et arrêter de me prendre la tête avec des choses qui me dépassent, mais qui m'importent tout de même dans ma conscience, ou est-ce que je dois sacrifier une envie naturelle pour tenter de montrer l'exemple (en ayant un seul gosse, ou mieux : en adoptant) ? Autant de questions qui deviennent de plus en plus insistantes à mesure que je vieillis.
Je suis aussi passé par ce genre de réflexion, je pense que quand t'es un être disons...conscient, quand tu vois l'état du monde, quand tu regardes autour de toi les gens on va dire...moins conscients

faire ce qu'ils ont envie quand ils ont envie sans réfléchir à rien, tu compenses et tu te poses la question. Est-ce que c'est bien responsable de faire un môme ? Une fois que t'arrives là, je pense qu'il faut élargir la réflexion : est-ce que c'est reponsable de conduire ? de voyager en avion ? de manger de la viande ? d'acheter dix t-shirts pour l'été et la même chose à chaque saison ? d'avoir un animal de compagnie ? ... Tout pollue et tu contribues forcément à niquer la planète à ton échelle. La question de peser ses actions se met devant toi et tu te demandes comment tu peux trouver l'équilibre et intégrer tes valeurs et principes (si tu en as -y'en a qui s'en balek ouvertement) dans ton effort collectif. A mon avis la question de l'égoisme est une fausse piste. Quoi que tu fasses, tu le fais pour toi. T'es égoiste si tu en fais, parce que tu mets en avant ton confort familial, ton cocon etc / T'es égoiste si tu n'en fais pas non plus parce que dans un sens tu te prives volontairement d'un truc peut-être formidable pour garder bonne conscience et tu prives je sais pas ta famille d'une nouvelle branche. Enfin pour moi quoi que tu fasses, tu le fais pour ta gueule. No good deed goes unpunished. Je pense qu'il faut faire la paix avec qui tu es, avec ce que tu veux, pas ce que le monde attend de toi ou ce que ta famille attend de toi. Perso on a attendu 13 ans de vie commune avec ma femme parce qu'on était pas prêt, ou parce qu'on ne voulait pas, tout simplement. Le tout c'est, je pense, d'assumer ses responsabilités personnelles (devenir père si on en a le désir) et collectives (participer à l'effort de réduction de pollution, gaspillage, etc). Et puis de ne pas céder au catastrophisme, non plus. Parfois je me demande si toutes les générations depuis le début de l'histoire de notre civilisation n'avaient pas peur eux aussi du monde qu'ils laisseraient à leurs gosses. A chacune génération sa manière d'y répondre. A une époque on y répondait par le progrès, n'y répondons pas par le fatalisme (parce que le fatalisme amène toujours au pire).
En gros faites des gosses après avoir pesé tout ça en vous, pas avant (pas comme ma soeur qui a chié 5 gosses en 5 ans sans la moindre idée de ce que ça pouvait engendrer ou dire, et qui maintenant qu'elle les a perdu, refonde une nouvelle famille pour sûrement faire les mêmes conneries over and over again...)
c'est ce qu'on appelle une abrutie. Ou n'en faites pas.
