Un peu la flemme d'écrire un avis plus long, mais j'ai découvert
La Conquête de l'Ouest l'autre jour et je suis surpris de voir à quel point ça valait la peine

j'en avais toujours eu l'image d'un film vieillot, niais, patriotique (voire révisionniste), au fond sans grand intérêt... Bon, il y a un peu de ça tout de même

sauf que ça a plus que son intérêt. Je crois qu'il faut voir le film réellement comme une succession de "tableaux", que ce soit visuellement ou scénaristiquement : le fait de suivre le destin d'une famille à travers plusieurs générations permet de passer en revue tous les grands mythes de l'Ouest, vue de façon quelque peu idylliques certes (encore qu'il y a certains aspects peu reluisants qui ressortent, et que la famille va tout de même de drame en drame), mais surtout mythologiques je dirais. On peut reprocher ce côté "propagandiste" sans doute, mais vu 60 ans plus tard, je trouve que ça a vrai intérêt sur la construction du mythe qu'est la conquête de l'Ouest et le western - le fait que toutes les grandes stars du genre participent au projet (même ne serait-ce que deux minutes comme John Wayne) sert tout à fait ce propos. Un peu étonné de voir John Ford participer au film cela dit, lui qui avait déjà plus que commencé à remettre en question ces mythes avec
L'homme qui tua Liberty Valance...son segment, sur la guerre civile, est cela dit le plus "désillusionné".
Ce film, c'est un peu du rêve de l'Amérique, dans toute sa démesure et sa grandiloquence. Parce que le projet était pharaonique (comme beaucoup à l'époque), et que visuellement, c'est vraiment un spectacle de tous les instants. Le procédé du Cinerama ne permet pas de gros plans sur les acteurs, mais fait la part belle à la beauté des paysages, on en a plein les yeux comme rarement, y compris dans des scènes d'action spectaculaires au possible (la charge des bisons

l'attaque des chariots dans le désert

).
Après, je comprends qu'on n'accroche pas trop, qu'on trouve les histoires peu intéressantes et trop niaises (le casting principal n'aide pas toujours, et même un taulier comme James Stewart n'est pas forcément au top). Mais je me suis bien pris au jeu personnellement.
A noter pour les amateurs de
Blueberry que Charlier a clairement dû être inspiré par le segment sur la construction du chemin de fer pour son cycle du "Cheval de Fer". On y trouve la lutte entre l'Union Pacific et la Central Pacific pour la construction, on y voit un lieutenant de l'armée devant intervenir auprès des Indiens pour mettre fin aux tensions avec les Blancs, puis les Blancs trahir les Indiens, ce qui relance la guerre... Il y a même un personnage qui s'appelle Jethro, comme Steelfingers

Sacré Charlier, déjà que son histoire précédente, "L'homme à l'étoile d'argent" était bien pompée sur
Rio Bravo 