Vu la réputation, je m'attendais à du bon gros zéro, un film encore plus insupportable que son prédécesseur, et finalement je dois avouer avoir tellement rigolé que je ne peux clairement pas dire que ça ne vaut pas
Batman Forever. Alors attention : ce
Batman & Robin est un mauvais film, aucun doute possible. Batman et sa mythologie se font méchamment violer à quelques exceptions près, et Schumacher donne l'impression de faire du bigger and louder sur la totalité des aspects. Mais voilà, là où
Batman Forever était juste un film pitoyable, et insupportable de surcroît avec son duo de bad-guys, il y a dans cette suite (et ultime film Batman jusqu'au reboot de Nolan) une telle propension au too-much que le film obtient ce côté nanar qui le rend, du coup, très drôle à suivre. Dès le début, on hésite à prendre au sérieux ou pas le film : l'enchaînement des shots d'enfilage du costume avec les cadrages sur les culs et les tétons, Robin qui se plaint de ne pas avoir de Batmobile, Schwarzy qui fait un jeu de mot sur le froid à chaque fois qu'il ouvre la bouche, le combat dans le musée qui se transforme en match de hockey sur glace, et tout ça dans un enrobage complètement kitsch/fluo et pété de thunes (faut voir le nombre d'immenses décors construits pour l'occasion).
Puis à partir du moment où Poison Ivy arrive, jouée par une Uma Thurman qui, décidément, n'a pas eu le nez fin pour sa carrière de blockbusters (ce film puis
Chapeau melon et bottes de cuir l'année suivante, c'est chaud

), on se dit que la seule manière de voir ce film, c'est de le prendre au 36ème degré. Ça n'empêche pas la nullité, mais ça la rend regardable. Et tant mieux car le reste du film n'épargne rien ni personne : la storyline autour de la mort d'Alfred, Clooney qui joue Clooney (genre il y avait vraiment personne de mieux à engager ?!

), la bat-carte de crédit, Batman qui assiste en costume à une vente aux enchères en guise de guest-star, le délire sur les phéromones d'Ivy, les disputes Batman/Robin, la blonde qui devient Batgirl d'une scène à l'autre, le final avec les satellites, c'est vraiment du viol aux proportions incroyables et heureusement que Batman version Schumacher se soit arrêté là. Mais hormis le côté nanar, il y a quand même quelques choses à sauver de l'entreprise : la production design qui, si elle n'est pas exempte de mauvais goût, a le mérite d'être sacrément ambitieuse, le fait d'avoir gardé le super background de la série animée pour le personnage de Freeze

, qui le rend du coup autrement plus intéressant que les deux gugusses du précédent film, et puis il y a une super chanson de Smashing Pumpkins à la fin. Encore une fois, c'est nul et le constat est sans appel, mais je préfère mille fois revoir celui-là à Forever.