[Alegas] Mes Critiques en 2020

Modérateur: Dunandan

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2020

Messagepar Alegas » Lun 13 Juil 2020, 20:09

Le seul moment où tu te dis "tiens il se passe un truc" et puis en fait nan cinq minutes après tu te fais re-chier. :eheh:
"Our films were never intended for a passive audience. There are enough of those kinds of films being made. We wanted our audience to have to work, to have to think, to have to actually participate in order to enjoy them."

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Ragtime - 6,5/10

Messagepar Alegas » Mar 14 Juil 2020, 10:37

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Ragtime de Miloš Forman
(1981)


Ça faisait un bon moment que je voulais continuer ma découverte de l’œuvre de Miloš Forman, vu que j'ai aimé tout ce que j'ai vu hormis Hair. Ce film, en plein milieu de sa grande période hollywoodienne, semblait un choix plutôt judicieux. A l'arrivée, il y a un film certes perfectible, mais avec beaucoup de bonnes choses dedans. C'est clairement pas l'équivalent d'un Amadeus ou d'un Man on the moon par exemple, mais c'est quand même un film très ambitieux qui, à l'heure d'aujourd'hui, trouve un écho pour le moins pertinent puisque tout le propos consiste à analyser les luttes raciales de l'Amérique du début du 20ème siècle. Le début du film laisse pourtant un peu sur sa faim : Forman y multiplie les storylines pour des raisons assez obscures, et du coup le film justifie rarement sa durée de 2H30. A titre d'exemple, toute la storyline autour du personnage d'Elizabeth McGovern me paraît carrément hors-sujet, idem pour sa relation avec Brad Dourif. La storyline en soi est sympathique à suivre, mais en regardant la globalité du film avec du recul, on se rend vite compte que si on l'enlevait on aurait un film sûrement mieux rythmé, et plus centré sur les personnages qui font évoluer l'histoire. On sent que Forman est ambitieux et veut faire une grande fresque américaine (le prologue et la conclusion le prouvent bien) mais le roman adapté s'y prête assez mal je trouve.

Du coup, la première heure donne constamment l'impression de ne pas trop savoir où aller, et il faut donc attendre toute la scène avec Walker et sa confrontation avec des pompiers racistes pour avoir le véritable élément déclencheur du récit, qui va provoquer une escalade aboutissant sur un gros climax prônant la fin du suprémacisme blanc. Toute cette seconde moitié est assez fascinante à suivre pour le coup, et fait qu'on ressort du film sur une note plus positive qu'on ne l'était au début. Côté forme, Forman a jamais été un réalisateur avec une patte spécialement reconnaissable, mais encore une fois c'est propre et carré. Ça déborde pas d'idées de mise en scène, mais ça fait très bien le job. Côté casting, je suis un peu surpris que le film soit souvent vendu sur le nom de James Cagney alors qu'il a finalement un rôle assez minime. Finalement, les vrais héros du métrage sont Brad Dourif et surtout Howard Rollins qui sont chacun très bons. A noter qu'on trouve dans ce film les premiers rôles de Samuel L. Jackson et de Jeff Daniels. C'est pas un Forman que je reverrais je pense, mais ça se recommande quand même pour quelqu'un qui apprécie sa période américaine, d'autant que c'est peut-être son film le plus ambitieux.


6,5/10
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Mon homme - 7/10

Messagepar Alegas » Mer 15 Juil 2020, 15:29

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Mon homme de Bertrand Blier
(1996)


J’avais un peu peur de voir un film de l’acabit de Notre histoire, mais finalement c’est le Blier que je préfère depuis Beau-père, et c’est d’autant plus étonnant que Blier lui-même a l’air de regretter ce film, sûrement parce qu’il aura provoqué en partie sa séparation avec Anouk Grimberg, interprète principale du film et sa femme de l’époque. De mon côté, ça m’a fait plaisir de voir enfin un film qui va évoquer le thème de la prostitution sous un autre jour que celui que l’on a tendance à voir (où, en gros, les prostituées sont forcément des victimes, forcées d'utiliser leur corps). Blier oblige, on a ici un point de vue qui va chambouler les conventions, et on va donc suivre une femme heureuse de sa condition de prostituée, qui le revendique haut et fort, et qui considère l’amour du moindre homme comme un cadeau du ciel (et là, les tweetos féministes 2020 sont en PLS :mrgreen: ). Alors forcément, ça ne s’arrête pas là, et Blier en profite pour continuer son analyse de la condition féminine entreprise quelques films auparavant, et plus on va suivre ce personnage atypique, plus on va comprendre son point de vue (même si c’est toujours traité avec un certain mystère et surtout un humour poétique omniprésent).

La seule chose qu’il manque réellement au film pour être vraiment marquant, c’est peut-être une émotion mieux gérée, car en l’état l’histoire d’amour avec Gérard Lanvin a beau fonctionner, elle n’a pas spécialement l’effet voulu sur sa conclusion (même si on est pas à l’abri que ce soit complètement voulu de la part de Blier, qui aurait refusé de céder au mélodramatique). Plus que la romance donc, ce qui rend le film aussi sympathique à suivre c’est vraiment ce quotidien de prostitution traité avec légèreté, et qui en profite pour balancer quelques têtes connues dans les bras de Grimberg (Kassovitz, Gamblin, Darroussin et surtout Galabru dans une scène bien marrante :eheh: ). Et puis la présence de Valeria Bruni Tedeschi apporte un vrai plus, notamment un second regard sur la sexualité qui vient donner plus de consistance au propos de Blier. Anouk Grimberg vole clairement le film, et celui qui en souffre le plus est clairement Lanvin, qui est pourtant bien du début jusqu’à la fin mais qui n’arrive pas à rivaliser avec sa collègue. Dans la décennie 90’s, c’est clairement le Blier le plus recommandable, et je suis étonné qu'il ne soit pas plus cité que ça.


7/10
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Sexe, mensonges et vidéo - 4,5/10

Messagepar Alegas » Mer 15 Juil 2020, 16:37

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Sex, lies and videotape (Sexe, mensonges et vidéo) de Steven Soderbergh
(1989)


Je n’aime que moyennement le cinéma de Soderbergh à quelques exceptions près, mais j’avais quand même des espoirs devant celui-là, notamment parce que la perspective de gagner une Palme d’Or dès le premier long-métrage n’est pas donnée à tout le monde. Après vision, j’en ressors avec l’impression que la récompense ultime a été filée histoire de marquer le coup, devant un film qui gratte le vernis de l’american way of life pour en montrer les aspects les moins reluisants. Alors peut-être que en ayant pleinement conscience du contexte de l’époque fait que le film marcherait mieux, mais de mon côté j’ai trouvé ça particulièrement vain. A la limite, quand arrivent les fameuses interviews et leurs conséquences, il y a des choses intéressantes, mais sérieux tout le reste c’est du niveau d’un téléfilm un peu sulfureux. La première heure notamment est vraiment emmerdante, y’a un côté soap tout le long et je suis même pas certain que ce soit réellement voulu. Côté casting, le seul que j’ai trouvé bon est James Spader, mais bon quand on a Andie MacDowell à côté c’est pas spécialement dur de faire mieux :mrgreen: . J’irais pas jusqu’à dire que c’est un très mauvais film, ça a quand même ses bons côtés, mais grosse incompréhension sur le statut du film. Sans sa Palme, ça serait sûrement tombé dans l’oubli comme pas mal d’autres films du réal.


4,5/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2020

Messagepar Val » Mer 15 Juil 2020, 16:54

Idem, incompréhension totale (mais je crois que la Palme fait polémique depuis sa sortie).

Par contre, je me faisais la réflexion pendant la séance que James Spader est vraiment abonné aux rôles de détraqués sexuels au ciné, entre celui-ci, Crash et La Secrétaire et il est excellent à chaque fois. Dommage qu'il soit sous exploité à la télé.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2020

Messagepar Mark Chopper » Mer 15 Juil 2020, 17:04

Je ne pense pas l'avoir vu dans quoi que ce soit depuis La Secrétaire (effectivement, son meilleur rôle avec Crash).

Du coup, gros choc en voyant une photo récente sur Wikipédia, dans ma tête il avait encore 40 ans. Gros coup de vieux là...
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2020

Messagepar Mr Jack » Mer 15 Juil 2020, 19:07

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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2020

Messagepar maltese » Mer 15 Juil 2020, 19:51

:eheh: :eheh: :eheh:
(Sacré gâchis ce personnage dans la série au final, il y avait un potentiel énorme dès sa première scène)
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2020

Messagepar Jed_Trigado » Mer 15 Juil 2020, 20:27

Et dire qu'ils ont osé le remplacer par le perso d'Ed Helms....

C'était l'anti-Michael Scott par excellence. :eheh:
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Winchester 73 - 7/10

Messagepar Alegas » Jeu 16 Juil 2020, 16:26

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Winchester 73 de Anthony Mann
(1950)


Rien que pour le pitch, ça faisait longtemps que j’avais envie de voir celui-là, et pour cause : l'héroïne est ici une carabine Winchester, et on va donc suivre son parcours de main en main en plein Far West. Néanmoins, l’histoire ne se résume pas qu’à ça, et là où j’espérais de mon côté un film un peu comme War Horse où les humains seraient des personnages de seconds plans qui ne font qu’accompagner le récit, ici la Winchester est plus un prétexte qu’autre chose à une chasse à l’homme, ainsi qu’à la représentation de l’Ouest, tout en mettant en avant un certain fétichisme de l’arme qui trouve ici son apogée dans le western (j’ai pas souvenir d’un film où on nous vante autant les qualités d’une arme à longueur de métrage, on dirait que c'est sponso NRA :eheh: ). Du coup, si on suit effectivement une bonne partie du film le fusil, ce qui drive réellement le récit est plutôt la quête de vengeance du personnage de James Stewart, assez classique en l’état mais qui trouve un peu d’originalité par le fait qu’on ne dévoile ses tenants et aboutissants que partiellement tout le long du film.

C’est d’ailleurs l’une des grandes forces de Mann sur ce métrage : ça cherche toujours une certaine retenue, ça fait pas dans le grandiloquent, et c’est tout à l’honneur du film car ça donne vraiment l’impression d’assister à un quotidien de l’Ouest comme il y a pu en avoir tant. En revanche, cette volonté a un côté double tranchant : ça empêche le film d’avoir la force narrative d’un Man from Laramie. En voulant faire trop réel, ça casse le côté tragique/dramatique, et c’est pas le duel final, trop précipité à mon sens, qui va venir changer la donne. Reste que l’approche a beaucoup de charme et qu’elle apporte des scènes bien sympathiques : le concours au début, la scène dans le bar avec le marchand, le climax final où ça joue avec les ricochets des balles sur les rochers, finalement le seul moment où j’ai pas trop adhéré c’est toute la storyline autour des indiens et la love-story trop facile. Un bon petit western qui vaut beaucoup pour sa note d’intention originale.


7/10
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Acteurs (Les) - 6,5/10

Messagepar Alegas » Ven 17 Juil 2020, 11:49

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Les Acteurs de Bertrand Blier
(2000)


Difficile de ne pas lancer le film avec énormément d’attentes : Blier réunit ce qui est sûrement encore aujourd’hui un des castings français les plus dingues de toute l’histoire du cinéma. Depardieu, Marielle, Lonsdale, Dupontel, Balasko, Dussollier, Belmondo, Delon, Berléand, Rich, Villeret, Yanne, Holgado, Brialy, Brasseur, Arditi, Galabru, Serrault, Piccoli et j’en passe :shock: , bref ça donne le tournis une telle distribution, et même si on se dit que ça va forcément donner quelque chose d’inégal (impossible de faire exister tout le monde au même niveau), la curiosité prend le pas sur le reste. Je suis globalement surpris que le film se tape une sale réputation (échec au box-office malgré le casting, et souvent considéré comme un des moins bons Blier) alors que dans l’ensemble ça se tient vraiment bien. Je m’attendais clairement à une sorte de film à sketches donc de ce côté là je n’ai pas vraiment été chamboulé dans mes attentes. Dès le début, on sent que Blier pousse la réflexion du métier d’acteur et le côté méta qui en découle : tout le début avec une discussion avec Marielle et d’autres acteurs concernant sa façon de demander à un serveur un pot d’eau chaude, et du coup ça va découler sur tout un gros délire "est-ce qu’il joue bien le mec qui demande le pot d’eau chaude etc… :mrgreen:

Faut pas spécialement s’attendre à autre chose par la suite, c’est vraiment du méta avec la folie habituelle de Blier, et même si certains passages sont un peu longuets ou forcés (je n’ai personnellement pas adhéré à toute la séquence avec Dupontel et le décor bleu, idem pour la rapide apparition de Depardieu qui ne sert à rien), il y a plein de moments qui marchent très bien. La storyline autour des amours d’Arditi, le running-gag avec Balasko qui remplace Dussollier qui est à mourir de rire :eheh: , la courte scène avec Lonsdale dans la rue, ça fonctionne par petites touches mais c’est assez pour rendre le film sympathique. Et puis je retiens surtout deux scènes très émouvantes qui ont énormément marché sur moi : le passage avec Delon qui se retrouve seul à côté des sièges vides de Gabin et Ventura, déclarant avec tristesse qu’il est le dernier des siciliens :| , et puis cette superbe conclusion avec Blier qui se met en scène dans un dialogue téléphonique fantasmé avec son père :cry: (je pense que ça marche d’autant plus que j’ai vraiment enchaîné les films du bonhomme et donc suivi son évolution et son rapport avec son paternel). C’est clairement un film à pas mettre entre toutes les mains, beaucoup pourraient s’y emmerder et trouver ça très vain, mais de mon côté malgré l’aspect inégal évident, ça reste un des films de Blier les plus intéressants thématiquement.


6,5/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2020

Messagepar Mark Chopper » Ven 17 Juil 2020, 12:29

Delon en fait un peu des caisses quand même dans sa scène.

Mébon, il aurait dû prendre sa retraite avec ça plutôt qu'avec Astérix.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2020

Messagepar Alegas » Ven 17 Juil 2020, 13:41

Oui voilà j'accepte mieux ça ici quand il campe son propre personnage que quand il fait une parodie de lui-même.

Il y avait à un moment des discussions entre Leconte et Delon pour que ce dernier fasse un dernier film, son ultime, mais apparemment ça n'a jamais abouti. :|
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2020

Messagepar Mark Chopper » Ven 17 Juil 2020, 13:44

Vérification faite, il a joué dans deux films depuis Astérix : un obscur film russe et un film réalisé par Denisot avec Dubosc dont je n'ai jamais entendu parler...

Quand on a l'une des plus belles filmos de l'histoire du ciné, c'est dommage de finir sur des merdes.
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Loin du paradis (2002) - 8/10

Messagepar Alegas » Ven 17 Juil 2020, 16:06

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Far from Heaven (Loin du paradis) de Todd Haynes
(2002)


Todd Haynes mine de rien c’est un réal que j’aime plutôt bien, et là je découvre ce qui est clairement le meilleur que j’ai pu voir du bonhomme, et qui me confirme qu’il est particulièrement à l’aise quand il transpose son cinéma dans les années 50. Sur le papier, ça paraît un peu générique : l’histoire d’une femme au foyer, exemple absolu de l’american way of life telle que tout le monde en rêve, qui va se rendre compte de la superficialité de sa vie et remettre tout ça en question. Le truc, c’est que Haynes ne s’arrête pas là, et en profite pour aborder des sujets qui fâchent : le racisme évidemment, mais aussi et de façon plus surprenante la façon dont l’homosexualité d’un cadre modèle pouvait être géré à l’époque. Bref, c’est un film qui va gratter le vernis pour laisser place à un mélodrame puissant, et ça a d’autant plus de sens que visuellement Haynes fait un superbe boulot de reconstitution, mais aussi de mise en scène où chaque décor donne l’impression d’être une vision fantasmée de l’Amérique. J’ai cru comprendre que le film s’inspirait énormément du cinéma de Douglas Sirk, que je ne connais pas encore (mais que je vais tenter de rattraper sous peu du coup), mais de mon côté ça m’a donné l’impression de voir certains des tableaux de Edward Hopper transposés sur un écran de cinéma, notamment sur la gestion des couleurs :love: . Outre la claque visuelle, Haynes fait en sorte de tourner son film de la même façon qu’à l’époque de l’action du récit. A vérifier à une seconde vision, mais j’ai jamais eu l’impression de voir un plan qui n’aurait pas pu être fait tel quel à l’époque, et ça apporte forcément un charme indéniable à l’ensemble. Même la musique de Bernstein donne l’impression que c’est d’époque.

Et puis côté histoire c’est vraiment d’une justesse incroyable. J’avais peur, vu les thèmes abordés, de voir un film assez lourdingue, et au final c’est vraiment un des mélodrames les plus beaux que j’ai pu voir. L’histoire d’amour notamment est traitée comme il faut, ça donne des séquences intimistes tout en pudeur qui foutent un coup au moral (la scène dans l’arrière-cour, les adieux sur le quai :cry: ). J’irais pas jusqu’à dire que c’est du niveau de Sur la route de Madison, mais c’est franchement pas loin derrière. Enfin, côté casting, Julianne Moore porte clairement le film sur ses épaules, et y trouve là sûrement un des plus beaux rôles de sa carrière avec ceux de Magnolia et Boogie Nights. Si on veut voir quelle grande actrice elle peut être, c’est vraiment un film à privilégier. Le reste de la distribution n’est pas en reste : ça fait plaisir de voir un réalisateur utiliser correctement Dennis Quaid, et puis on a Dennis Haysbert dans un beau rôle, et même la mère de Six Feet Under :D . Clairement l’une des plus belles surprises que j’ai pu rattraper cette année, et sur un écran de cinéma en plus !


8/10
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