
I'm not there de Todd Haynes
(2007)
(2007)
Un film que je me souviens avoir eu toujours envie de voir depuis sa sortie cinéma, notamment à cause de son concept intriguant et son casting quatre étoiles. Finalement, ce n’est pas plus mal d’avoir attendu quasiment quinze ans pour le découvrir : je pense sincèrement que je serais passé à côté de la proposition à l’époque, et là j’étais non seulement dans le mood pour accueillir un tel film, mais le fait d’avoir su apprécier la musique de Bob Dylan depuis mon adolescence a sûrement eu aussi son importance. Il faut clairement pas attendre de ce film un biopic traditionnel sur Dylan : ça se veut être un portrait indirect du chanteur avec plusieurs acteurs (dont une femme et un gamin black) qui vont interpréter l’homme à plusieurs stades de sa vie, et ce sans jamais le nommer, mais avec tout de même ses chansons qui vont accompagner les différentes histoires. Un projet atypique donc, qui semble aller sans cesse contre les attentes qu’un spectateur lambda peut attendre de lui, notamment du côté de la narration où tout se veut très déconstruit. On passe sans cesse d’une période à l’autre, avec le changement d’acteur que cela implique, et du coup c’est typiquement le genre de film où il faut se laisser porter par l’ambiance sous peine d’être rapidement largué par la proposition. Heureusement, ça a fonctionné de mon côté, et même si j’ai trouvé parfois quelques longueurs j’ai été fasciné par ce que le film cherchait à faire.
Au final, ça m’a tout l’air d’être le meilleur film de fiction possible sur Dylan, car contrairement à la majorité des biopics, c’est un film qui se veut très proche de l’identité de celui qu’il traite, et ça fait toute la différence. Haynes emballe ça vraiment bien, ça ne cherche pas la virtuosité via la caméra mais par contre côté montage c’est particulièrement travaillé avec des raccords d’une période à l’autre qui marchent très bien et qui apportent une grande fluidité à l’ensemble, renforçant le côté kaléidoscope du projet. Et puis côté casting, c’est solide. Même si Bale, Whishaw et Gere sont un peu en retrait, Blanchett et Ledger (dans l’un de ses tout derniers rôles) sont ceux qui arrivent à tirer le plus leur épingle du jeu. Côté bande-son c’est forcément bon puisque la majorité du film est composée soit de chansons de Dylan, soit de reprises, et puis ça m’a permis de découvrir I want you qui me reste bien en tête depuis
. Sinon, pour l’anecdote, je ne serais pas surpris que le film soit apprécié des Wachowski : entre la proposition qui se rapproche pas mal de celle de Cloud Atlas, la présence de Whishaw qui jouera chez eux, ou le fait qu’une des reprises du film ait été utilisé dans la première saison de Sense8, ça fait pas mal de petits liens qui me conduisent à cette interrogation. Un beau film, à ne toutefois pas mettre entre toutes les mains.
Au final, ça m’a tout l’air d’être le meilleur film de fiction possible sur Dylan, car contrairement à la majorité des biopics, c’est un film qui se veut très proche de l’identité de celui qu’il traite, et ça fait toute la différence. Haynes emballe ça vraiment bien, ça ne cherche pas la virtuosité via la caméra mais par contre côté montage c’est particulièrement travaillé avec des raccords d’une période à l’autre qui marchent très bien et qui apportent une grande fluidité à l’ensemble, renforçant le côté kaléidoscope du projet. Et puis côté casting, c’est solide. Même si Bale, Whishaw et Gere sont un peu en retrait, Blanchett et Ledger (dans l’un de ses tout derniers rôles) sont ceux qui arrivent à tirer le plus leur épingle du jeu. Côté bande-son c’est forcément bon puisque la majorité du film est composée soit de chansons de Dylan, soit de reprises, et puis ça m’a permis de découvrir I want you qui me reste bien en tête depuis
. Sinon, pour l’anecdote, je ne serais pas surpris que le film soit apprécié des Wachowski : entre la proposition qui se rapproche pas mal de celle de Cloud Atlas, la présence de Whishaw qui jouera chez eux, ou le fait qu’une des reprises du film ait été utilisé dans la première saison de Sense8, ça fait pas mal de petits liens qui me conduisent à cette interrogation. Un beau film, à ne toutefois pas mettre entre toutes les mains.7/10






), et puis surtout ça reste très humain, on est très loin de la comédie française habituelle qu’on pouvait craindre à l’époque (je me souviens que la bande-annonce ne me tentait pas du tout). Si côté réalisation ce n’est clairement pas dingue (c’est soigné, mais c’est tout, ça s’efface complètement derrière son sujet), Tavernier prouve à nouveau quel excellent scénariste et directeur d’acteurs il peut être. Il avait déjà travaillé avec Lhermitte par le passé, mais là il y trouve ce qui est à mes yeux le meilleur rôle de sa carrière, celui qui joue le mieux sur son côté vieux beau, et où ses grands airs marchent vraiment bien avec le personnage. C’est aussi l’occasion d’avoir Arestrup dans un rôle très drôle, et de confirmer que Personnaz est probablement l’un des acteurs français les plus prometteurs dévoilés ces dernières années. C’est clairement pas le meilleur Tavernier, mais pour un essai dans la comédie pure et surtout pour un dernier film, c’est vraiment recommandable.








