[Alegas] Mes Critiques en 2021

Modérateur: Dunandan

Elle et lui (1957) - 6,5/10

Messagepar Alegas » Dim 31 Oct 2021, 19:45

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An affair to remember (Elle et lui) de Leo McCarey
(1957)


Vu la douche froide que m’avait provoqué la vision de l’original, j’avais mes appréhensions sur ce remake, appréhensions qui se sont vite envolées dès les premières minutes : c’est quasiment la même chose, mais en mieux ! Ce film fait donc partie des quelques rares tentatives d’auto-remake de l’histoire du cinéma, et sans aller jusque dans la copie plan par plan c’est vraiment à peu de choses près le même film, au point que ça en était presque déroutant de les découvrir à quelques jours d’intervalle. McCarey estimait que, de tout ses films, Love affair était celui qui possédait l’histoire la intemporelle, et donc la plus à même de recevoir une réadaptation, et bien lui en a pris car outre le fait que ça débouche sur un meilleur film (je peux comprendre qu’on puisse aimer certains points de l’original, mais y’a clairement pas photo entre les deux, le remake l’emporte haut la main), ça lui a aussi permis de signer l’un de ses plus gros succès, et encore aujourd’hui l’un de ses films les plus connus.

Dès les premières minutes du film, on comprend vite que le plus gros défaut du film de 1939 est écarté : pour rappel, les deux acteurs principaux n’avaient aucune alchimie, et handicapaient sérieusement l’histoire d’amour qu’on cherchait à nous raconter, alors qu’ici, en quelques regards et dialogues, on sent une véritable complicité entre Cary Grant et Deborah Kerr. Autant dire que ce remake, c’est la preuve que le lien invisible entre deux acteurs dans un film romantique est d’une importance capitale. Le script a aussi la bonne idée d’être plus léger que l’original, avec notamment plus d’humour qui permet de s’attacher plus aux deux protagonistes, et nul doute que les acteurs y sont pour beaucoup : Cary Grant avait déjà eu une grosse partie de sa carrière dédiée à la comédie, par contre grosse surprise de la part de Kerr que je n’avais vu jusqu’ici que dans un registre très sérieux (les Powell/Pressburger, Les Innocents, Tant qu’il y aura des hommes) mais qui s’avère très à l’aise dans l’humour. Clairement, la grande force du film vient de l’aura que dégage ce superbe couple de cinéma, à la fois malicieux, touchant, tendre, passionné, pudique, et du coup on ne sera pas surpris de constater que la première heure de film (jusqu’à l’arrivée à New York) s’avère être la plus réjouissante, et que dès que les deux personnages sont séparés le récit a plus de peine à captiver.

Néanmoins, McCarey a la bonne idée d’écourter certaines storylines secondaires de l’original, et du coup même si on se tape des gamins qui chantent ça dure nettement moins longtemps et c’est beaucoup moins niais. Comme le film de 39, big up à la storyline de la grand-mère qui est clairement la chose la plus touchante du métrage, et qui paraît avoir nettement plus d’impact sur la dynamique du couple. Pour le reste, McCarey emballe son film toujours aussi bien, en faisant souvent du recyclage de ses propres plans certes, mais souvent en les sublimant grâces aux nouveaux moyens techniques ou avec de nouvelles astuces de mise en scène (encore beaucoup de jeux de reflets). Un joli film de l’âge d’or hollywoodien donc, pas dénué de défauts (cette seconde moitié encore et toujours), mais qui s’avère être une comédie romantique des plus recommandables pour les amateurs du genre.


6,5/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar Mr Jack » Dim 31 Oct 2021, 19:57

Yep, très joli, celui-là. :super:
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You have to believe.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar Alegas » Lun 01 Nov 2021, 10:44

BILAN OCTOBRE 2021


Films vus :

367 : Le ciel est à vous, Jean Grémillon, 1944, Ciné VF : 6,5/10
368 : History of the world : Part 1, Mel Brooks, 1981, DVD VOST : 4/10
369 : Lonely are the brave, David Miller, 1962, Ciné VOST : 8/10
370 : The Green Knight, David Lowery, 2021, Truc VOSTA : 8,5/10
371 : Die Nibelungen : Siegfried, Fritz Lang, 1924, DVD VO : 7/10
372 : No time to die, Cary Joji Fukunaga, 2021, Ciné VOST : 5,5/10
373 : Monster house, Gil Kenan, 2006, TV VOST : 5/10
374 : Die Nibelungen : Kriemhilds Rache, Fritz Lang, 1924, DVD VO : 6,5/10
375 : Berg-Ejvind och hans hustru, Victor Sjöström, 1918, TV VO : 5,5/10
376 : Alice in Wonderland, Tim Burton, 2010, TV VOST : 0/10
377 : Johnny Guitar, Nicholas Ray, 1954, TV VOST : 6,5/10
378 : Стачка, Sergueï Eisenstein, 1925, DVD VO : 7,5/10
379 : Un flic, Jean-Pierre Melville, 1972, TV VF : 6/10
380 : The Last Duel, Ridley Scott, 2021, Ciné VOST : 7/10
381 : Октябрь, Sergueï Eisenstein & Grigori Aleksandrov, 1927, DVD VO : 5,5/10
382 : True Romance, Tony Scott, 1993, Blu-Ray VOST : 8/10
383 : Beauty and the Beast, Gary Trousdale & Kirk Wise, Ciné VF : 8,5/10
384 : Baby Face, Alfred E. Green, 1933, Ciné VOST : 7/10
385 : Miami Vice, Michael Mann, 2006, Ciné VOST : 8,5/10
386 : Angela's Ashes, Alan Parker, 1999, DVD VOST : 7,5/10
387 : The Fan, Tony Scott, 1996, DVD VOST : 5/10
388 : Love affair, Leo McCarey, 1939, Ciné VOST : 4/10
389 : The Lion King, Roger Allers & Rob Minkoff, 1994, Ciné VF : 8,5/10
390 : Retfærdighedens ryttere, Anders Thomas Jensen, 2020, Truc VOST : 7/10
391 : Le sang à la tête, Gilles Grangier, 1956, Ciné VF : 5/10
392 : The Matrix, Lilly & Lana Wachowski, 1999, Blu-Ray VOST : 10/10
393 : An affair to remember, Leo McCarey, 1957, Ciné VOST : 6,5/10
394 : Wolfwalkers, Tomm Moore & Ross Stewart, 2020, Ciné VF : 8,5/10
395 : Les Morfalous, Henri Verneuil, 1984, TV VF : 1/10
396 : Junior, Julia Ducournau, 2011, TV VF : 5,5/10
397 : The woman in the window, Joe Wright, 2021, TV VOST : 3,5/10
398 : Gas-oil, Gilles Grangier, 1955, Ciné VF : 6/10
399 : Falbalas, Jacques Becker, 1945, Ciné VF : 5/10
400 : Pandora and the Flying Dutchman, Albert Lewin, 1951, Ciné VOST : 7/10
401 : Last night in Soho, Edgar Wright, 2021, Ciné VOST : 7/10
402 : Cría cuervos…, Carlos Saura, 1976, TV VOST : 5,5/10
403 : Verdens verste menneske, Joachim Trier, 2021, Ciné VOST : 5,5/10
404 : Tabu, Friedrich Wilhelm Murnau, 1931, DVD VO : 5/10
405 : Myši patří do nebe, Denisa Grimmová Abrhámová & Jan Bubeníček, 2021, Ciné VF : 5,5/10
406 : The empty man, David Prior, 2020, TV VOST : 6,5/10
407 : City lights, Charles Chaplin, 1931, Ciné VO : 8/10
408 : Maurice, James Ivory, 1987, TV VOST : 4/10


Découverte du mois :

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Autres découvertes marquantes :

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Peuple loup (Le) - 8,5/10

Messagepar Alegas » Lun 01 Nov 2021, 12:44

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Wolfwalkers (Le peuple loup) de Tomm Moore & Ross Stewart
(2020)


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Je m’attendais à bien aimer, mais pas à ce point là. Pour le coup, j’ai beau avoir peu de réserves sur le précédent film de Tomm Moore, Song of the sea, là il passe clairement deux crans au-dessus en termes de storytelling et de recherche graphique, et très honnêtement je me demande si ce Wolfwalkers n’est pas tout simplement le plus beau film d’animation 2D qu’on ait eu ces dernières années, toutes nationalités confondues. Côté histoire, ça se veut assez classique en reprenant un schéma déjà vu mille fois ailleurs, mais c’est au profit d’une efficacité totale : en reprenant la trame de deux mondes qui s’opposent (nature et civilisation), et où deux héros de chaque côté vont apprendre à cohabiter ensemble au détriment de ce que pensent leurs pairs, on est clairement dans un récit à la Pocahontas/Avatar/Dance with wolves, mais sans que ce ne soit gênant car le film se crée vraiment sa propre mythologie.

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On se retrouve donc dans l’Irlande du Moyen-Âge, avec la déforestation grandissante pour installer les paysans et faciliter la création de villes, avec deux gamines (l’une fille de chasseur et souhaitant faire comme son père, l’autre sauvageonne capable de se transformer en loup quand elle dort) qui vont apprendre à se connaître peu à peu, et le moins qu’on puisse dire c’est que ce contexte marche complètement. Il y a une poésie de chaque instant dans ce film, une émotion à fleur de peau qui grandit de scène en scène, et pour le coup l’écriture est vraiment très réussie avec des personnages bien caractérisés, qui ont assez de personnalités pour ne pas être des clichés ambulants, et surtout il y a des évolutions surprenantes, à l’image de ce père qui cloisonne la vie de sa fille dans le but de la protéger du monde, ou encore de ce bad-guy à la finalité qui m’a mis un peu sur le cul :shock: . Ça verse souvent dans le bon sentiments, mais ça n’oublie jamais de livrer un divertissement intelligent, et qui parle autant aux petits qu’aux grands (le personnage du père, encore lui, va probablement résonner différemment chez les adultes, qui saisiront toute la profondeur du personnage).

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Formellement, c’est tout simplement l’une des plus grosses claques visuelles que je me suis pris ces dernières années, chaque plan est un véritable tableau, et malgré une identité graphique très prononcée (c’est très troublant au début de voir ces décors complètement mis à plat, comme la ville à l’horizon) ça marche du feu de dieu, et ça livre des passages très très forts, comme cette course nocturne qui rappelle la scène d’hiver des Enfants loups, ou encore ces retrouvailles entre une gamine et sa mère qu’elle croyait avoir perdue :cry: . La musique de Bruno Coulais est, comme souvent avec lui sur les films d’animation, très réussie, et c’est peut-être même le score que je préfère du bonhomme so far, la chanson accompagnant le film est elle aussi très cool.

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Vu que j’ai découvert le film en VF, impossible pour moi de juger le doublage original, je peux juste dire que la VF est pas trop mal fichue, mais bon ça doit être autre chose d’avoir la voix de Sean Bean et les accents irlandais pour accompagner les personnages. Wolfwalkers, c’est tout simplement l’un des plus beaux films d’animation 2D que j’ai pu voir, la preuve que cette forme d’animation n’est définitivement pas morte, et c’est aussi, pour le moment, le meilleur film sorti en France cette année. Pour le coup, je ne peux qu’encourager à voir cette petite merveille, si possible sur un écran digne de ce nom.


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8,5/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar Dunandan » Lun 01 Nov 2021, 13:23

C'est Apple qui a les droits donc on peut faire une croix sur une sortie en salles, par contre une sortie vidéo est prévue pour décembre.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar lvri » Lun 01 Nov 2021, 13:44

Je vais faire un tour en Albanie en espérant trouver une copie de qualité.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar Alegas » Lun 01 Nov 2021, 18:41

MP si vous cherchez, car ouais niveau salles on est pas gâtés.

Dunandan a écrit:par contre une sortie vidéo est prévue pour décembre.


Je croise fort les doigts pour une sortie vidéo en France aussi, mais j'ignore si la société qui a acquis les droits de distribution a aussi eu ceux pour l'exploitation vidéo.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar Dunandan » Lun 01 Nov 2021, 21:15

Je vous renseignerai pour savoir si c'est allzone ^^.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar Alegas » Lun 01 Nov 2021, 22:05

Au pire le coffret sera aussi dispo en UK, donc zone B, mais j'ai l'impression que quel que soit le pays d'où vient le coffret on devra zapper les sous-titres français sur Wolfwalkers.
Et accessoirement, ça me ferait chier de repayer pour deux films que j'ai déjà, mais bon si c'est la seule façon d'avoir le film en blu je passerais clairement à la caisse.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar Dunandan » Lun 01 Nov 2021, 23:31

Oui c'est clairement l'une de mes plus belles surprises récentes en termes d'animation, le premier film, content que la qualité soit au rendez-vous pour les deux autres.
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Femme à la fenêtre (La) - 3,5/10

Messagepar Alegas » Mar 02 Nov 2021, 12:19

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The woman in the window (La femme à la fenêtre) de Joe Wright
(2021)


Curieux parcours que celui de Joe Wright qui, après un début de carrière qui laissait penser à l’émergence d’un auteur, s’enferme de plus en plus dans des projets où on ne retrouve que de lui son sens visuel et sa capacité à attirer des grosses stars dans son casting. Ce film, c’est un peu l’énième preuve que Wright n’est vraiment pas à l’aise sur des productions américaines : The Soloist et Pan étaient déjà des sacrés loupés, des sortes d’accidents artistiques où on sentait le bonhomme faire ce qu’il pouvait dans des projets qui le dépassaient ou qui ne lui parlaient tout simplement pas, et là c’est exactement la même chose qui se passe. Pourtant, sur le papier, voir Wright partir dans de l’exercice de style hitchcockien avait de quoi susciter quelques attentes. Un projet où il aurait pu entièrement se reposer sur le script (écrit par Tracy Letts, ça inspirait confiance) pour faire un pur exercice formel comme Fincher avait pu le faire sur Panic Room il y a vingt ans, mais le souci c’est que d’une part le script s’avère particulièrement naze, d’autre part on sent un projet qui ne sait jamais vraiment où aller, entre la relecture de Rear Window, le drame psychologique, le thriller ou encore le survival dans ses dernières minutes.

Autant de directions différentes que le film n’assume jamais totalement, et si on ajoute à cela un classement R, autant dire que le film n’a pas dû inspirer confiance en plein rachat Fox/Disney, ce qui explique probablement les reports à foison (le film devait sortir à la base en automne 2019), le changement de compositeur en pleine production (le duo Reznor/Ross avait fait un score apparemment avant-gardiste qui a été rejeté pour quelque chose de plus convenu signé Danny Elfman :| ) et au final la sortie en catimini sur Netflix. Le fait est que le film ne fonctionne jamais, et malgré le fait que Wright et Delbonnel font ce qu’ils peuvent pour livrer des séquences inspirées visuellement (le flashback qui fait irruption dans l’appartement notamment, de loin la scène la plus réussie du film), ça ne rattrape pas un script où les situations WTF s’enchaînent de façon mal foutue (on sent que le film a eu des remontages malheureux), et où les personnages réagissent de façon complètement disproportionnée (le gamin chelou, Gary Oldman qui hurle dès que c’est possible, la flic qui rentre-dedans comme jamais :lol: , etc…). Et autant le film se suit à peu près jusqu’au twist sur l’héroïne (twist qu’on voit venir à des kilomètres évidemment), autant tout ce qui suit donne vraiment envie de revoir Panic Room pour se laver les yeux (ce climax final, c’est chaud). Reste donc un certain travail formel et un casting qui, malgré le fait qu’il n’a pas grand chose à défendre, livre des prestations correctes. C’est pas aussi honteux que Pan, mais c’est clairement à ranger dans les films de Wright qu’il vaut mieux oublier, et nul doute que son futur Cyrano ira aussi rejoindre cette catégorie.


3,5/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar Scalp » Mar 02 Nov 2021, 16:37

Il est sur Netflix pas Disney (enfin je crois bien).
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2021

Messagepar Alegas » Mar 02 Nov 2021, 17:00

Effectivement, j'ai confondu avec Empty Man pour le coup, merci pour la rectification. ^^
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Pandora - 7/10

Messagepar Alegas » Mar 02 Nov 2021, 17:58

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Pandora and the Flying Dutchman (Pandora) de Albert Lewin
(1951)


Je suis sorti de la salle en trouvant le film juste sympathique, mais il vieillit clairement bien en tête, et malgré le fait que je lui trouve un gros ventre mou au milieu du récit je dois quand même avouer que c’est l’un des long-métrages 50’s les plus fascinants que j’ai pu voir. Scorsese dit du film qu’il donne l’impression de rêver éveillé en le regardant, et ma foi je ne peux qu’approuver : le fait d’avoir une base de récit aussi réaliste pour ensuite virer dans du fantastique qui ne dit jamais son nom permet d’avoir quelque chose de vraiment singulier à l’écran, une ambiance que je rapprocherais volontiers de certains Powell/Pressburger, notamment Les Chaussons rouges et Le Narcisse noir. Pas étonnant, avec ces comparaisons, de constater que le directeur photo attitré de Powell/Pressburger fait aussi partie de l’aventure, et clairement son apport au film est bien visible avec des scènes magnifiquement éclairées et des plans assez étonnants pour l’époque (la vue d’ensemble de la plage avec la cloche qui sonne au premier plan :love: ). Côté pitch, on va avoir ce qui ressemble de base à une simple romance dans un lieu paradisiaque, et qui va peu à peu se transformer en grande histoire d’amour qui traverse les âges (littéralement), et autant je ne suis pas convaincu par tout, notamment dans le fait que cette histoire ne dégage pas tant que ça d’émotion (c’est particulièrement pudique), autant il y a un côté grandiloquent qui donne l’impression de voir une belle tragédie grecque.

Dommage donc, comme je disais plus haut, qu’une partie du milieu de film soit nettement moins captivante que le reste : tout ce qui tourne autour du fiancé et de sa voiture de course ne m’a guère intéressé, pas aidé par le rythme lent du métrage, et il a fallu l’arrivée du toréador pour raviver mon intérêt. Heureusement, ça se suit toujours bien, le film a plusieurs scènes bien marquantes (toute la corrida et l’arrivée de Mason, le flashback montrant les origines de ce dernier), et surtout on a un excellent casting avec James Mason magnétique comme à son habitude, et surtout Ava Gardner qui n’a probablement jamais été aussi belle que dans ce film :love: . Un métrage particulier donc, qui aurait mérité une durée un peu plus courte pour être plus efficace, mais qui possède un charme et un magnétisme indéniable pour peu qu’on adhère à la proposition.


7/10
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Last night in Soho - 7/10

Messagepar Alegas » Mer 03 Nov 2021, 14:36

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Last night in Soho de Edgar Wright
(2021)


Un peu déçu forcément : avec Edgar Wright j’ai forcément de grosses attentes, et il signe ici son film que j’aime le moins (si on excepte évidemment A fistful of fingers). Alors clairement, le moins bon film de Wright a un niveau que beaucoup de réalisateurs aimeraient atteindre un jour, mais il y a quand même ce sentiment de voir le bonhomme un peu trop sage vu le sujet, et c’est d’autant plus étonnant que jusqu’ici c’était vraiment un cinéaste qui, à chaque film, dynamitait les attentes avec son rythme et son sens de la narration. On va donc ici suivre le récit d’une jeune femme qui quitte sa campagne pour entrer dans une école de mode en plein Londres. Problème : elle ne s’habitue pas au quotidien citadin, et ses nuits deviennent hantées par les souvenirs d’une jeune femme ayant vécu dans les années 60, ce qui va lui faire questionner le sens des réalités ainsi que bien-être mental.

Je m'arrêterai là pour l’histoire, sous peine de spoiler, et je dirais juste que la suite se veut globalement très référencée tout en délivrant un message sympathique sur deux obsessions contemporaines : le besoin de retourner à tout prix dans une époque fétichisée, et les dérives d’un certain féminisme. Pour le premier, on sent que Wright joue beaucoup avec, notamment en accumulant les références, qu’elles soient juste affichées (l’immense poster de Thunderball), digérées (le giallo et Argento évidemment, mais aussi quelques plans qui font directement référence aux rushes de L’enfer de Clouzot) ou castées (les choix de Terence Stamp, Diana Rigg, Rita Tushingham et Margaret Nolan sont loin d’être gratuits à mon sens : chacun d’entre eux ont été à leur manière une représentation des 60’s). Mais on sent aussi toute une réflexion sur ça, pas forcément anodine en ces temps où il est de bon ton de ressortir n’importe quelle licence 80’s/90’s pour la remettre en avant, et autant la première partie va clairement dans le feel-good, autant Wright montre dans la seconde moitié les dangers que cela comporte, notamment sur la création et sur les êtres : l’héroïne, en restant enfermée dans les 60’s, s’éloigne de sa propre existence alors qu’elle devrait s’assumer dans sa propre époque pour avancer (et là, on peut dresser un parallèle critique sur le cinéma d’aujourd’hui et la tendance citée plus haut).

Concernant le féminisme, difficile d’entrer dans les détails sans spoiler une grosse partie de l’intrigue, je dirais donc juste que Wright questionne habilement certains points, aidé par le fait d’avoir un point de vue intégralement féminin, et qui lui permet de développer des choses intéressantes, notamment le fait que les victimes ne sont pas forcément celles qu’on croit, les dangers d’une posture “all men are pigs” ou encore les dérives que peut apporter le choix du silence dans une affaire où il faudrait informer de sa situation. Dommage cependant que le script ne suive pas toujours les ambitions de Wright : l’histoire marche bien en l’état, mais dès qu’on creuse un peu certains points on peut trouver certaines choses assez abusées, et globalement le film gère assez mal son côté thriller à twists, pas aidé par des personnages secondaires globalement pas très réussis (la palme revenant au copain black dont la seule raison d’exister est d’être sympa et de pardonner éternellement l’héroïne, idem pour la coloc qui est juste une emmerdeuse, etc...).

Dommage, car à côté de ça Wright emballe son film de fort belle manière, comme à son habitude, avec sa caméra qui ose des trucs complètement dingues (la danse dans le cabaret, facilement l’une des scènes les plus réussies de l’année :love: ) et une photo signée Chung Chung-hoon (habitué des films de Park Chan-wook, c’est dire le niveau). Côté casting, on retiendra surtout les actrices : Thomas McKenzie confirme à nouveau qu’elle est l’une des meilleures actrices apparues ces dernières années :love: , Anya Taylor-Joy est fétichisée par un Wright qui sait tirer d’elle son charme unique, et puis ça permet d’avoir un super dernier rôle pour Diana Rigg, qui ne pouvait définitivement pas trouver mieux pour tirer sa révérence sur grand écran. Un film qui a ses défauts donc, mais Wright oblige ça reste largement recommandable et c’est probablement l’une des plus belles mises en scène qu’on aura en 2021.


7/10
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