[Alegas] Mes Critiques en 2022

Modérateur: Dunandan

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar francesco34 » Ven 15 Avr 2022, 12:37

Alegas a écrit:
osorojo a écrit:tu le dis à demi-mots en admettant quelques choix de casting moins inspirés que d’autres mais t'es indulgent, c'est pire que ça, tout le monde est aux fraises total, au point que je me suis demandé s'il y avait un acteur professionnel dans le lot. Non, vraiment, niveau direction d'acteurs c'est 0.


Pas d'accord. Ok il n'y a aucune interprétation qui sort du lot, mais d'un autre côté le film est tellement dans une envie de retranscrire la réalité de cette journée que ça aurait fait bizarre d'avoir de "l'interprétation de cinéma" avec (je mets entre guillemets car je sais pas trop comment le dire autrement, mais c'est pas péjoratif).
Donc clairement y'a pas de la grande performance, mais j'ai trouvé quasiment tout le casting juste, sans être mémorable pour autant.

Il y en a juste certains dont j'ai trouvé le jeu un poil over the top, notamment celui qui joue le conservateur de la cathédrale (mais bon vu les merdes qui lui arrivent, difficile de jouer ça aussi :eheh: ).


Perso j'ai trouvé que visuellement c'était spectaculaire et super bien rendu. Ma grosse réserve sur le film vient justement de cet angle docu, genre 90 minutes enquête. Y'a pas d'ambition de raconter une histoire, y'a aucun personnage, d'incarnation, juste des anonymes qu'on suit quelques temps pour passer à d'autres. Du coup c'est un peu vide d'émotion et d'implication. J'aurais préféré une structure de film catastrophe à l'ancienne, mais là je rejoins Oso, il aurait fallu de vrais acteurs pour ça.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar Alegas » Ven 15 Avr 2022, 12:42

Pour le coup, je peux comprendre cette réserve, car c'est effectivement un film où tu suis des actions plus que des personnages. De mon côté ça ne m'a jamais gêné car tout l'aspect spectaculaire prend le relais et le film assume le fait que la véritable héroïne du film, c'est la cathédrale elle-même, le reste c'est de l'instrument de narration.
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Ambulance (2022) - 6,5/10

Messagepar Alegas » Sam 16 Avr 2022, 16:48

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Ambulance de Michael Bay
(2022)


Après son passage complètement foufou sur Netflix, Bay revient au cinéma et le moins qu’on puisse dire c’est que ça fait du bien, tant il est l’un des rares réalisateurs à faire preuve d’une générosité totale dès qu’il s’agit d’en prendre plein les yeux et les oreilles. Ici, il remake un petit film danois pour n’en reprendre, apparemment, que le concept de base, et on se rend vite compte que c’est juste un prétexte pour offrir une course-poursuite massive dans Los Angeles qui va durer plus d’une heure et demie. Du coup, côté script, on va rapidement balayer la cohérence sur le côté car il n’y en a tout simplement pas : dès les vingt premières minutes du métrage qui posent les bases, on nous explique qu’un mec à préparé le casse du siècle pendant des mois, mais décide sur un coup de tête d’engager son frangin ex-militaire au dernier moment. Et ça, c’est avant le casse en question où personne ne semble trouver que c’est une bonne idée de cacher son visage, d’éviter de dire son vrai prénom devant les otages, ou de prévoir plus loin que les cinq prochaines minutes :eheh: . Tout le concept du film repose sur le fait que les deux frangins veulent rentrer chez eux avec le fric volé, mais dès la première demi-heure leur identité est découverte par les forces de l’ordre donc de base l’enjeu même du film est complètement con et on sait très bien comment ça va finir :mrgreen: .

Sauf que voilà, comment souvent avec Michael Bay, on s’en fout un peu du script qui, sauf exceptions, a toujours été juste un prétexte pour proposer de l’action complètement folle, et sur ce point le réalisateur ne déçoit pas en livrant l’équivalent cinématographique des cinq étoiles dans GTA (comparaison que j’ai souvent lu sur le net, mais que je trouve très bien trouvée car c’est vraiment ça dans l’esprit :mrgreen: ). On pourrait penser, avec une durée entourant les deux heures, que le concept ne tiendrait pas, mais c’est sans compter la capacité de Bay à tout faire péter dès que c’est possible, de rajouter des personnages originaux juste pour le fun (la meuf qui surveille par satellite en est un bon exemple, tu la vires tu as le même film, mais tu perds quelques blagues), des cadres poseurs, ou d’expérimenter avec sa caméra pour le simple plaisir visuel (ici, il s’amuse particulièrement avec des drones, leur faisant faire des trucs complètement dingos genre descendre à fond le long d’un gratte-ciel pour suivre des bagnoles une fois arrivé en bas :shock: ).

Ceci dit, le film a aussi des qualités narratives, et si la base du script est bourrée de défauts, il faut avouer que le trio de personnages fonctionne vraiment bien, que ce soit la dualité/amitié entre frangins, ou le personnage de Eiza González qui apporte un vent de fraîcheur au cinéma de Bay (à savoir que c’est une femme qui se définit dans l’action, et pas juste par son physique, même si, forcément, elle est bien foutue aussi :mrgreen: :love: ). Alors forcément, entre le fait d’être juste une grosse récréation et le fait que certains passages en fassent des tonnes, c’est clairement pas à ranger parmi les meilleurs films de Bay, mais à l’heure où les films d’action d’aujourd’hui sont souvent des productions de plus de deux heures avec juste trois ou quatre séquences qui bougent, ça fait du bien de revoir Bay mettre les pendules à l’heure et montrer à la profession ce que c’est de divertir avec des explosions et un rythme qui ne s’arrête quasiment jamais. D’où la conséquente déception depuis quelques jours : le film ne semble pas intéresser grand monde au point de bouder l’expérience salle, et faut croire que l’avenir de Bay va plutôt se trouver sur les plateformes de streaming, alors que tout son cinéma repose sur le fait d’avoir le plus gros écran et les plus grosses enceintes possibles à sa disposition :| .


6,5/10
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Première désillusion - 7/10

Messagepar Alegas » Sam 16 Avr 2022, 19:17

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The fallen idol (Première désillusion) de Carol Reed
(1948)


Encore un film de Carol Reed que je découvre et décidément ce réal est une vraie valeur sûre en ce qui me concerne, même ce film qui est le moins bon que j’ai pu voir du bonhomme reste clairement quelque chose de recommandable, c’est du pur ciné british de l’époque, avec un travail formel évident. Sur ce film, ce qui m’avait attiré était de toute évidence le casting, d’une part pour revoir Ralph Richardson qui est un acteur que j’aime bien dans chacun des films que j’ai vu de lui, mais aussi et surtout pour voir Michèle Morgan chez Carol Reed, une collaboration qui laissait supposer du lourd. A l’arrivée, c’est même pas spécialement Morgan qui m’a fait le film, étant donné qu’elle a un rôle certes central dans l’intrigue, mais qu’elle a finalement peu de présence à l’écran. Pour le coup, c’est plutôt l’histoire et son traitement que j’ai apprécié ici, avec notamment un script que n’aurait sûrement pas renié un certain Hitchcock, tant on retrouve pas mal de choses de son cinéma, entre mort involontaire, faux-coupable, tout ça vu à travers des yeux innocents.

C’est d’ailleurs tout le traitement autour de l’enfant qui va faire la différence : on est très loin du gamin typique du cinéma de l’époque, souvent involontairement agaçant, et on a donc une vision finalement très réaliste de ce qu’est être un enfant qui est pris dans les affaires d’adultes. Ça parle du regard innocent sur des choses qui ne le sont pas forcément, des idées que l’on peut se faire avec quelques indices qui trompent lourdement, des mensonges qu’un enfant va prendre pour acquis alors que l’adulte cherche seulement à simplifier les choses, du sentiment d’injustice lorsqu’on n’est pas écouté, bref pas mal d’aspects frustrants de l’enfance que je trouve admirablement bien gérés dans ce film. Le gamin choisi pour le rôle est en plus vraiment bon, et le duo qu’il forme avec Richardson (qui dépasse l’excellence, c’est clairement le rôle que je préfère du bonhomme :love: ) marche à fond dans cette relation entre confiance mutuelle et trahisons successives. Michèle Morgan est bien aussi malgré le fait qu’elle ait peu de scènes, mais côté rôles féminins c’est plutôt Sonia Dresdel qui m’a marqué, avec un rôle forcément plus imposant et des scènes où elle à mi-chemin entre l’obsession hystérique et la folie.

Finalement, le seul reproche que j’aurais sur le film serait du côté du rythme où ça met quand même un moment avant de démarrer (mais c’est justifié, les trois premiers quarts d’heure sont là pour poser les bases de ce qui va suivre), et où ça fait du surplace sur la fin (je comprends qu’on voit l’action à travers les yeux du gosse, mais du coup ça accumule les scènes où il veut absolument parler aux adultes qui pensent qu’il fait juste un caprice). A côté de ça, comme dit plus haut, Carol Reed confirme tout le bien que je pense de lui d’un point de vue formel, c’est chiadé, hyper carré, maîtrisé, et le bonhomme sait y faire quand il s’agit de marquer son spectateur, que ce soit avec des éléments qui donnent l’impression de voir du film d’horreur (le passage où le gamin se réveille et voit la tête de madame Baines :o ) ou toute l’escapade nocturne qui rappelle les meilleurs moments de The Third Man et Odd Man Out (sublime photographie :love: , qui n’est cette fois pas signée Krasker). Un petit film plus que sympathique malgré quelques menus défauts, et qui donne envie de creuser un peu plus dans la filmo de Reed.


7/10
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Mission (The) - 5/10

Messagepar Alegas » Dim 17 Avr 2022, 20:42

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The Mission de Johnnie To
(1999)


Hypé par quelques extraits de la fameuse fusillade dans le centre commercial, je me suis dit que j’allais enfin tenter ce Johnnie To qui était dans ma watchlist depuis quelques années. Ça faisait d’ailleurs un bon moment que je n’avais pas découvert de nouveaux films de To, et du coup j’avais complètement oublié sa tendance à l’épure qui parsème une partie de sa filmographie, épure qui ne me parle pas spécialement pour le coup car je préfère nettement quand il se dirige vers du polar plus classique. Sur The Mission, j’ai vraiment eu l’impression de retrouver le sentiment que j’avais eu devant la vision de PTU, à savoir le fait de me retrouver devant un métrage à la forme solide, et aux intentions plus que louables puisqu’il s’agit d’aller à contre-courant d’un genre qui cherche généralement le rythme effréné, mais qu’à côté de ça, malgré toute ma bonne volonté, je n’ai jamais réussi à rentrer dans le film.

Comme PTU donc, j’ai vraiment la sensation que To va trop loin dans l’épure, et autant ça ne me gêne pas spécialement dans l’action car ça permet des séquences presque expérimentales comme la scène du centre commercial citée plus haut qui reste de loin la meilleure séquence du métrage, autant c’est clairement un souci à mon sens sur l’intrigue et les personnages, qui sont réduits au strict minimum sans que ça marche. Ainsi, à l’exception de micro-scènes comme le passage où le groupe jouent au football dans une salle d’attente, je n’ai jamais eu de quoi m’attacher au personnage pour avoir quelque chose à faire de ce qui leur arrive, et du coup ça m’a singulièrement loupé le dernier acte du film qui ne mise que sur ça. A cela s’ajoute un récit qui se veut assez simple (en tout cas c’est l’impression que j’ai eu) mais qui est complexifié pour pas grand chose, notamment avec beaucoup de personnages secondaires qui sont là le temps d’un dialogue et qui ne servent plus du tout par la suite. Bref, c’est un exercice de style qui m’a vraiment pas causé, et qui m’a même ennuyé sur sa seconde moitié, mais comme PTU je concède volontiers le fait que c’est pas un film pour moi et que, à côté de ça, le métrage possède des qualités indéniables, notamment lorsqu’il s’agit de créer des ambiances hors du temps (et ce, malgré une bande-son souvent irritante).


5/10
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Mission : Noël - Les aventures de la famille Noël - 6/10

Messagepar Alegas » Lun 18 Avr 2022, 11:24

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Arthur Christmas (Mission : Noël - Les aventures de la famille Noël) de Sarah Smith
(2011)


Bon, faut avouer qu’à première vue, ce film donne pas spécialement envie, entre son titre français tout pourrave, sa technique datée même pour un film de 2011, ou encore le fait qu’on se tape une chanson de Justin Bieber au générique de fin :| . Non vraiment y’a tout pour repousser le cinéphile moyen sans qu’on lui en tienne vraiment rigueur. Mais le fait est que derrière cet aspect repoussant se cache finalement un petit film d’animation pas mal du tout, le genre qui peut faire un excellent divertissement familial en période de fêtes. Alors déjà, il faut savoir que le film est né d’un contexte assez difficile : alors que Aardman vient de voir son association avec Dreamworks rompue pour cause de mauvais résultats au box-office, les anglais trouvent finalement un nouveau partenaire avec Sony Animation qui commence à se faire sa place dans le milieu. Une collaboration qui va débuter avec ce film en image de synthèse (pour rappel, le délire d’Aardman c’est plutôt la stop-motion à la base) qui coche toutes les cases du divertissement ayant possibilité de cartonner, mais qui montre globalement que Aardman n’a jamais été très fort quand il s’agit de faire des films aux ambitions commerciales fortes.

Il en résulte un film inégal certes, mais tout de même assez plaisant, notamment avec son idée de départ qui fonctionne très bien : le Père Noël, afin de suivre l’augmentation de la population mondiale, a désormais une entreprise et une technologie qui fait tout le travail à sa place (il a même un vaisseau géant en forme de luge ! :mrgreen: ), au point de transformer les enfants en simple résultat chiffré à atteindre, chose que n’accepte pas spécialement l’un de ses fils, qui va se mettre en tête de distribuer lui-même un cadeau oublié parmi les millions distribués. Y’a pas grand chose à dire de spécialement original sur le récit, c’est du pur récit de Noël sur des valeurs familiales à retrouver, sur ce qui compte durant ces moments de fêtes, bref c’est de la grosse chantilly qui dégouline, mais c’est tout de même de la chantilly savoureuse, d’autant que c’est préparé avec beaucoup d’humour et ça n’hésite pas à jouer avec les codes indissociables de la période. Des qualités qui n’empêchent pas la présence de défauts, et pour le coup, comme dit plus haut, mon principal grief contre le film serait clairement sa technique/direction artistique inégale, et autant le film est très joli par moments, autant parfois ça montre vraiment les limitations financières (le passage en Afrique c'est ni fait ni à faire). Pour le reste, ça passe bien, et même si c’est à ranger dans les Aardman mineurs c’est globalement un film qui se recommande aisément dans un cadre familial. A revoir éventuellement pour un futur Noël donc.


6/10
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Mort vous va si bien (La) - 6/10

Messagepar Alegas » Mar 19 Avr 2022, 14:52

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Death becomes her (La mort vous va si bien) de Robert Zemeckis
(1992)


C’était le dernier Zemeckis qu’il me restait à découvrir, et pour le coup c’est clairement à ranger parmi ses plus mineurs même s’il y a pas mal de bonnes choses dedans. Après la trilogie Back to the future, Zemeckis était attendu au tournant pour voir ce qu’il allait livrer par la suite, d’autant qu’il se sépare définitivement de son ami et scénariste Bob Gale (pour une raison que je serais curieux de connaître). Sur ce nouveau projet, Zemeckis reste toutefois dans sa zone de confort : on est ici dans de la pure comédie qui tend souvent vers le loufoque, mais sur lequel Zemeckis ajoute une dose non négligeable d’humour noir, le tout sur un concept qui va justifier des avancées phénoménales pour les effets visuels de l’époque.

Côté script, outre l’humour assez osé par moment, on est devant quelque chose de plutôt classique, avec une comédie qui va jouer sur un trio un homme/deux femmes qui vont se battre pour ce dernier alors qu’il n’est même pas spécialement un bon parti. Sur le traitement, on est sur quelque chose de vraiment très proche de Witches of Eastwick dans le ton, avec l’envie de faire un divertissement qui va jouer sur des choses très noires et avec un certain penchant sexuel (Isabella Rossellini dans ce film :bluespit: ), mais ceci dit c’est nettement plus regardable que le Miller à mon sens, ça assume mieux son côté délirant.

Ceci dit, ça n’aboutit tout de même pas sur un film spécialement mémorable, car même si l’humour fonctionne vraiment, même si le casting s’en donne à cœur joie (Streep et Hawn s’amusent comme des folles, et Bruce Willis est très bon dans ce côté improbable où il est utilisé à contre-emploi), et même si la technique suit (notamment du côté des effets visuels où ça confirme l’avancée énorme des images de synthèse pour des choses visuellement impossibles), il manque un petit quelque chose pour rendre le métrage plus que sympathique, et peut-être que Bob Gale aurait pu justement apporter cette petite touche manquante. Bref, ça se regarde sans problème, et ça remplit son objectif de divertissement, mais c’est clairement pas un Zemeckis que je reverrais de sitôt, contrairement à bien d’autres.


6/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar Mark Chopper » Mar 19 Avr 2022, 15:06

Sur le traitement, on est sur quelque chose de vraiment très proche de Witches of Eastwick dans le ton


Tout juste. Je les déteste autant l'un que l'autre.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar Val » Mar 19 Avr 2022, 18:09

La bonne réputation du Zemeckis est incompréhensible.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar pabelbaba » Mar 19 Avr 2022, 18:12

J'ai envie de le revoir en tout cas. Mais après la douche froide d'Eastwick... pas sûr. :chut:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar Mark Chopper » Mar 19 Avr 2022, 18:13

Cette foire au cabotinage m'a traumatisé.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2022

Messagepar pabelbaba » Mar 19 Avr 2022, 18:16

Le concept m'avait plu, mébon, c'était y a pas loin de 30 ans. :chut:
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Freaks out - 7,5/10

Messagepar Alegas » Mer 20 Avr 2022, 16:07

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Freaks out de Gabriele Mainetti
(2021)


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Il y a encore quelques semaines, j’ignorais complètement l’existence de ce film, et aujourd’hui c’est clairement une des meilleures surprises cinéma de l’année. Alors bon, je vais pas survendre le film, ce n’est ni un chef-d'œuvre, ni même un grand film, par contre c’est un film qui transpire l’envie de cinéma à quasiment chaque plan, et ça c’est quelque chose d’assez rare pour être souligné. En ce sens, la comparaison que fait l’affiche française avec les cinémas de Albert Dupontel et Guillermo Del Toro n’est pas mal venue, mais pour le coup je trouve que Freaks out fait nettement plus penser à de Alex de la Iglesia, que ce soit dans le côté inégal mais réjouissant, l’aspect hystérique assumé qu’on peut y trouver, mais aussi dans des liaisons plus directes avec des films précis, et là dans ma tête vient clairement Balada triste de la trompeta dans lequel on retrouve aussi cette envie de confronter l’univers du cirque avec un contexte historique qui ne prête absolument pas à rire à la base.

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Sur un script plutôt délirant sur le papier (une poignée de freaks se retrouvent mêlés malgré au conflit de Seconde Guerre Mondiale en plein milieu de l’Italie), Gabriele Mainetti livre un mélange des genres plutôt réjouissant, où on change de ton d’une minute à l’autre (la présentation des personnages dans le cirque suivi du bombardement pose bien le niveau) sans que ça ne fasse forcé, et où on n’oublie jamais le plus important, à savoir le développement des personnages principaux. Alors clairement, on peut reprocher pas mal de choses au film en termes d’écriture si on cherche la petite bête, entre sa longueur un peu abusée (mais qui est signe, dans ce cas précis, d’une certaine générosité je trouve), des storylines moins développées que d’autres (les résistants mutilés, c’est une bonne idée, mais c’est un peu trop utilisé comme deux ex machina) et un conflit pas toujours super bien exploité (aucune mention de Mussolini, à croire que seuls les nazis foutaient la merde en Italie à l’époque), mais à côté de ça il y a des personnages qui existent vraiment, des arcs qui aboutissent sur une finalité cohérente, le tout toujours dans un très bon équilibre entre le premier degré et la volonté de faire du grand spectacle qui n’aurait aucune limite.

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Le meilleur exemple sur ce point concerne l’antagoniste du métrage, et là on touche presque au génie tellement ce nazi à six doigts capable de voir l’avenir est pas loin d’être la meilleure idée du scénario. C’est un personnage bigger than life, écrit et joué comme tel, mais c’est aussi le tremplin pour permettre des séquences de folie (ce passage de danse avec des nazies sur la musique de Peer Gynt, c’est mortel :love: , idem pour la vision du futur qui est techniquement impressionnante :o ), des idées complètement autres (et hop, un nazi qui fait un moonwalk après avoir joué du Radiohead au piano 8) :mrgreen: ), mais aussi une écriture qui se prend au sérieux, et qui permet d’avoir un personnage travaillé (le mec fait tout ce qu’il peut pour sauver un empire dont il sait qu’il va connaître la chute, et demande seulement qu’on le prenne au sérieux).

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Formellement, le film est en plus pas dégueu du tout, et autant j’avais pas trop apprécié ce que le réal avait fait sur son précédent métrage, autant là il m’a souvent mis sur le cul par son inventivité et sa capacité à livrer des séquences solides avec des moyens qui sont loin d’être ceux d’un gros divertissement européen (le film coûte quatre fois moins cher que n’importe quel Astérix en live action, ça montre qu’on a des choses à apprendre de nos voisins :eheh: ). Si en plus on rajoute un casting très cool où personne n’est mauvais (les deux jouant les frères nazis s’en donnent à cœur joie, et le chef des mutilés n’est pas mal non plus dans son genre), et des effets visuels qui tiennent la route, on est clairement en face d’un film admirable à plus d’un titre. Alors encore une fois, c’est un film auquel on peut reprocher plein de choses, mais y’a pas à chier s’il y avait moyen de voir des propositions de cinéma comme ça plus souvent je signerais direct.


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7,5/10
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Upgrade - 7/10

Messagepar Alegas » Jeu 21 Avr 2022, 16:17

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Upgrade de Leigh Whannell
(2018)


J’avais loupé ce film à sa sortie parce que le réal ne m’inspirait pas confiance (scénariste de la majorité des films de James Wan soit, mais aussi réalisateur du troisième film Insidious qui avait été bien descendu à l’époque), mais après sa version intéressante de Invisible Man je me suis décidé à tenter ce Upgrade et ma foi c’est très sympa, voire même très bien par moment, c’est l’image même du petit film où l’argent est utilisé à bon escient pour déboucher sur un résultat spectaculaire qui se tient très bien. Pourtant, le pitch est pas spécialement extraordinaire à première vue, c’est juste une idée de film d’anticipation vue plusieurs fois ailleurs (un homme est upgradé par un processeur qui améliore considérablement ses capacités physiques) mixée avec du revenge movie, mais le fait est que ça marche bien et ça trouve toujours un juste milieu entre l’ambition d’un récit d’anticipation et le côté poisseux/violent d’une vengeance bien vénère sous influence 70’s.

Mais là où je trouve le film vraiment admirable, c’est dans sa mise en scène et sa production design, car de toute évidence le film n’a pas dû coûter bien cher (3 millions selon les estimations :o ) mais ça ne fait jamais cheap, ça choisit très bien son angle d’attaque en montrant le minimum de l’univers mais juste assez pour qu’on sache que c’est un futur proche avec énormément d’avancées technologiques. Et surtout, c’est assez impressionnant par moments sur l’aspect purement technique, et là on voit bien que Whannell est de la même école que James Wan (à l’époque où il faisait encore des bons films), avec cette volonté d’en mettre plein la vue avec des idées de mise en scène qui font toute la différence. Le meilleur exemple va se trouver sur les quelques scènes d’action, qui réinventent en partie la façon de mettre en scène un humain avec des capacités hors du commun, et faut avouer que ça a grave de la gueule alors que ça doit juste être une combinaison de plein de choses toutes bêtes, entre une caméra très mobile, un montage calculé avec des accélérations bien senties, ou encore le jeu d’acteur où toute la façon de se mouvoir est à repenser (j’adore comment le mec se déplace après avoir été upgradé, on a vraiment l’impression de voir une machine prendre possession de son corps).

Le film a plein de petits bonus sympathiques, entre sa violence bien crade mais jamais complaisante (joli gestion du hors-champ) ou sa vision du transhumanisme où on approche des délires façon Cronenberg (les balles qu’on charge dans le bras pour tirer avec sa main, c’est mortel comme idée :love: ), le genre de petits trucs qui font plaisir même si ce n’est pas grand chose. Et puis côté script, ça s’en sort vraiment bien, ça cherche pas à en faire des tonnes, et ça arrive même à être surprenant par moments (il y a notamment un twist qu’on voit arriver, mais au final c’est pour être encore plus surpris par un second twist auquel on ne s’attends pas et qui corrige toutes les incohérences jusque là), et côté interprétations j’ai vraiment été étonné par l’acteur principal que j’avais juste vu dans des seconds rôles jusque là mais qui en impose ici. Un second film plein de promesses en ce qui concerne son auteur (qui confirme plutôt bien jusqu’ici j’ai envie de dire) et qui donne furieusement envie de voir ce qu’il serait capable de faire avec un budget plus confortable (bon par contre j'espère qu’il va pas virer comme James Wan, ça serait con).


7/10
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Harold et Maude - 7/10

Messagepar Alegas » Jeu 21 Avr 2022, 21:54

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Harold and Maude (Harold et Maude) de Hal Ashby
(1971)


Un joli film que voilà, dans la veine qualitative de The Last Detail du même Ashby. Globalement, je pourrais reprendre les grandes lignes du film suivant du réalisateur tant on y trouve les mêmes qualités : c’est pas du grand film à mes yeux comme sa réputation pourrait le laissait présager, mais c’est tout de même du petit drame solide, qui doit beaucoup à deux points, à savoir l’écriture et l’interprétation. Sur un sujet pas spécialement facile à porter à l’écran (qui a envie de voir une romance entre un jeune homme qui vient de dépasser la majorité et une vieille femme au crépuscule de sa vie ?), Ashby livre pourtant une œuvre qui surprend par sa simplicité et ses changements de ton.

Ici, pas question de surligner tout pour le spectateur, ou d’avoir des storylines complexes : tout le film tourne autour d’une relation qui va évoluer et changer significativement la vie des deux concernés, le tout en donnant le moins de détails possibles, mais assez pour que le spectateur puisse se faire des idées sur le passif des personnages (le plan rapide d’un tatouage, par exemple, vaut bien tous les dialogues du monde, en une image on comprend tout). Là où je suis moins convaincu côté écriture, c’est probablement sur toute la construction qu’en fait Ashby, avec notamment un montage qui donne l’impression de voir plus une succession de scénettes qu’on pourrait quasiment mettre dans le désordre sans que ça change grand chose, c’est le côté tranches de vie qui veut ça mais pour le coup ça manque d’un truc pour me satisfaire pleinement (j'auris pas craché sur plus d'implications sur les passages où ils font les quatre cent coups ensemble). En revanche, Ashby maîtrise super bien les tons de son histoire, et c’est clairement le genre de film où on peut passer d’une scène très triste à quelque chose de purement comique, en passant par une ambiance plus poétique (grandement aidé par la bande-son composée intégralement de chansons de Cat Stevens).

Les deux acteurs jouant les persos-titres sont très bons, rien à redire là-dessus, et leur alchimie fait vraiment une grande partie du sel du métrage. Enfin, formellement je n’ai pas grand chose à dire, comme The Last Detail c’est pas du film de formaliste, loin de là, mais on note tout de même des idées de mise en scène, que ce soit via des environnements qui vont accroître le sentiment de solitude des personnages dans le monde qui les entoure (le long dézoom du cimetière), des plan-séquences (celui du début avec la préparation du suicide) ou encore un sens comique par le cadre (les nombreuses scènes avec les prétendantes, mention spéciale au passage de l’immolation qui m’a beaucoup fait rire). Bref, un joli drame à l’ambiance particulière, et qui a le mérite de s’éloigner des poncifs du genre.


7/10
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