BE KIND, REVIEW!

Bon je réponds après la guerre, mais j'aime bien certains albums de l'après Parliament/Funkadelic, comme ceux de Mutiny (mené par le guitariste Jerome Brailey qui s'était brouillé avec Clinton a la fin des 70's parce qu'il trouvait qu'il avait perdu le son "Funkadelic" en délaissant de plus en plus les guitares pour les synthés) et paradoxalement les albums solos de Clinton où le type semble souvent bien s'être amusé avec l’électro, notamment le complètement taré R&B Skeletons in the Closet, réalisé entièrement sous l'influence de Prince (le côté pop-friendly en moins) qui ne plaira qu'aux amoureux des sonorités 80's où il arrive a te lâcher un morceau de 9 minutes a la boite a rythmique identique tout juste interrompue par des samples de piano bar ou de fanfare militaire venus de nulle part qui fonctionnent du tonnerre.

To Whom It May Concern - The Pasadenas (1988)

Un groupe qui eu son petit quart d'heure de gloire a la fin des 80's grâce a l'excellent single Tribute (Right On) qui tourna pas mal chez moi, certainement le titre fort de l'album avec Riding on a Train, je découvre enfin leur premier essai en entier et force est de constater, que malgré une période pas terrible pour le soul/funk, les Pasadenas assument leur son, mélange bienvenu de rétro (on se croirait revenu au temps des boys bands de la Motown comme les Temptations) et de modernité (la prod' est propre avec une prédilection pour les vrais instruments, a part deux trois titres qui sont bien connotés RnB 80's, avis aux amateurs). Pas grand chose a dire de plus, un disque assez homogène en termes de contenu et qui arrive a émerger de la masse sans mal pour les amoureux de soul music.

7/10

Dans l'album suivant on les voit en train de s'enculer ou pas?

Je vois qu'on a mangé un clown ce matin.

Grave.

Qui c'est qui encule des clowns, ici ? #lireendiagonale

Hot Rats - Frank Zappa (1969)

Hot Rats le terrible, Hot Rats le magnifique. Jamais facile d'aborder de front la carrière de ce fou furieux stakhanoviste de Zappa tant celui-ci est capable de passer du coq a l'âne d'un disque, voire même d'un morceau a l'autre mais le monsieur est malin et disséminé aux milieu de ses albums fourre-tout, se trouvent des disques plus accessibles pour l'auditeur dont Hot Rats qui propose une musique sacrément groovy (Willie the Pimp et son violon d'enfer), mélodieuse et surtout idéalement structurée (a part Gumbo Variations, qui porte très bien son nom). Mais c'est surtout la concision qui rend Hot Rats d'une solidité a toute épreuve, six titres (dont trois avoisinant les dix minutes quand même) et pas un déchet, Zappa a soigné chaque plage, il a su parfaitement jongler entre rock pour les envolées guitaristiques de folie et jazz pour l'écriture plus complexe qu'elle n'en a l'air. Seul véritable bémol du skeud, le fait d'être un album quasi-instrumental nous prive des paroles hilarantes du maitre, mais derrière ça voilà une belle démonstration de virtuosité de sa part, l'un de ses meilleurs disques sans conteste.

9,5/10

Pas plus mal qu'il ne raconte pas sa vie sur de tels morceaux. Un vrai kif cet album, l'écoutede Son or Mr Green Geenes me met généralement en transe.

Enter The Wu-Tang (36 Chambers) - Wu-Tang Clan (1993)

S'il y a un seul album de rap que je garderais avec moi sur une île déserte, c'est celui-là (bon ex-aequo avec Doggystyle, faut pas déconner la West Coast c'est un autre délire).

Je vais m'adresser a tout les Jean Kévin de France avec leur coupe en balai brosse de footballeur en rébellion contre leurs parents qui pensent que B2oba et Jul font du rap bien méchant qui vont faire d'eux des gros durs : écoutez une seule piste de cet album et votre définition du mot "rap" s'en trouvera toute chamboulée. Ici que du roots, du vécu et surtout une putain d'identité qui s'affirme dès leur premier coup d'essai, avec des samples de films de kung-fu et des beats qui sonnent tellement crades qu'on dirait que tout le disque a été enregistré a l'arrache dans une cave new-yorkaise. Le disque commence fort avec l'enchainement Bring Da Ruckus/Shame On A Nigga/Clan in da Front qui met minable tout un pan de la production de l'époque, c'est fluide, le principe d'outro/intro qui en général me gonfle dans les albums de rap est parfaitement utilisé pour créer une réelle mise en condition de l'écoute de l'album et puis le flow de l'ensemble du collectif est époustouflant (ODB et Method Man se taillent la part du lion). Mais ce qui fait pour les grands albums pour moi, c'est le sentiment d'unité, chaque morceau est a sa place et les ambiances s'avèrent plutôt variées entre titres conçus comme des uppercuts (comme par hasard au début de chaque face) et les morceaux ventraux plus calmes et "soul" (C.R.E.A.M. ), on se délecte avec joie de ce trip musical qui n'allait plus jamais être égalé par ce groupe. La malédiction de ceux qui ont réussi a tout dire dès leurs débuts.

"Tiger style !"

10/10

Premier post mis à jour

Quatrième album issue des six que contient la collection "American Recordings" commencé en 1994 et achevé en 2010 avec "Ain't no grave". Collaboration entre Cash et le producteur Rick Rubin qui se penche sur une grosse partie du catalogue musical américain repris à la sauce Cash, c'est à dire une voix accompagnée d'une guitare et rien d'autre (pour la plupart du titres) accompagné de quelques titres originaux du maître. Pour moi cet album constitue ni plus ni moins que le chef d’œuvre de Cash ou il reprends bons nombres de pistes qui me parlent dans ma propre culture musicale. A commencer par une reprise de Simon and Garfunkel "Bridge over trouble Water" (accompagné par Fiona Apple) une autre de MaCcool (popularisé par Roberta Flack) "The first time i saw your face" ou encore le thème irlandais "Danny Boy".
L'album continent aussi des reprises moins évidentes, on citera "Hurt" de NIN (et c'est la qu'on voit la diversité de ses reprises.) ou des reprises de tocard tel que Sting ou Depeche Mode (autant dire que ca explose les originaux.)
Pour autant Cash n'oublie pas d'écrire sa propre œuvre, à ce titre l'album s'ouvre sur le petit chef d’œuvre "The Man comes around" (qu'on entends dans le meilleur film de zombie du monde ) ou encore un titre très classique dans l’œuvre de Cash "give my love to Rose" sur l'histoire d'un homme mourant après une évasion de Folsom qui dicte ses dernières volontés à un passant qui le trouve. Une ou deux pistes sont légèrement en dessous tel que Desperado ou Tear Stained Letter mais rien de méchant.
Et puis bon on a surtout un feat entre les deux monstres sacrés que sont Cave et Cash sur une reprise de Hank Williams "I'm So Lonesome I Could Cry" et rien que ca c'est putain de classe.

Deodato 2 - Eumir Deodato (1973)

Deodato ou la classe a la brésilienne. Mon premier contact avec le monsieur fut indirect puisqu'il a été le producteur des Kool and The Gang pendant leur âge d'or commercial, mais c'est la découverte du morceau Super Strut dans la BO de GTA Vice City qui m'a marqué a jamais, un clavier planant, une rythmique groovy et un solo de guitare de folie : tout ce qui faut pour en faire une tuerie, on se prend a s'imaginer a être sur la plage de Copacabana en pleine nuit d'été. Et ça tombe bien cet album possède cette bombe atomique ! Mais c'est loin d'être l'arbre qui cache toute la forêt, au contraire le skeud propose son lot de morceaux jazz-funk qui débourrent avec cette touche latine qui fait la différence (seul bémol, il n'y a que deux titres originaux pour 3 reprises), la reprise en mode progressif de Nights in White Satin est intéressante, le second morceau est assez différent du reste des autres titres par son aspect orchestral et son tempo très lent, Skycrapers est l'autre "hit" de l'album même s'il faut avouer qu'il a bien du mal a égaler l’électrique Super Strut et ça se finit tranquilou avec un petit Rhapsody in Blue des familles revisité a la sauce Deodato, donc ça bouge bien.

Je connais très mal la période "jazz-funk" du bonhomme, n'ayant goûté que sa période "disco-funk" a la fin 70/début 80 qui est honorable sans plus, mais ça donne vraiment envie de creuser davantage car il a un son qui me plait bien (ses claviers ont pas pris une ride, Jamiroquai s'en souviendra pour ses premiers disques).

8,5/10 parce que Super Strut et c'est tout

Lite me Up - Herbie Hancock (1982)

Lite me Up est surement le disque le plus clivant de toute la carrière de Hancock vu les avis que j'ai pu en lire, car il est autant honni par les amoureux de sa période jazz, qu'il est adulé par les fans de funk pour dancefloors. La raison est toute simple, ce n'est PAS un album de Hancock, je m'explique : depuis la fin des 70's, Hancock avait senti le vent tourner et avait progressivement tourné le dos au jazz pour aller fureter vers les contrées plus lucratives du funk, un mauvais calcul car en plus de se taper de mauvaises critiques, ses disques ne se vendaient guère. Voilà qu'il trouve la solution miracle en ces glorieuses eighties, confier la fabrication de ses disques a des auteurs/compositeurs/producteurs confirmés dans le genre, ici c'est l'usine a tubes feu Rod Temperton qui s'y colle pour un résultat qui est a la hauteur de ses capacités, malgré deux balades un peu lourdingues, l'ensemble tient vraiment la route avec une batterie de titres bien pêchus, avec des refrains qui rentrent bien en tête (The Fun Tracks et Can't Hide Your Love ) et surtout une production aux petits oignons (rappelons qui s'agit de l'équipe qui bossera peu de temps après sur Thriller de MJ, histoire de vous poser le niveau).

De très loin, l'album le plus réussi de sa période "disco-funk" car ici le tout est parfaitement encadré, pro et surtout efficace comme jamais. A (re)découvrir.

8/10

Jazz From Hell - Frank Zappa (1986)

J'essaye vainement de donner une seconde chance a la période 80's de Zappa et je n'ai pas choisi le plus facile loin de là, Jazz From Hell est un album uniquement composé des morceaux joués au synthétiseur tout seul chez lui (le fameux Synclavier dont le moustachu s'entichera tout au long de cette décade) en dehors de sympathique solo de guitare St Etienne. Si j'arrive a sauver l'intro Night School qui s'avère encore assez rigoureuse en termes de construction même si les sonorités archi-viellottes font parfois mal aux oreilles (c'est simple, on dirait de la musique pour Megadrive) et une voire ou deux plages où la fausse basse donne un semblant de dynamisme, rien n'y fait, on sent qu'il expérimente encore et toujours mais faudrai-il encore que son travail ait du sens, sur les trois quarts du disque, j'ai l'impression d'entendre un type qui frappe sur n'importe quelle touche de son clavier juste pour le plaisir de composer un truc littéralement injouable. Alors quoi en penser ? Si Zappa pensait repousser les limites de la musique, c'est raté, mais si il voulait emmerder son auditoire, là par contre c'est pleinement réussi.

2,5/10