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Re: [Jipi] Mes critiques en 2010

MessagePosté: Jeu 17 Juin 2010, 19:12
par droudrou
Wouais et on dit : "Merci Jipi !" - ce qui fait bizarre pour nous français c'est d'entendre Oliver Hardy et Stan Laurel parler anglais ! Ils étaient remarquablement doublés et au patronage (le jeudi à cette époque) nous les imitions sauf que nous ne disposions pas du célèbre leitmotiv qui les accompagnait dans leurs films !...

Zidane, portrait du 21eme siècle - 8/10

MessagePosté: Lun 21 Juin 2010, 10:33
par Jipi
Zidane, portrait du 21eme siècle de Philippe Parreno et Douglas Gordon 2006

Zinedine Zidane est béni des dieux. Né au solstice d’été au moment ou l'ensoleillement est à son maximum il semble programmé pour un destin fabuleux.

L’épopée spatiale est au repos, les formules des grands hommes endormies. Il ne reste plus que le plaisir des yeux se positionnant sur un ballet esthétique entre un grand sportif motivé ayant tout appris à l’aide de quelques hommes généreux et un ballon véritable messager aux ordres d’un esprit conquérant.

Autodidacte surdoué Zizou est une médecine, les origines sont parfois pesantes mais si tu as un don, bats toi, gravie tous les échelons et tu montreras la route à tout ceux qui englués dans un labyrinthe sans fin sont au bord de l’abandon.

Le premier grand modèle de cette rage d’exister fut sans conteste Elvis Presley lui aussi abattu par des origines modestes se révolta par une voix animant un corps en révolte.

Quel procès intenter à cet émule d’Enzo Francescoli issu du bas et projeté vers le haut par la volonté de s’en sortir en s’imprégnant le corps d’un intellect physique certes aux antipodes d’une évolution cérébrale indispensable au devenir d’une planète mais simple dans sa conception de plaire surtout aux enfants qui eux se moquent pas mal de Baudelaire ou de Pasteur.

Ce beau parcours ponctué de sueurs et d’angoisses est une volonté d’homme, une rage de vivre sur un terrain où l’on ne cherche qu’a vous détruire comme le dit si bien Aimé Jacquet, le challenge hebdomadaire étant de survivre en essayant de ne pas trop dénaturer ce sport aux piliers déjà bien fragiles.

Il faut être courageux pour pénétrer sur cette aire de jeu, le football a terriblement évolué, fini les dribbles chaloupés à la Raymond Kopa maintenant à peine fait-on trois mètres avec le ballon qu’on en a déjà trois le dos. Quelle souffrance pour un talent constamment renvoyé à la case départ. Tacles insensés et injures cohabitent pendant 90 minutes (si tout va bien).

De Cannes au Réal Madrid, Zizou s’élabore, se construit. Les matches se succèdent, les buts de plus en plus beaux s’égrènent dans un chapelet évolutif.

Zizou évoque avec émotion l’aventure des différents Euros et Mondiaux qu’il a eu l’immense privilège de vivre par le danger alors que la plupart d’entre nous regardons la caravane passer.

L’odyssée du champion se positionne au même niveau que n’importe quel challenge réussi, le Football est un concept de vie, un art populaire qui a le mérite de rapprocher les masses satisfaites par les résultats, elles se congratulent sans se connaître.

Le savant n'a pas su pas offrir à la pluralité la plus belles des découvertes géométriques, Zizou lui le sait par la simplicité de la mise en pratique de ses dons il prend comme deuxième nom Parabole.

8/10
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Agora - 6/10

MessagePosté: Lun 21 Juin 2010, 16:48
par Jipi
Agora d'Alejandro Amenabar 2010

Hypatie risque de froisser fortement les égos de Galilée et Kepler ceux-ci risquant de s’agacer devant la détermination d’une mathématicienne, astronome et philosophe chevronnée, rivée à l’étude du matin au soir découvrant bien plus tôt des théories analogues.

L’univers ronronne sagement depuis toujours dans des lois cosmiques faisant d’un cercle une ellipse en puissance le tout indifférent à tous ces bouleversements de pensées terriennes ne faisant que recouvrir une idée par une autre permettant à des arrivistes d’envergures de participer à leurs temps en imposant d’autres manières de croire.

« Agora » trop confus et manquant de coordination demeure intéressant dans ses parties calmes par toute son approche interrogative offrant à quelques motivations bien trempées l'immense privilège de chercher dans l'ombre d'un déferlement extérieur incontrôlé un ordonnancement cosmique apaisé en opposition avec les convulsions d’un site dans l’impossibilité d’acquérir la paix à l'aide d'un mouvement unique, régulier et reconduit.

A voir uniquement pour y détecter l’éclosion d’une nouvelle femme scientifique et motivée supprimant dans sa volonté et l’assiduité de ses recherches une condition féminine préalablement privée de lumières.

La révélation d'un esprit dans une époque d'airain

6/10
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Re: [Jipi] Mes critiques en 2010

MessagePosté: Mar 22 Juin 2010, 10:03
par jean-michel
je viens juste de le recevoir en dvd!!! a voir la nuit prochaine!! :super: belle écriture Jipi comme dab!! :super:

Re: [Jipi] Mes critiques en 2010

MessagePosté: Mar 22 Juin 2010, 10:42
par Jipi
Merci Jean-Michel

Moon - 6/10

MessagePosté: Mer 30 Juin 2010, 19:06
par Jipi
Moon de Duncan Jones 2010

Moon n’a pas son destin entre les mains. Epuré au maximum d’énergies son récit interminable se traine dans une lancinance susceptible de faire fuir au galop des spectateurs curieux devant un début engageant puis déçus pour enfin être liquéfies par une lenteur presque insoutenable.

Malgré un déficit visuel conséquent du à un budget au rabais l’œuvre d’une sobriété d’école délivre dans un éclairage somptueux un sol lunaire sombre et aride.

Que ce soit sur terre ou sur la Lune les individus perdent lentement de leurs valeurs avalés par l’enseigne et ses procédures transformant des êtres pensants en vulgaires consommables reconductibles.

Paradoxalement c’est la machine qui s’émeut, soutient, console et encourage. Une vraie mère poule aux avatars changeants en fonctions des situations.

Le temps a plusieurs objectifs avec en particulier les transformations de la condition humaine et la possibilité pour certains projets arrivistes en fonction des progrès de la technologie d’en disposer à sa convenance en lui conservant au fil des exemplaires une physionomie identique dominé par les implants.

« Moon » est d’une approche difficile, austère dans une ambiance flirtant avec la neurasthénie bref un chef d’œuvre d’une sensibilité presque désespérante destiné à des esprits désirants découvrir de nouvelles atmosphères sans élaborer de jugements sévères devant un produit maussade mais d’une désespérance exemplaire.

Le cinéma à souvent traité pour ne pas dire toujours l’univers de manière lugubre. Cet espace infini n’inspire que désolation, isolement, sacrifice et tristesse. « Moon » intègre somptueusement cette constatation avec en plus une inquiétante dégénérescence humaine suite à des méthodes permettant tous les abus.

« Qui suis-je ? L’autre n’est-il pas finalement ce que je suis ? Sommes-nous encore des êtres humains ? A quoi servons-nous ? Ne sommes-nous pas devenu que du combustible à mission ?

Toutes ces interrogations servent de matières à ce film particulier rempli d’images libres et indépendantes. Si une attention soutenue se joint à une tolérance indestructible Moon sera sauvé et deviendra un film culte.

6/10
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Re: [Jipi] Mes critiques en 2010

MessagePosté: Jeu 01 Juil 2010, 13:12
par jean-michel
:super: :super: :mrgreen: parfaitement dit!

Re: [Jipi] Mes critiques en 2010

MessagePosté: Jeu 01 Juil 2010, 16:12
par Val
Tient, je viens d'apprendre que Duncan Jones était le fils de David Bowie.
Tout le monde s'en fout, mais ça fait genre je suis cultivé. :mrgreen:

Re: [Jipi] Mes critiques en 2010

MessagePosté: Jeu 01 Juil 2010, 16:44
par Jipi
Oui Val, je le savais car mentionné sur certains sites internet

2046 - 8/10

MessagePosté: Jeu 01 Juil 2010, 16:48
par Jipi
2046 Wong Kar-Wai 2004

« Le seul bien que je possède c’est du temps et ce temps il faut bien l’occuper »

"Deux mille quarante six" est un paradis voluptueux, une sphère thématique tapissée de la plus belle des thérapies menant nos esprits taciturnes et sclérosés vers le plus beau des renouveaux celui d’une sensibilité pure et autarcique gérée par une émotion transcendante intégrée dans l’instant qui passe.

La femme déterminée ou désespérée déploie devant l’homme avide ou contemplatif tous ses logiciels dans un espace réduit semblant contenir toutes les définitions du monde.

Aguichante, sensible ou arrogante elle se contorsionne dans les couloirs, hume sur les hauteurs les premières lueurs du matin ou se sculpte un visage éternel dans les fumées d’une cigarette assumée pleinement.

Vêtu d’une partition musicale magnifique l’opus se déroule dans une sensualité lancinante menant lentement un œil capturé vers le plus merveilleux des abandons tant ses images esthétiques sont apaisantes malgré un parcours décousu.

Chaque plan d’une lenteur étudiée est une restauration de gestes et de comportement oubliés, dévorés par le réalisme d’objectifs dont le pragmatisme ébauche à court terme une indifférence implacable entre les êtres.

"Deux mille quarante six" est un territoire d'individus sédentaires otages d'un temps s’écoulant irrémédiablement.

Tributaire de ce constat il faut construire rapidement en se parlant sans s’interrompre tout en délimitant son périmètre de liberté ceci n’empêchant pas l’ébauche de quelques larmes incorporées à l’évocation de quelques souvenirs porteurs ainsi que de confidences et de manques existentiels établissant l’architecture d’une maison de souvenirs conçue suite à l’envie de communiquer malgré ses réticences.

Un film déconcertant, lent et ennuyeux nanti d’une enveloppe esthétique sans égale permettant de se redécouvrir par le verbe et le toucher dans un environnement feutré loin de tous les automatismes.

Ici il faut contempler dans l'extase et l'avidité sans chercher à comprendre

8/10 pour l'esthétisme
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Re: [Jipi] Mes critiques en 2010

MessagePosté: Jeu 01 Juil 2010, 17:29
par droudrou
si j'achète ce sera surtout pour Gong Li !... belle femme !

Re: [Jipi] Mes critiques en 2010

MessagePosté: Ven 02 Juil 2010, 09:40
par Alegas
C'est clairement l'un des plus beaux films que j'ai pu voir, esthétiquement parlant.

Parfum : histoire d'un meurtier (Le) - 8/10

MessagePosté: Lun 12 Juil 2010, 10:34
par Jipi
Le parfum Tom Tykwer 2006

"L'ame d'un être est son odeur".

Le « Parfum » est la recherche d’une luminosité odorante acquise en des temps crasseux. Une rage de vivre des la naissance dans une tapisserie nauséabonde d'immondices et d’ocres sombres foulées par un esprit malade capteur de senteurs conquises par le crime.

La conception d’un arome inconnu s’élabore par des gestes lents et minutieux sur fonds de ruelles désertes. Une proie spécifique est traquée puis humée par des narines grisées de ressentir de nouvelles odeurs indescriptibles.

La traque reste quelquefois inassouvie en épargnant provisoirement quelques bienheureuses échouant momentanément aux portes de la mort distribuée par un être absent, passionné, presque muet attribuant des gestes limpides à une obsession enivrante entretenue par d’éternels ingrédients traqués la nuit tombée.

Un nez diabolique exécute merveilleusement une palette sensitive hors du commun en s’emparant de vestiges féminins dénudés offerts aux degrés indispensables évolutifs menant vers la perfection d'une idée.

La lucidité d’un homme récupéré par la démence d’une conception machiavélique n’est plus palpable.

« Le Parfum » détient une lenteur lancinante, un texte débité minutieusement sur des images de visages marqués par la transcendance, la convoitise, la surprise et la peur que l’on a le temps d’admirer dans une reconstitution exemplaire d'une époque sans pitié.

Des moments sublimes rarement vus au cinéma extraordinaires et somptueux. Une dépendance folle et collective envers un personnage plus déterminé par la mission que par la perversité, perçu comme un ange par une populace rongée de voyeurisme et de puanteur copulant sans réticences sous la dépendance d'un nectar inconnu.

La longue séquence de l’exécution de Grenouille est un aboutissement. Elle dépeint merveilleusement la prise du pouvoir des senteurs régénérant chez l'être humain la soif des caresses.

8/10

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Re: [Jipi] Mes critiques en 2010

MessagePosté: Mer 14 Juil 2010, 22:56
par zack_
Une belle surprise ce film :D J'en garde les odeurs dans le nez

Predators - 3/10

MessagePosté: Ven 16 Juil 2010, 11:53
par Jipi
Predators de Antal Nimrod 2010

A quoi bon s’acharner à donner encore suite à un produit semblant avoir atteint ses limites dont la finalité ne consiste dans ses grandes bases qu'à tenter de se rapprocher maladroitement du premier opus pour tenter de sauver les meubles.

Le résultat est de taille, un navet monstrueux, inefficace narrant les épreuves de protagonistes noyés dans une avalanche de situations fades et mal filmées.

Devant tant de dégringolades il faut parfois se résigner à fermer les robinets.

Quand à Adrian Brody il ferait mieux de se remettre au piano.

3/10
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