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Jackie Brown - 9/10

MessagePosté: Mer 13 Oct 2010, 18:18
par Milkshake
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Jackie Brown de Quentin Tarantino


En adaptant un roman Quentin Tarantino canalise son talent pour délivrer son film le plus mature.


Fini la succession de scènes coupées en chapitre, le récit de Jackie Brown est linéaire prenant son temps pour installer toutes les pièces d’une grande arnaque. A l’image de son long travelling sur tapis roulant ou Pam Grier sort de l’aéroport sur fond d’Across 110 Street de Bobby Womack, Tarantino va privilégier une distance classieuse et soulful pour mettre en place les enjeux et personnages de son histoire, tout en posant ses ardeurs Tarantino garde un incroyable sens du rythme.

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Plus de dialogue ultra référencé, Tarantino évite les boursouflures de son style tout en gardant une patte indéniable porté le naturel de Samuel L Jackson dans le rôle du petit escro qui se croit grand. Dès la présentation de ce personnage haut en couleur Kangol, le réalisateur enchaine les plans inspiré : fixe le long d’un couloir puis fluidité lors de la discussion menant à la voiture jusqu’au plan de grue pour ouvrir le premier coup de feu funky des Brothers Johnson. Ceci n’est qu’un exemple d’une maitrise ahurissante de l’espace de la part de Tarantino qui atteindra son summum lors du final à multiple point de vue.

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La caractérisation subtile est la grande force du film dépeignant une brochette de personnages paumés mais terriblement attachant, d’un Robert De Niro parfaitement à coté de la plaque qui fait ami avec une surfeuse défoncé 24/24 prévisible et agaçante à un duo de flic involontairement comique. La relation contenue entre deux être redoutant leurs dernières années bloquées dans une routine solitaire démontre toute la finesse dont fait preuve Tarantino. Du premier regard à l’unique baisé furtif, l’attachement est évident mais ne se résumera qu’à un vinyl des Delfonic symbole d’une nostalgie des 70’s parsemé à chaque recoin de ce Jackie Brown.

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9/10

Re: [Milkshake] Mes critiques en 2010

MessagePosté: Mer 13 Oct 2010, 18:24
par Scalp
Jackie Brown c'est aussi une belle histoire d'amour très très bien écrit et filmé avec pudeur par un Tarantino amoureux de Pam Grier.

Re: [Milkshake] Mes critiques en 2010

MessagePosté: Mer 13 Oct 2010, 18:27
par Milkshake
C'est exactement ce que je dit à la fin de ma critique on est d'accord sur ce point c'est ce qui donne du fond/matière au film :wink: et c'est aussi accessoirement un des meilleur film d'arnaque voir le meilleur.

Re: [Milkshake] Mes critiques en 2010

MessagePosté: Mer 13 Oct 2010, 22:05
par Heatmann
Milkshake a écrit: Tien la première fois que je suis étonné par Heatmann on est d'accord pour dire que son dernier film était relativement raté mais je pensais que tu aimais bien Tarantino en général.


je suis plein de surprise moi 8) mais ouai sinon , ben non Qt j'aime bien , je reconnait , faut etre aveugle sinon , mais je suis loin d'etre super fanboy , aucun n'est par exemple dans mon top 100 , enfin jacky ( tient on est bcp sur le coup ) est mon favoris , j'aime aussi bcp pulp . reservoir et le kill bill c'est bien , mais j'ai jamais trop envie de le revoir , c'est pas ma grosse came . les 2 autres je les mentione meme pas ....

Re: [Milkshake] Mes critiques en 2010

MessagePosté: Jeu 14 Oct 2010, 13:29
par Scalp
Pour Kill bill tu me déçois quand même parce que niveau actioner US des 00's c'est la référence.

Re: [Milkshake] Mes critiques en 2010

MessagePosté: Jeu 14 Oct 2010, 14:41
par Heatmann
ouai mai pas pour moi , j'aime bien , sans plus, ca me fascine pas , je prefere revoir les film originaux qu'ils cite plutot que de me palucher sur the bride , c'est comme ca , t'facon de maniere general je suis pas super receptif a l'univers QT . kill bill c'est meme pas dans mon top 200 easy , que ce soit une reference ou pas , c'est un concept precue differement pas toute personnes :wink:

Re: [Milkshake] Mes critiques en 2010

MessagePosté: Jeu 14 Oct 2010, 18:07
par Milkshake
D'un point de vue technique il y a pas à discuter Kill Bill c'est le film le plus aboutit et inspiré de Tarantino et aussi celui que je prend le plus de plaisir à revoir dès que j'ai le temps je regarde ça en blu-ray mais ça sera très certainement du 10/10 pour les deux parties.

A noter que l'image de Jackie Brown en Blu-ray est vraiment excellente.

Kill Bill vol.1 - 10/10

MessagePosté: Sam 16 Oct 2010, 15:28
par Milkshake
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Kill Bill Vol 1 de Quentin Tarantino


La vengeance est un plat qui se mange saignant


En introduisant son film sur le visage d'une marié battue à mort suppliant son bourreau de l'épargner, par le retentissement du coup de feu final Tarantino annonce la couleur : Kill Bill sera une vengeance sanglante. Par le biais d'une narration segmenté, le réalisateur joue la carte du mystère gardant sous le coude quelques cartouche pour la suite de l'identité du fameux bill tout en occultant le véritable nom de la victime pour ne dévoiler que tour à tour les responsables de ce massacre: les membres des vipères assassines.

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Dès un premier combat à l'arme blanche ou le verre brisé se mèle à la sueur, Tarantino délivre de l'action inspiré et découpé à la perfection. Dans ce duel sec et nerveux, le réalisateur parvient à planter les racines de son action professionnelle et décontracté. Ce premier volet est porté sur des combats fun et décomplexé ou chaque coup est asséné de manière stylisé tout en étant décuplé par les bonds et le son à la puissance 10. Pour autant Tarantino ne néglige ni ses protagonistes en leur donnant un background tangible ni le spectateur en apportant des motifs et des éléments de surprise permettant d'être impliqué dans l'action.

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Le réalisateur déploie une panoplie technique impressionnante du split-screen au plan-séquence virevoltant entre les murs, le tout porté par une multitude d'idées de mise en scène de l'utilisation optimale de ses décors au looks des personnages en passant par le placement de musique donnant le rythme du montage tel un clip-vidéo. Tarantino ingurgite toutes ses références venant du cinéma asiatique des films d'arts martiaux aux manga pour former un récit fulgurant, pop et moderne représentant l'aboutissement de son travail.

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En plus de divertir Kill Bill apporte de l'empathie et de la compassion pour cette marié qui s'étire tant bien que mal sur la banquette arrière flashy du pussy-wagon, sa rééducation accéléré montre toute l'ironie de cette vengeance improbable. On se délecte de chaque coup de crayon qu'Uma Thurman porte sur sa liste d'adversaire, chacun ayant droit à un flashback mémorable on retiendra surtout l'animation osé et dynamique narrant la carrière de O-Ren Ishii. Cette dernière sera le cœur du film reprenant son souffle à Okinawa dans un sushi bar à l'humour aiguisé avant d'assener un coup fatal à Tokyo avec l'une des scènes d'action la plus jouissive porté à l'écran.

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Un duel déséquilibré ou l'héroïne fait face aux crazy88 dans une folie meurtrière ou chaque coup de sabre et déplacement se réinvente à chaque instant, la variété des affrontements autant que la changement de lumière et de décors relance sans cesse l'intérêt d'un combat enneigé finissant dans un magistral bain de sang. La vengeance ne fait que commencer ....

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10/10

Re: [Milkshake] Mes critiques en 2010

MessagePosté: Sam 16 Oct 2010, 19:43
par Scalp
:super:

Re: [Milkshake] Mes critiques en 2010

MessagePosté: Dim 17 Oct 2010, 10:34
par Criminale
Très très bonne critique. :wink:

Re: [Milkshake] Mes critiques en 2010

MessagePosté: Dim 17 Oct 2010, 21:49
par Scelus
:super: Très Belle critique !

Kill Bill vol.2 - 10/10

MessagePosté: Lun 18 Oct 2010, 15:04
par Milkshake
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Kill Bill Vol 2 de Quentin Tarantino


Un second volume qui développe toute la mythologie originelle de cette vengeance sanglante, Tarantino délaisse en partie l’action pour approfondir ses personnages. Dès la scène d’introduction le réalisateur prend son temps à travers un noir et blanc intimiste, il narre la répétition d’un mariage échappatoire d’une femme qui tente de trouver un environnement sain pour élever son enfant. Bill, l’homme déchu annonce son arrivée solitaire par un son de flute : l’empreinte western se distillera tout au long d’un métrage.

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Toute la saveur de cette seconde partie se situe dans le constant contre-pied pris par Tarantino. Il opte pour un angle de vue surprenant sur chacune des situations qu’il crée pour mettre en valeur les héro de son histoire. Ainsi Bill qui n’a jamais été gentil de toute sa vie devra tenter de contenir sa rage en ralliant la bonne humeur générale, l’infiltration soigneusement mise en place de Kiddo sera sèchement écourté pour donner place à un flashback « Once upon a time in China ». Un passage représentatif d’un constant décalage ou le maitre ne cesse de rire au nez d’une culture américano–japonaise tout en tenant sa longue barbe blanche.

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La forme du film est bien plus ancré dans un côté brut, poussiéreux et réel mais ne se prive pas de garder un certain panache avec quelques fulgurance improbable délicieusement cartoon. Cette mise en scène mois clinquante n’en est pas moins inspirée pour preuve un enterrement vivant prenant aux tripes ou Tarantino resserre le cadre passant du noir à la lumière d’une lampe torche pour aboutir à une sortie parodiant les films de mort-vivant. Bien que les personnages occupent l’espace, Tarantino s’offre un duel splitté à l’éclat blond tapageur détruisant les moindres recoins d’une caravane prouvant une nouvelle fois son incroyable gestion de l’espace au profit de l’action.

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On retrouve un sens dialogue unique ou les références musicale, littéraire et cinématographique servent à faire avancer l’intrigue tout en donnant de l’épaisseur aux personnages. Micheal « Budd » Madsen partage toute sa lassitude avec son frère Bill annonçant que la Mariée mérite autant de les tuer que d’être tué. Deux figures montrant leur décontraction nutritive, Budd interroge Elle Driver sur son regret tout en faisant un cocktail gargantuesque alors que Bill prépare tranquillement ses sandwiches tout parlant de vie et de mort à travers l’image d’un poisson rouge.

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Au final Tarantino délivre un monologue au sérum de vérité remarquable utilisant Superman comme parabole d’une nature humaine indomptable, Black Mamba ne peut se fondre dans la ruche elle est une « Natural Born Killer ». La relation mère-fille manqué emporte le film dans une émotion poignante jusqu’ici contenu traité avec justesse et naturel, on ressent toute la tristesse et le soulagement dans le regard d’Uma Thurman qui hésite entre le rire et les larmes.

La lionne a retrouvé sa petite. Le calme revient dans la jungle.


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10/10

Re: [Milkshake] Mes critiques en 2010

MessagePosté: Lun 18 Oct 2010, 18:10
par Moviewar
Deux magnifiques critiques :super: Tes captures sont superbes aussi.
Tu m'as donné envie de les revoir!!

Re: [Milkshake] Mes critiques en 2010

MessagePosté: Lun 18 Oct 2010, 18:17
par nicofromtheblock
+1 Belles critiques !
Je crois que je vais me faire l'intégrale Tarantino d'ici la fin de l'année :D

Re: [Milkshake] Mes critiques en 2010

MessagePosté: Mer 20 Oct 2010, 08:07
par Milkshake
moviewar a écrit: Deux magnifiques critiques :super: Tes captures sont superbes aussi.
Tu m'as donné envie de les revoir!!


C'est pas mes captures je l'ai ai trouvé dans des test de Blu-ray sur le net.