A War Named Desire (Alan Mak, 2000)Le début du film est tout simplement sublime. Une ouverture saisissante et mélancolique où l'on découvre avec virtuosité une tragédie violente a venir. Et en effet, on part en flash-back pour découvrir un adolescent partir avec sa copine en Thaïlande pour retrouver son grand-frère qui a abandonné sa famille il y a de nombreuses années en embarquant toute leurs économies. Sur place, il constate que son frère appartient à une triade.
Passée cette ouverture marquante, le film se tasse un peu, la présentation des personnages comme la mise en place du drame est un peu maladroite et l'on est pas sur de bien tout comprendre. Heureusement l'interprétation générale est de haute volée et la photographie, franchement excellente, transcende le budget surement restreint. On tique juste sur quelques effets de réalisation clipés un peu hasardeux (comme un ou deux morceaux de dance).
Puis à mi chemin, la machine se lance enfin et le film devient presque irréprochable.
L'histoire se fait plus limpide et permet à l'émotion de gagner en intensité de scènes en scènes en même temps que l'action apparait enfin pour ne plus disparaitre.
Les gunfights se multiplient sans perdre les personnages de vus... au contraire... Ils sont plus fouillés et émouvant avec un sursaut de noblesse dans leur tentative de rédemption qui ne peut que toucher.
La mise en scène est alors encore plus lyrique en associant à la perfection image et musique (la fusillade se déroulant pendant la fête de bénédiction thaï est à donner des frissons). La tension est palpable et c'est avec une boule au ventre qu'on arrive jusqu'à un final douloureux et plastiquement mémorable.
Après évidement, l'histoire n'a rien d'original, l'épilogue tombe un peu à plat, les emprunts à John Woo ou Johnnie To sont trop visibles et les gunfights n'ont rien exceptionnels. En revanche le cinéaste a ce qui fait la différence : des idées, du talent, des acteurs charismatiques... et surtout du cœur.
7,5/10