BE KIND, REVIEW!

THE CHASER
Na Hong-Jin - 2008
7,5/10

Résumé :
Joong-ho, ancien flic devenu proxénète, reprend du service lorsqu'il se rend compte que ses filles disparaissent les unes après les autres. Très vite, il réalise qu'elles avaient toutes rencontré le même client, identifié par les derniers chiffres de son numéro de portable. Joong-ho se lance alors dans une chasse à l'homme, persuadé qu'il peut encore sauver Mi-jin, la dernière victime du tueur ...

Critique :
Voici un excellent polar comme seuls les coréens savent les faire ! Pour son premier film, Na Hong-Jin montre qu'il maitrise déjà totalement son sujet. On a le droit à une mise-en-scène trés soignée. De plus, l'utilisation de la pluie comme "effet esthétisant" est trés bien exploitée : ça ne parait pas inutile et ça participe à l'ambiance du film.

Scénaristiquement aussi, c'est bien maitrisé. L'intrigue évolue tout en nous tenant en haleine. Comme pour Memories of murder, le portrait de la police n'est pas trés glorieux ! Est-ce qu'elle est vraiment comme ça ou est-ce que les cinéastes ont une dent contre elle ? Les personnages sont vraiment interessants surtout le héros. Le tueur manque un peu de profondeur même si ce manque d'information sur lui participe à la folie qu'il dégage. Quant au personnage de la prostituée kidnappée, j'ai trouvé qu'il était un peu trop survolé.

Les acteurs, quant à eux, sont trés bons. Kim Yoon-Seok apporte une vraie profondeur à son personnage et il en devient vraiment attachant. Dans le rôle du tueur, Ha Jeong-Woo reste trés mystérieux ce qui a l'air d'être un parti pris du réalisateur de ne rien nous dévoiler de ses raisons. Enfin, l'actrice qui joue la gamine arrive à nous attendrir avec le peu de scènes dans lesquelles elle apparait.

Pour finir, l'interdiction aux moins de 12 ans est justifiée car le film dégage une noirceur et une violence trés froide. C'est d'ailleurs ce qui rend ce film si réussi. J'aurais quand même un petit bémol sur la scène finale, elle est un peu "too much" :


Sinon, comme le disait scalp, la scène dans le magasin où le tueur va acheter ses clopes est vraiment trés réussie. Au moment où il brandit son marteau, le temps est comme suspendu. On espère que le héros va surgir mais en vain : c'est quand même trés fort de la part du réalisateur de jouer avec les codes du genre pour mieux s'en écarter.

Au final, la Corée nous livre encore un excellent polar.
Ma note peut paraitre un peu basse mais c'est une première impression : je pense qu'elle augmentera à la deuxième vision.

LE DÉJEUNER DU 15 AOÛT
Gianni Di Gregorio - 2008
5/10

Résumé :
Gianni, 50 ans et des poussières, vit avec sa maman dans un grand appartement au coeur de Rome, où il s'occupe de tout : cuisine, ménage et courses. Acculés par les dettes, l'ensemble de la copropriété menace de les expulser car ils n'ont pas payé leurs charges depuis plusieurs années. Le syndic d'immeuble, Alfonso, propose alors à Gianni un marché insolite : garder sa mère pendant le week-end du 15 août, contre l'effacement de cette dette ...

Critique :
J'avais entendu beaucoup de bien de ce petit film italien. On peut donc dire que j'ai été déçu du résultat.
Voici un film de vieux pour les vieux !

Tout d'abord, je m'attendais à une vraie comédie où l'on rigole. Or, j'ai à peine esquissé quelques sourires. Pour un film annoncé comme le retour de la comédie classique italienne, on ne peut pas dire que ça soit particulièrement réussi ! En même temps, difficile d'accrocher au film quand on ne se sent déjà pas concerné par l'histoire. Cette histoire de quinquagénaire qui doit s'occuper de 3 vieilles dames pendant 2 jours est d'un intérêt plus que discutable quand on est jeune et individualiste. Heureusement que le film était court (1h20), ce qui a évité que j'ai le temps de m'ennuyer.

Il est vrai que les acteurs sont plutôt bons et que ces 3 vieilles dames sont attachantes et c'est bien ça qui sauve le film.
Le scénario reste sans surprise et on arrive à deviner à l'avance où le film veut nous emmener ...

Enfin, la mise-en-scène caméra à l'épaule est particulièrement indigeste car elle semble totalement improvisée. A cela, il faut ajouter que l'image était légèrement floue. Je suis allé voir le projectionniste mais ça ne venait pas de lui : il faut croire que la copie était mal tirée ... ou alors c'est le réalisateur qui ne sait pas faire le point et qui a filmé flou.

Au final, malgré mon 5/10, je n'ai pas vraiment accroché à ce film et je lui ai trouvé plus de défauts que de qualités !

WELCOME
Philippe Lioret - 2009
7/10

Résumé :
Pour impressionner et reconquérir sa femme, Simon, maître nageur à la piscine de Calais, prend le risque d'aider en secret un jeune réfugié kurde qui veut traverser la Manche à la nage ...

Critique :
Après le déjà trés réussi Je vais bien, ne t'en fait pas, Philippe Lioret revient avec un nouveau drame de grande qualité. On peut dire que le réalisateur est vraiment doué pour les drames intimistes. Sur cette histoire d'immigrés illégaux essayant de franchir la Manche pour vivre en Angleterre, Lioret met en place un drame social complètement d'actualité. Il arrive à donner un ton d'un grand réalisme à son récit et livre une mise-en-scène discrête laissant toute la place à l'interprétation.

Et justement, l'interprétation est un point fort de ce film. Vincent Lindon est un acteur que j'ai vraiment du mal à supporter (je ne sais pas pourquoi mais j'ai toujours l'impression qu'il joue faux ...). Et bien ici, je l'ai trouvé vraiment étonnant ! Ca doit être la première fois que je prend plaisir à le voir jouer. Il joue le rôle de ce prof de natation venant en aide à un jeune immigré avec beaucoup d'intuition. Il arrive parfaitement à mettre en valeur le côté fragile de son personnage. Commençant à aider ce jeune pour impressionner sa femme dont il est séparé, il finit par le faire par pure conviction. A ses côtés, Firat Ayverdi joue le rôle du jeune immigré avec un grand naturel. D'ailleurs, je me suis demandé si c'était un acteur professionnel ou si c'était son premier rôle. Enfin, Audrey Dana joue un rôle assez ambigu en ex-femme de Vincent Lindon.

L'évolution du scénario, même si assez prévisible, est vraiment intéressante. Et contrairement à ce qu'on aurait pu croire, le réalisateur évite le happy-end et nous laisse un goût amer. On ressort du film assez mal à l'aise et en se posant des questions sur le bienfondé de ces lois sur l'immigration.

Au final, c'est encore une belle réussite pour Philippe Lioret qui confirme qu'il a un véritable talent et qu'il est un excellent directeur d'acteurs.
Un film qui mérite vraiment d'être découvert.

TERMINA GOLF
Dennis Dugan - 1996
5,5/10

Résumé :
Pour sauver la maison de sa grand-mère, un joueur de hockey devient joueur de golf. Mais la technique n'est pas la même et il va lui falloir un sacré courage pour s'adapter ...

Critique :
Mais quel titre français de merde !!!!! Alors que le titre original est celui du personnage principal, la France a trouvé bon de prendre un titre totalement bidon faisant référence à un autre film.

Voici donc la première comédie où Adam Sandler tient la tête d'affiche. Tout juste sorti du Saturday Night Live, il tient son premier grand rôle au cinéma dans un rôle proche de celui qu'il jouait régulièrement au SNL. Le rôle de la grosse brute un peu débile est un rôle qui lui collera longtemps à la peau et d'ailleurs il le joue particulièrement bien.

Ici, on a le droit à un scénario assez bidon qui est pretexte à un "One man show" d'Adam Sandler. Forcément pour des débuts au cinéma, on peut dire que c'était un peu lourd à porter pour lui. Le film reste quand même marrant dans l'ensemble mais sans être vraiment marquant.

D'ailleurs, les seconds rôles ne sont pas trés intéressants. Christopher McDonald dans le rôle de l'adversaire de Sandler surjoue tout le long. Julie Bowen dans le rôle de la fille dont il tombe amoureux n'est qu'un faire-valoir sans intérêt. On a quand même le droit à une apparition plutôt marrante de Ben Stiller mais ça ne reste qu'une guest.

Au final, malgré quelques bonnes idées, le film tourne trés vite en rond et la courte durée du film n'empèche pas d'avoir l'impression que le scénario est bien vide. Heureusement, ça n'était qu'un premier essai et Adam Sandler comme Dennis Dugan ont prouvé depuis qu'ils avaient pas mal de talent dans ce genre.

P.s : A noter qu'Adam Sandler a créé sa propre boite de production et qu'il l'a appelée "Happy Gilmore" en hommage à ce premier film.