The Fountain de Darren Aronofsky
Darren Aronofsky frappe encore un grand coup et réalise de nouveau un ovni cinématographique à la fois œuvre simpliste par son intrigue mais au combien complexe par le questionnement philosophique qu’il impose. Le réalisateur nous livre une expérience émotionnelle, sensorielle et intellectuelle unique.
The Fountain est un film qui risque d’en laisser plus d’un sur le carreau, par sa narration éclaté : on suit trois histoires à des époques différentes toutes liées par cette quête d’amour éternelle, mais essentiellement par le bon vouloir du spectateur de se laisser emporté. Au début du film on s’y perd un peu, puis plus le film avance plus sa narration semble totalement maîtrisé, on est vite captivé par ce qui se déroule sous nos yeux. La mise en parallèle des différentes époques est d’une fluidité à couper le souffle, un fois les premières minutes passé, on entre vite dans le vif du sujet : l’acceptation de la mort.
Entre voyage mystique chez les Maya, présent dévastateur et quête intersidérale, Aronofsky nous conte la lutte d’un Hugh Jackman magistral (certainement son meilleur rôle) contre la maladie qui détruit son amour : une Rachel Weisz magnifique. Un duo d’acteur au sommet qui nous livre l’histoire d’amour la plus bouleversante depuis des années. Une histoire ô combien poétique qui possède plusieurs niveaux de lecture, un de ces rares films qui peut être interprété de manières différentes : chaque personne essayant de démêler la réalité de la fiction, la représentation d’un cheminement intérieur du rêve.
Un film porté par un esthétisme poussé à l’extrême qui imprime la rétine, une photo ultra stylisée (omniprésente de ton sépia, orange dorée), des décors épurés mais d’une originalité folle, des univers visuel variés connectés à travers un cercle divin. L’ensemble de la mise en scène est prodigieuse entre mouvement de caméra à 180° énergique, travelling utilisé de façon ingénieuse, enchaînements de gros plans et de plongées totales le tout porté par une musique enivrante, The Fountain délivre de nombreuses séquences de pur cinéma.
Seul petit bémol du film : le sentiment essentiellement dans sa partie conquistador que Darren n’a pas obtenu les moyens nécessaires à sa vision (après le départ de Brad Pitt et la grosse coupure de budget) se restreignant à des décors cloisonnés. Un film se trouvant réduit à l’essentiel permettant de mettre en avant son récit métaphysique.
Plus qu’une simple claque cinématographique, ce film est un chef d’œuvre.
10/10