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Re: [groo] Mes Critiques en 2011

MessagePosté: Lun 07 Mar 2011, 23:11
par Heatmann
oula 7.5 a ce truc degoulinant impersonnel , mievre, larmoyant ..... attention a faux pas groo :nono:

Re: [groo] Mes Critiques en 2011

MessagePosté: Mar 08 Mar 2011, 00:02
par groo
Je pense justement que consacrer un long film à un sujet tel que la place qu'occupe la mort dans notre société, c'est une démarche assez personnelle. Je pense sincèrement que le sujet travaille le père Eastwood, et depuis un bout de temps (la reflexion sur l'age et la vieillesse traversent son oeuvre depuis au moins l'épisode de Dirty Harry qu'il a réalisé, dans lequel Harry réquisitionnait un car de maison de retraite pour poursuivre un criminel, et sans doute avant, avec Breezy, par exemple).
Après, je n'ai pas trouvé ça si mièvre, il n'y a pas de fin joyeuse ou de solution facile, tout au plus une vague rencontre entre des gens hantés par leur expérience de la mort.
En revanche, le film est lent, mélancolique, il parle de deuil, de mort omniprésente et du déni qu'on en fait. Et je trouve qu'il n'en parle pas si mal.

Navré si ça fait "faux pas"... :oops: :mrgreen:

Re: [groo] Mes Critiques en 2011

MessagePosté: Mer 09 Mar 2011, 14:22
par zack_
Y a pas de faux pas groo! J'ai bien mis pareil à Dragon wars :eheh:

Sixième sens (Le) (Manhunter) - 8/10

MessagePosté: Jeu 10 Mar 2011, 18:17
par groo
Manhunter (Michael Mann - 1986) 8/10


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Le profileur William Graham doit rempiler pour aider le FBI à identifier un serial killer qui commet un carnage chaque nuit de pleine Lune. Rentrant progressivement dans la logique du monstre, Graham doit solliciter l'aide d'un éminent psychiatre et néanmoins psychopathe, le docteur Hannibal Lecktor, qu'il avait précédemment incarcéré. Mais c'est jouer avec le feu, et Graham se retrouve une nouvelle fois à risquer sa vie dans sa poursuite du tueur...

La première adaptation du roman de Thomas Harris

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Un des premiers films à privilégier la police scientifique

Manhunter est la première adaptation de Dragon rouge, roman à succès de Thomas Harris, surtout connu pour son Silence des agneaux, où Lecter (et non Lecktor comme ici) était incarné par un incroyable Anthony Hopkins. Ici, Leckter reste terrifiant, et les séquences qui le mettent en scène, si elles reposent moins sur l'acteur (Brian Cox, pas déshonorant, mais loin du charisme de Hopkins), n'en sont pas moins d'une belle efficacité.
Le style de l'auteur apparait ici surtout dans son sens du détail : Graham (William Petersen) mène une enquête minutieuse, et on insiste fortement sur les aspects techniques du meurtre : la police scientifique est la clé d'une grande partie de l'intrigue. En cela, le film annonce les séries contemporaines où cet aspect est désormais devenu un enjeu majeur sinon l'enjeu (Dexter et autres experts, parmi quelques exemples).

Un film formellement superbe

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La jeune fille qui n'a pas peur des fauves

Si manhunter reste intéressant sur le plan narratif, c'est, à mon sens, avant tout sur le plan formel que se trouvent ses qualités majeures. Accompagné d'une musique électronique planante (et qui pourrait en gêner plus d'un, mais pas moi : je suis né en 71, et les synthés, c'est mon dada, comme disait le poète), le film décline une investigation lente et minutieuse, où le suspense, à l'exception de quelques très brèves séquence qui évacuent la violence en peu de plans, règne surtout dans des salles de décision.
Le film s'attache aussi, dans une seconde partie, à nous exposer le tueur, ainsi que son attachement à une jeune femme aveugle. Dans une séquence qui est sans doute l'une des plus belles du film, il fait rencontrer un tigre à la jeune femme. Celle-ci n'a pas peur, et s'émerveille devant le fauve.
Du coup, le rythme du film reste lent, mais les séquences violentes sont d'autant plus brutales et saisissantes que la menace règne en permanence, et que l'atmosphère reste funèbre du début à la fin, notamment par le gimmick des films-souvenirs des familles massacrées que regarde Graham en permanence.

Un étonnant travail sur l'espace

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Un espace urbain aliénant et dangereux

Ce qui me plait le plus, probablement, dans ce film, c'est l'usage que fait Mann de l'architecture, source visuelle de tous les maux. Les batiments sont écrasants, vides, aseptisés et sans vie. Soit, comme les lieux de crime, qu'ils ne contiennent que les traces des horreurs d'antan, soit comme les hotels ou commissariats, qu'ils soient déshumanisés et quasiment vides, avec une nette dominante blanche.
Le tueur lui même se terre dans une cabine de développement, un espace minuscule et coincé, entre quatre murs exigus. Plus tard, il jaillira même d'un mur, fendant l'affiche qui en dissimulait l'ouverture. Comme si cette thématique de l'enfermement mortifère était une des clés de la mise en scène du film, celui-ci insiste sur le lieu paisible où vit notre héros quand il est loin de l'horreur, dans un espace libre et sans limites (devant la mer). De même, après une nuit d'amour, la jeune aveugle attire notre tueur à l'extérieur, voir le lever du soleil. La visite d'intrus (la police) l'oblige à réintégrer les murs...

En tout cas, manhunter est à mes yeux une belle réussite, à la mise en scène léchée et élégante, au récit sombre et précis, à l'action courte et précise (le redoutable coup de fusil à canon scié de la fin est un moment saisissant, qui me reste en mémoire). Indéniablement supérieur à la version de Brett Ratner, Dragon Rouge, même si dans une ambiance très différente. Le Mann des années 80 est ici à son meilleur.

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Des murs pour attirer le tueur...

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Début du film, idyllique, loin de la ville et de ses murs aliénants

ImageFin du film, retour aux grands espaces sans murs...

Re: [groo] Mes Critiques en 2011

MessagePosté: Jeu 10 Mar 2011, 18:20
par Scalp
J'ai beaucoup de mal avec ce film, je lui donnerais peut être une seconde chance un jour mais pour moi c'est clairement son plus mauvais film ( par contre le titre fr ridicule c'est Sixième sens )

Re: [groo] Mes Critiques en 2011

MessagePosté: Jeu 10 Mar 2011, 18:26
par groo
C'est en effet parce que je le trouve grotesque que je ne l'ai pas du tout utilisé... :mrgreen:

J'ai quand même l'impression que tu n'es pas très porté sur les films contemplatifs, et que tu as tendance à préférer quand ça bouge. Ici, c'est clair que l'action est lente, que le film n'est qu'une progression, étouffante et stressante, une montée en puissance, dont le dénouement bref comme un claquement est susceptible de ne pas te plaire.

Re: [groo] Mes Critiques en 2011

MessagePosté: Jeu 10 Mar 2011, 18:27
par Scalp
Le contemplatif quand ça débouche sur quelque chose ça me dérange pas, genre chez Kitano ça me gène pas du tout, mais là de mémoire ( ça remonte un peu ) j'avais trouvé le script très mal écrit et que c'était contemplatif pour pas grand chose.

Re: [groo] Mes Critiques en 2011

MessagePosté: Jeu 10 Mar 2011, 18:34
par Heatmann
belle critique groo , j en suis jaloue :oops: , j lai pas encore critiquer celui la . c'est aussi pour moi sont "moin bon", moin marquand , cela dit , ca reste tres tres frequentable , et superbement adapter l excellent bouquin tout en y apportant tout son univers et theme personnel .

Re: [groo] Mes Critiques en 2011

MessagePosté: Jeu 10 Mar 2011, 19:40
par Killbush
zack_ a écrit:Y a pas de faux pas groo! J'ai bien mis pareil à Dragon wars :eheh:

Non, là c'est chaud quand même D-War, du asylum coréen :mrgreen:

Gladiateurs (Les) - 7/10

MessagePosté: Lun 14 Mar 2011, 13:44
par groo
Les gladiateurs (Delmer Daves - 1954) 7/10


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Demetrius (Victor Mature), esclave affranchi, est un chrétien à qui Pierre, l'ancien apôtre du Christ, a confié une tunique à laquelle on prête des pouvoirs prodigieux. Capturé pour sa foi, il est condamné à devenir gladiateur. Après avoir refusé de combattre, et prouvé en se défendant ses remarquables qualités guerrières, Demetrius assiste, sans pouvoir l'empêcher, au viol de sa bien-aimée Lucia (Debra Paget) qui est laissée pour morte. Demetrius perd alors tout espoir, et renonce au Christ. Devenu un brillant guerrier cynique au service de Caligula, et le consort débauché de Messaline (Susan Hayward), à l'origine du viol qui l'a perdu, il se reprend suite à une visite de Pierre qui lui rouvre les yeux. Lucia peut alors être guérie. Demetrius offre la tunique à Caligula, son empereur, qui la croyait magique. Constatant qu'il n'en est rien, le tyran fou condamne Demetrius à mort, mais la garde prétorienne lui refuse ce dernier caprice, et l'exécute. Le nouvel empereur, Claude, laisse partir Demetrius, enfin libre.


Un classique du film de gladiateurs

Demetrius and the Gladiators est la suite du premier grand peplum filmé en cinémascope, la tunique (The Robe). Il a donc un cahier des charges à respecter : il lui faut être aussi spectaculaire, exploiter le champs large, fournir son lot d'action. De fait, Les gladiateurs est longtemps resté comme la référence du film de gladiateurs, et fut cité comme référence majeure lors du film de Ridley Scott.
A ce niveau, on n'est pas déçu, la reconstitution est superbe, et les séquences de cirque parmi les plus réussies du cinéma d'action classique hollywoodien. Spectateur, on jubile lorsque le pacifique Demetrius, libéré de ses principes par la colère, massacre les gladiateurs responsables de son malheur sous les acclamations du public.
Récemment encore, j'ai pu observer par moi-même combien le film s'était inspiré de références picturales, notamment celle de Jean-Léon Gérome, qui a bénéficié d'une exposition en 2010.
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En même temps, le film évoque, de façon certes romancée, la grande histoire : Caligula, Messaline, Claude, sont des personnages historiques de taille, et il est très agréable de les voir incarnés.

Un film de propagande chrétienne

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Demetrius est passé du coté obscur !

Comme pour la tunique, l'intrigue du film tourne autour de la foi. Celle que perd Demetrius, et qu'il retrouve après s'être repenti et avoir renoncé à ses crimes. Le film est l'évident avocat d'une foi inspirée, pacifique, humaniste, qui place l'homme face aux lois divines avant celles des hommes.
La propagande n'est pas spécialement discrète : les romains, et, surtout, les gladiateurs, interrogent constamment Demetrius, surtout lorsqu'il refuse de se battre contre d'autres hommes.
La séquence où Pierre vient voir Demetrius dans la débauche est véritablement la plus forte du film, et l'on n'a pas besoin d'être croyant pour partager la honte de cet homme qui a renoncé à ses principes face à un saint homme.
Reste que l'on peut, par moments, trouver le trait, le message, trop appuyé, de même que le coté figé du peplum, où tout un chacun doit, par moment, prendre la pose, magnifier ses gestes et son langage. Mais l'on oublierait alors que ce film a créé, d'une certaine façon, des canons qui allaient servir de référence pour des décennies.

Un film sensible et émouvant

Car, et c'est sans doute la principale qualité du film, caractéristique de la subtilité de Delmer Daves, la justesse psychologique des personnages fait tout bien passer. Et même quand l'action n'est pas au rendez-vous, on s'attache vite à cet homme perdu qui peine à militer pour sa foi dans un lieu où toute raison a disparu (Caligula est très réussi). Et les séquences dans l'arène restent encore aujourd'hui saisissante. Evidemment, on est loin des chorégraphies contemporaines, mais personnellement, ce cinéma me touche aussi.

Re: [groo] Mes Critiques en 2011

MessagePosté: Lun 14 Mar 2011, 15:26
par Scalp
Tient je l'ai pas vu celui là, ça fait envie ce que tu en dis.

Re: [groo] Mes Critiques en 2011

MessagePosté: Lun 14 Mar 2011, 15:39
par groo
Le coté gnagnan chrétien t'agacera peut-être, mais il y a quelques chouettes combats de gladiateurs. :D

Re: [groo] Mes Critiques en 2011

MessagePosté: Lun 14 Mar 2011, 16:02
par Scalp
Le coté nian nian chrétien on y échappe pas souvent dans les péplum.

Re: [groo] Mes Critiques en 2011

MessagePosté: Lun 14 Mar 2011, 17:04
par jean-michel
belle critique!!! un film qui me fait du nez depuis quelques temps!! je l'achèterais bientôt! :super:

Re: [groo] Mes Critiques en 2011

MessagePosté: Lun 14 Mar 2011, 17:08
par Heatmann
ouai ca fait envie et le connaissait pas non plus :super: tu le placerais ou ? mieux que barabbas ou pas ?