BE KIND, REVIEW!

Un film catastrophe qui malgré sa durée excessivement longue arrive à nous tenir en haleine jusqu'au bout. Un script très simple mais terriblement efficace. Une tour, une grande réception, un court-circuit, un incendie, et la tension monte crescendo jusqu'à un véritable festival pyrotechnique qui n'a rien à envier aux productions d'aujourd'hui. La folie de l'immobilier est ici retranscrite dans une multitude de contre-plongées et de champs larges qui mettent en avant l'ampleur de la tour qui rendra si ardue la maîtrise des flammes. Véritable hommage aux combattants du feu, leur courage est mis à l'honneur avec en tête un Steve McQueen très charismatique qui sera accompagné de Paul Newman, véritable héros du film qui ne cessera de sauver tout le monde. Le film prend le temps de bien présenter la pléiade de personnages secondaires qui seront rendus attachants ou au contraires haïssables comme le gendre du propriétaire à qui l'incendie est dû. Le comportement de la foule est réaliste et l'on ne peut s'empêcher d'être désespérés devant le résultat de leur panique incontrôlée. L'incendie est étouffant et ses victimes seront filmées de manière remarquable avec ses véritables torches humaines prises dans un piège inexorable. Si les enfants sont épargnés, les autres personnages peuvent tomber à tout moment. Le score de John Williams bien que parfois placé de manière peu judicieuse servira cette tension ambiante qui fait de ce film une référence du genre.

Les enquêtes militaires sont souvent le cadre de complots politiques qui banalisent totalement le schéma narratif et rendent ce genre peu intéressant. En l’occurrence Basic se révèle plus intelligent avec un script habilement construit qui nous mène véritablement en bateau durant tout le film. Si après coup sa complexité laisse percevoir quelques failles scénaristiques, celles ci ne gâchent en rien le plaisir de la vision. Le film est plutôt court et donc très dense ce qui donne un bon rythme malgré le peu d'action. La réalisation est assez...Basic mais l'ambiance poisseuse de la forêt du Panama est très bien retranscrite et la tension bien gérée tout au long du métrage. Samuel L Jackson incarne brillamment ce personnage ultra iconique de sergent autoritaire avec sa cape dans le dos qui lui donne vraiment un air supérieur. John Travolta a une bonne gueule, le gros point noir du casting reste Nunez, et heureusement qu'elle apparaît très peu à l'écran mais ça suffit à gâcher tout de suite les scènes. Déjà que le doublage est horrible, le jeu est aussi au plus bas avec des expressions totalement caricaturales et un personnage très mal écrit donc. Le reste du casting fait son job. Le métrage maintient le suspense jusqu'au bout avec une fin très bien amenée même si la dernière scène aurait mérité un ton un peu moins léger.

Garde à Vue est un huit-clos dont le script minimaliste est mis en exergue par la plume d'Audiard et sa maîtrise habituelle des dialogues. Ceux ci insufflent au métrage son rythme soutenu qui nous tiendra en éveil jusqu'au bout. On voit là un Lino Ventura vileillissant et toujours excellent en bon comissaire, un Serrault exceptionnel en suspect intelligent et Guy Marchand dans un rôle sympathique de flic nerveux qui apporte un peu d'humour en parfait contraste avec Ventura. Quant à Romy Schneider elle réussit dans une apparition fantomatique à créer son personnage de femme remplie de jalousie et vouant une haine viscérale à son mari. C'est donc dans le bureau de Ventura que la garde à vue va se dérouler devant nos yeux avec parfois quelques images qui viennent évoquer froidement les meurtres dont on accuse Serrault. La réalisation très sobre suffit amplement à ce jeu de faux-semblants qui se déroule sous nos yeux. Si le film est prenant, sa faiblesse réside dans une fin totalement précipitée qui vient clore le film de manière brutale et sans trop d'explications. Comme si Claude Miller n'avait pas su finir son film, ce qui est fort dommageable. Néanmoins la prestation des acteurs supplantera sûrement le souvenir d'un goût amer.