Crying Freeman de Christophe Gans - 1995
Comblage de ce que je croyais être une grosse lacune. Quand on entend Gans parler, on se dit que ses films doivent dépoter. Visuellement c'est le cas. Il a des idées, du talent et ça se voit. Rien que les combats au corps à corps, exercice pourtant bien casse gueule, sont mis en boîte avec rythme et classe (il veut pas filer des cours à Nolan?
). Quand on pense que c'est son premier long métrage, ça impressionne. Le montage aide pas mal avec un découpage intelligent où les ralentis sont bien placés. Techniquement il n'y a pas grand chose à redire.
En revanche, le reste, c'est pas joyeux...
Le premier reproche qu'on peut faire au film, c'est Dacascos. Il joue comme une savate, a une voix de petite fille (Cornillac avait un maître!) et son charisme en prend un sérieux coup. On voit bien que tout a été fait pour atténuer ça, mais il faut bien qu'il parle à certains moments! Autrement il y a de gros problème d'écriture. Que l'histoire entre le Freeman et la canadienne soit tout en sous-entendus, ok, pourquoi pas, mais le rôle de Tcheky Karyo est juste un énorme brouillon avec comme point d'orgue sa relation avec la femme du boss yakuza. Ca tombe comme un cheveu sur la soupe, la scène où elle le tient dans ses bras
. L'idée de voir l'histoire du point de vue de la canadienne n'est pas non plus heureuse, les voix off c'est agaçant et son histoire et celle des ses parents ne sert strictement à rien.
En conclusion, un bien beau film mal écrit et mal interprété.
6/10