BE KIND, REVIEW!

PRINCESSE MONONOKÉ
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Hayao Miyazaki (1997) | 10/10

Je ne vais pas en faire des tonnes sur ce très grand film de Miyazaki, car beaucoup de bonnes choses ont déjà été dites. ( Ici notamment)
Princesse Mononoke est un chef d’œuvre à plusieurs titres : d'abord c'est un film brillant qui pose la question de l'écologie et de la complexité du rapport de l'homme à la nature. C'est aussi un film éminemment pacifiste qui dresse le constat de l'affrontement comme un échec, sans pour autant être manichéen. C'est aussi un film maîtrisé : il prend les points de vue des différents protagonistes et nous immerge avec intensité dans les différentes problématiques en proposant ainsi plusieurs niveaux de lecture. Le design est grandiose, réaliste et féérique, que ce soit sur le rythme de l'animation ou sur la beauté des paysages et des personnages. La mythologie ré-inventée par Miyazaki est foisonnante et passionnante. Mononoke est ainsi un vrai film d'animation qui crée avec talent de l'imaginaire et de la beauté; mais aussi un vrai film "classique", sérieux dans son scénario et intense dans son déroulement, avec une réflexion adulte sur de nombreux thèmes. Un chef d’œuvre de l'animation qui a permis la reconnaissance à juste titre de ce cinéma. Et ses lettres de noblesse.

DUEL
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Steven Spielberg (1971) | 7,5/10

Premier film de Spielberg alors âgé de 25 ans, Duel est une série B intéressante qui vaut surtout pour la forme et le talent précoce de son réalisateur. Tourné en 13 jours pour 375000$, le film suit un homme en voiture sur une route désertique de Californie qui va se faire prendre en chasse par un poids-lourd. Si le scénario de Matheson est assez simple, le film est un magnifique exercice de style hitchcockien, avec une pincée de western. Le duel sur l'asphalte poussiéreux est haletant et parfaitement mis en scène. Sur la durée, la simplicité des enjeux auraient pu lasser, mais les scènes sont variées et s'enchainent très bien avec ce qu'il faut de patience suffocante et d'intensité. Ainsi la scène la plus marquante est paradoxalement celle du restaurant : le héros (Dennis Weaver plutôt bon) tente de se remettre de ses émotions et cherche parmi les clients le chauffeur du camion garé dehors. La scène est frappante car Spielberg réussit, sans forcer le trait, à rendre toutes ces personnes suspectes. Et pourtant jusqu'à la fin du film, jamais l'on ne verra le chauffeur et jamais non plus on ne connaîtra ses motivations; Spielberg joue de cette peur de l'inconnu, et utilise parfaitement tous les codes du suspens et de l'angoisse. Une leçon de cinéma maîtrisée qui impose toujours le respect, 40 ans après.

INDIANA JONES & LE TEMPLE MAUDIT
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Steven Spielberg (1984) | 6/10

Bon alors je risque de me faire bannir du forum là dessus mais bon je vous livre mon ressenti.
J'ai revu ce 2e Indy hier soir et je n'en gardais qu'un très vieux souvenir (j'avais dû le voir 1 ou 2 fois petit, à la différence des 2 autres opus que je connais quasi par coeur - je n'ai donc pas et c'est important de tendresse nostalgique particulière).
Bon je connaissais la réputation en carton de cette suite mais je m'attendais au moins à prendre un petit pied sur les aventures improbables du célèbre archéologue. Quelle déception...

Si Harrisson est toujours aussi bon, le film pêche notamment par cette acolyte blonde débarquée d'on ne sait où qui pourrit le récit et les scènes d'action par des cris hystériques incessants... Indy en mode lover affublé d'une pouf américaine danseuse de cabaret chinois même pas bonasse (cherchez l'erreur), désolé mais ça ressemble tellement pas au personnage que ça m'a plombé le film... D'autant plus qu'elle est là tout le temps, qu'elle ne sert strictement à rien à part se faire attraper et foutre des bâtons dans les roues de tout le monde, et qu'elle en fait des tonnes. Le personnage de demi-lune, lui, est plutôt sympathique, on sent l'influence Chang de chez Tintin, Indy trouve un alter ego débrouillard et prend une dimension paternelle un peu nouvelle. Mais bon ça reste quand même le gosse de service pour que le jeune public s'identifie, pas de quoi crier au personnage de choc.

Sinon j'ai pu entendre que cet épisode était considéré comme le plus noir de la série... Personnellement je trouve l'ambiance tellement ratée et les décors tellement en carton que je n'y ai pas cru une seule seconde. Là où l'Arche perdue était vraiment flippante, ici on n'a rien de tel... A peine un poison qui rend les gens fous (mais bon un coup de chaud et ça repart), une poupée vaudou et un prêtre qui retire le cœur des gens... A 12 ans c'est peut-être flippant, à 30 c'est trop juste... Le temple/mine est tout cheap, pas assez d'extérieur pour donner de l'envergure aux décors, et à peine un passage secret et une salle piège avec vu et revu le plafond qui descend... (là aussi l'Arche perdue avait franchement plus de gueule). Reste quand même la scène du repas dégueu à souhait (bon y en a déjà une dans le village une demie heure avant), la poursuite en wagonnet, la scène du pont et un rythme effréné...

Le film datant de 84, ça reste un film d'aventures de bonne tenue (et sans doute un must pour l'époque - ceci dit niveau aventure en jungle, je lui préfère largement "à la poursuite du diamant vert" sorti la même année ) ... Mais 30 ans après, les scènes d'action pas très originales et tellement pas crédibles que c'en est vraiment too much (le canot volant, le fouet qui n'aura jamais autant ressemblé à une tyrolienne), le scénario répétitif et cousu de fil blanc (de la scène d'intro "à la chinoise" pas très inspirée, jusqu'au dénouement trop convenu et aux rebondissements poussifs), le background faible (désolé mais qu'est ce qu'on s'en tape de ces tribus indiennes), les décors répétitifs un peu moches, le scénar plombé par la mégère de service, un Indy trop gentillet et pas à la hauteur niveau caractère, une musique omniprésente, des scènes de crocos tournées en Floride, une chauve souris en plastique... Tout çà en font une suite ratée, trop cheap et surtout indigne du 1er. Ça aurait pu (dû) être beaucoup mieux.