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Re: [elpingos] Mes Critiques en 2011

MessagePosté: Ven 04 Nov 2011, 14:08
par Hannibal
Merci pour le lien Elpingos, je vais lire ça pour voir si ça m'ouvre un nouvel horizon,

faut que je le revois alors :mrgreen:
ça tombe bien, je l'ai sous le coude

Minuit à Paris - 5,5/10

MessagePosté: Mar 08 Nov 2011, 11:05
par elpingos
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MINUIT À PARIS
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Woody Allen (2011) | 5,5/10


Un Cru 2011 assez anodin qui aurait mérité un scénario. En visite touristique avec sa fiancée et sa belle famille, un écrivain nostalgique en manque d’inspiration remonte le temps chaque nuit et croise quelques grands artistes de l'époque.
Quel dommage que Woody Allen, dont j'apprécie souvent l’œuvre et la thématique, se soit embourbé ainsi dans la capitale française. Et quel dommage de ne plus le voir à l'écran. Car il est difficile de ne pas penser à ce qu'aurait donné le vrai Woody à la place de cet Owen Wilson plutôt pas mal mais qui manque totalement de naturel et qui peine à incarner son réalisateur : même s'il adopte ses codes vestimentaires et sa verve hésitante et piquante, ça ne suffit pas. Si la belle pléiade d'acteurs est plutôt réussie, il y a 2 grosses faiblesses au film. D'une part toute la partie contemporaine n'est qu'un scénario faiblard prétexte à situer le récit dans un méli-mélo de fiançailles sans intérêt. Ajouté à çà, la 2e grosse faiblesse qui est l'utilisation ultra grossière des clichés parisiens. L'effet carte postale n'a malheureusement jamais été aussi pompeux dans un film du réalisateur new-yorkais (le coup de Bruni c'est trop, franchement). La grosse force du film heureusement, car il y en a une, se situe dans ce Paris historique et fantasmé des années 20, de ses soirées et de ses artistes en goguette. Là le réalisateur fait des merveilles et le temps de quelques scènes truculentes, redonne vie avec intelligence et humour aux grands intellectuels de l'époque : Hemingway, Dali (Brody génial), Bunuel ("je ne comprends pas"), Zelda Fitzgerald ou encore Picasso. Le temps de ces quelques virées enivrantes, le film prend tout son envol, fascine et séduit, et délivre quelques messages passionnants sur l'Art, la création, l'Amour, la mort... Allen a fantasmé un Paris 90 ans dans le temps, enjoué et créatif, moi je ne peux que fantasmer ce qu'aurait pu être ce film il y a 20 ou 30 ans avec un Allen un peu plus subversif. Là malheureusement, il ne s'amuse pas assez et ne fait que le strict minimum, plombé par un cahier des charges trop touristique. Dommage.

Carlos - 8/10

MessagePosté: Mar 08 Nov 2011, 15:27
par elpingos
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CARLOS
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Olivier Assayas (2010) | 8/10


N'en déplaise au vrai, rejugé ces jours-ci, le Carlos d'Olivier Assayas est un biopic passionnant et intègre du célèbre terroriste "révolutionnaire". D'une durée fleuve de plusieurs heures (5h30 pour la version télé), ce film-série revient sur les 20 années d'activisme et de baroude du Vénézuélien au sein d'un échiquier international et politique complexe. Il s'articule autour de 3 actes : l'ascension hiérarchique dans le Front populaire de libération de la Palestine, les faits d'arme (les attentas et aussi plus particulièrement la prise d'otages des ministres du pétrole de l'OPEP) et enfin la destitution, la fuite et la chute du terroriste devenu mercenaire. Ni complaisant, ni à charge, le film conserve avec justesse la distanciation nécessaire envers ce terroriste de cinéma (interprété de façon magistrale par l'acteur Edgar Ramirez). Un ton juste donc, et un rythme fiévreux et haletant qui réussit le pari de décrire toute la complexité et l’extraordinaire histoire de ce personnage. Le film est truffé de personnages différents, hommes politiques, frères d'arme, amantes, tous interprétés avec conviction par des acteurs peu connus; mais aussi de pays, de lieux, de langues et d'époques différents reconstitués avec efficacité. Les contextes de toutes ces histoires sont décrits avec précision et leur enchaînement est fluide. Le rythme est tel qu'on n'a jamais le temps de ne pas y croire, tout sonne juste et le récit reste extrêmement lisible malgré sa complexité, et passionnant malgré sa longueur (et un rythme rapide). La peinture reste volontairement très froide, ratant peut-être ici d'enfoncer le clou sur quelques scènes qui auraient mérité une dramatisation plus forte. Mais le pavé reste en tout cas très digeste et l'histoire rondement menée. Un film électrisant et instructif sur l'époque et les circonstances, avec une réalisation, une interprétation et un scénario ciselés avec précision. Du travail d'orfèvre.

Re: [elpingos] Mes Critiques en 2011

MessagePosté: Mar 08 Nov 2011, 16:46
par Milkshake
Bien d'accord sur le woody d'ailleurs l 'image que tu as mis c'est la seul la plus marrante du film.

Carlos il vaut pas mieux voir la version série télé ou le film se suffit à lui même ?

Re: [elpingos] Mes Critiques en 2011

MessagePosté: Mar 08 Nov 2011, 16:49
par elpingos
Je n'ai vu que la version TV (j'ai quand même souhaité référencer ici). Le film d'après ce que j'ai lu fait pas mal de coupes et quelques digressions. Mais bon tout dépend de combien de temps tu veux y consacrer.

Re: [elpingos] Mes Critiques en 2011

MessagePosté: Mer 09 Nov 2011, 16:46
par elpingos
A suivre 3 critiques que je rapatrie d'un autre forum (un peu la flemme de les réécrire complètement) :

Ghost Writer (The) - 9/10

MessagePosté: Jeu 10 Nov 2011, 13:41
par elpingos
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THE GHOST WRITER
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Roman Polanski (2010) | 9/10


Le thème ne m'avait pas franchement emballé à sa sortie. Mal m'en a pris. Comme d'habitude Polanski rend une copie parfaite. Un thriller politique hyper bien ficelé, angoissant et interprété à la perfection (Ewan McGregor et Pierce Brosnan sont transcendés par la direction d'acteurs de Polanski), où le suspens et les non-dits prévalent plus que l'action ('tain ce que ça fait du bien) et où le contexte est travaillé au millimètre. Rien de novateur dans le genre ni de spectaculaire mais le talent de Polanski est de réussir par petites touches, des petites notes toujours finement placées à réinventer le genre. C'est magnifique, prenant, intelligent, ça supporte haut la main de nouvelles visions, et l'ambiance est pluvieuse comme un dimanche de lecture au coin du feu. Jusqu'à la toute fin, brillante, c'est du velours.

Black Swan - 8/10

MessagePosté: Jeu 10 Nov 2011, 13:54
par elpingos
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BLACK SWAN
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Darren Aronofsky (2011) | 8/10


Black Swan fait partie de ces films dont on ressort muet et abasourdi, un film qui touche aux tripes et te remplit d'émotion.
Pas forcément attiré par ce film à la base, je m'attendais à quelque chose d'un peu stéréotypé sur le thème de la ballerine torturée. Mais grâce à cette héroïne shakespearienne, le réalisateur touche à quelque chose d'éthéré. Ce qu'il préfère laisser de côté dans le descriptif, il le gagne en symbolisme, et impressionne franchement, en donnant de l'envergure et une symbolique forte à son récit. Si l'histoire est classique, le mélange des genres lui ne l'est pas. Après the Wrestler, qui apparaît ici un peu comme un brouillon, il ose aller encore plus loin et instaure un vrai malaise. Les images transpirent le sang et la sueur, et les longs plans virtuoses répondent à la violence de certaines scènes qui rythment cette descente aux enfers (en même temps que l'artiste semble s'approcher du divin).
Avec une actrice au diapason de ce personnage qui se livre corps et âme dans cette performance, ce rôle écrit pour elle, son premier rôle à oscar, Aronofsky semble avoir été inspiré comme jamais. Un film sombre, dense, et une métaphore 3 couleurs noire, blanche et rouge, qui secoue.

Inception - 8/10

MessagePosté: Jeu 10 Nov 2011, 14:09
par elpingos
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INCEPTION
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Christopher Nolan (2010) | 8/10


D'inception ne reste pour moi finalement qu'une bonne idée de départ (imaginée 10 ans plus tôt) et qu'un joli blockbuster à 200M$, sans fausse note mais malheureusement stérile... Les acteurs sont bons, ils font le boulot (même si Cotillard n'est décidément pas ma tasse de thé), mais il manque malheureusement le sel qui relèverait le tout... On échappe heureusement à la sempiternelle scène d'amour ou au faux gentil revanchard mais le stock de pétards mammouth lui par contre est utilisé jusqu'à plus soif... Et c'est pour moi le gros défaut du film... Pourquoi noyer ces descentes oniriques dans un trop plein d'action ? Au lieu d'en faire quelque chose de profondément novateur, Nolan se contente juste de dérouler son script brillant et de faire le boulot. Malheureusement à rajouter autant de guns et de grenade, Nolan se tire lui-même une balle dans le pied... C'est beau et bien fait, certes, il y a de quoi se creuser la cervelle mais bon, sous des fausses apparences, tout est finalement bien trop simple et artificiel. Expédié.
Du fun, de l'ambition et un scénario inventif, mais le plaisir, s'il est bien présent, est malheureusement noyé sous un déluge d'effets de manche qui foire un peu le climax et les scènes finales .
Ça aurait pu être énorme, c'est juste très bien.

8th Wonderland - 4/10

MessagePosté: Jeu 10 Nov 2011, 16:32
par elpingos
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8th WONDERLAND
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Nicolas Alberny, Jean Mach (2008) | 4/10



Un petit OFNI, pas exempt de qualités mais pas très folichon non plus. L'idée de départ a le mérite d'être ambitieuse (surtout pour un film français) pour que ça nous tienne en haleine la 1ère heure. L'idée est bonne donc, le rythme est plutôt tenu, les acteurs assez moyens dans des personnages sans grande consistance. Mais malheureusement la démarche très périlleuse de ce film en est aussi le propre obstacle. Car passé le concept, la lassitude gagne peu à peu en l'absence de vrais rebondissements et d'envergure... Y a de bonnes idées et quelques belles images numériques mais le manque de moyens se fait sérieusement sentir dans la 2e partie surtout que les réal. donnent l'impression de ne plus trop savoir comment finir, comme si le 8th Wonderland leur échappait. Certes cela évite l'écueil du manichéisme et de l'opportunisme mais la démarche en devient fadasse et assez vide. Pas un essai complètement raté donc, mais pas assez de panache.

No Country for Old Men - 10/10

MessagePosté: Lun 14 Nov 2011, 11:25
par elpingos
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NO COUNTRY FOR OLD MEN
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Joel et Ethan Coen (2007) | 9/10



Revu hier soir à la télé, ce film m'avait laissé perplexe la 1ère fois. Certes le travail des frères Coen m'avait ébloui comme à l'accoutumée (je ne vais pas parler ici de la forme du film, les Coen sont des monstres de réalisation et d'ambiance et encore plus ici ils prouvent leur talent énorme, dirigeant leurs acteurs avec talent et mélangeant à la perfection les genres et les changements de rythme), mais j'étais resté assez sceptique sur le déroulement et la fin du film.

N'ayant pas lu le livre, j'étais je pense passé à côté du message du film, n'en retenant que la violence et le côté pessimiste. Certes c'est un film violent et plutôt pessimiste, mais cette deuxième vision m'a permis de comprendre un peu mieux le propos global du film et de rehausser grandement mon avis. Car certes NCFOM est un film noir et glacial, malgré un décor de western, mais c'est aussi un film nostalgique d'une époque où les bandits étaient des hommes d'honneur (et d'un cinéma où les non-dits et la réflexion étaient au dessus de l'action). Le personnage de Tommy Lee Jones est le trait d'union entre ces 2 époques et on le sent complètement dépassé par les événements. Des événements d'une noirceur crue, qui voient un tueur psychopathe (Javier Bardem phénoménal) mener une traque implacable et impitoyable pour retrouver un homme en fuite (Josh Brolin impeccable). Si l'excuse prise ici est une mallette d'argent de la drogue, cette traque a avant tout des allures de chasse, avec toute la ruse et l'outillage nécessaires.

Et on sait qu'inéluctablement l'issue sera dramatique; les hommes sont caricaturés comme des animaux, comme des chiens de chasse qui ne pensent qu'avec leur flair, et où l'odeur du sang remplace le son et la musique. La seule valeur qui semble importer aux hommes est l'argent et en contrepoint à cela Bardem incarne un personnage intemporel, un ange de la mort avec une sorte de code d'honneur bien à lui, meurtrier certes mais respectueux -lui- d'une certaine justice (il respecte ses promesses, il joue parfois la vie de ses "proies" à pile ou face, il paie la chemise à un gamin à la fin du film - ce qui provoque d'ailleurs la convoitise du 2e gamin). Et le personnage de Brolin, vu un peu comme une victime de ce système, va signer son arrêt de mort (et celle de sa femme) en cédant 2 fois à des sentiments humains (la pitié pour un mexicain blessé et assoiffé, et le rapprochement traité en ellipse avec la femme appât du motel).

NCFOM est peut-être le film le plus noir des frères Coen, et un des plus étranges (en mélangeant ainsi les registres, il me fait penser à mon préféré Barton Fink). Mais le constat s'il apparaît sous la forme d'un cul de sac pessimiste est plus complexe qu'il n'y paraît. Dans un monde bestial, l'humanité est la dernière forme de courage des hommes. C'est en tout cas la seule et unique chose qu'il nous reste en attendant une mort inéluctable.

Re: [elpingos] Mes Critiques en 2011

MessagePosté: Lun 14 Nov 2011, 12:18
par pabelbaba
Yeah, la note de Zack, encore! 8) :mrgreen:

Re: [elpingos] Mes Critiques en 2011

MessagePosté: Lun 14 Nov 2011, 14:44
par Scalp
C'est le running gag du forum :mrgreen:

Re: [elpingos] Mes Critiques en 2011

MessagePosté: Lun 14 Nov 2011, 14:46
par zack_
Jetjet et morice vont dans mon sens pour info
et j'assume! Je devrais le revoir à la baisse tiens!

Re: [elpingos] Mes Critiques en 2011

MessagePosté: Lun 14 Nov 2011, 15:05
par Logan
Ouais enfin Morice quoi :eheh: