BE KIND, REVIEW!

UNE SÉPARATION
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Asghar Farhadi (2011) | 8,5/10

Grand film sur les non-dits, les actes manqués et sur la notion de justice en général.
Le fond du film n'est jamais appuyé, la réalisation est léchée, sans maniérisme et la grande force du film avant tout est les acteurs vraiment excellents, émouvants et pourtant très naturels... Si la critique sur la société iranienne est bien présente, c'est aussi une sacrée photographie des jugements humains et sur les différences sociales. C'est fou comment ce film par son propos peut toucher toutes les sociétés de façon universelle, avec pour seul point de départ une scène dont tout le monde va être témoin mais sans être capable de prendre parti. Un film simple et beau, qui ne peut que bouleverser le spectateur et le bousculer en le remettant en question.
Une réussite !

LA DÉFENSE LINCOLN
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Brad Furman (2011) | 4,5/10

Personnage intéressant, l'avocat trouble joué par Matthew Mc Conaughey se retrouve en porte à faux sur une affaire d'agression sexuelle.
Même si j'ai plutôt apprécié le tempo assez old school de ce film, la belle performance de MMC ne sauve pas le scénario d'un affligeant
manque de souffle. Tout çà pour çà j'ai envie de dire... Certes le personnage de l'avocat est rafraichissant, la réal. tient plutôt bien la route, mais à part çà, rien de vraiment passionnant, c'est plutôt long, déjà vu et franchement pas inspiré. Perso j'ai vraiment pas compris le parti-pris dramatique de ce film et les critiques qui saluent le scénario brillant de Michael Connelly. Ou alors c'est Furman qui n'a pas su amener à son film le punch nécessaire.. Parce que niveau suspens même un épisode de NCIS est mieux ficelé que çà. Dommage.

SAILOR & LULA
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David Lynch (1990) | 9/10

Sailor et Lula est un film unique et déstabilisant, croisement ludique entre le road trip allumé à tendance horrifique, la comédie à l'eau de rose et le conte de fées.
Lynch nous sert une histoire d'amour passionnelle et manichéenne où les gentils sont des innocents abrutis et les méchants de sombres salopards affreux et patibulaires. Servi par des acteurs au top, Laura Dern en Dorothy nympho, et un Cage en chevalier servant moumouté et fan de Elvis, Lynch ose tout, du kitsch au gore, du thriller ésotérique à la soupe santa barbarienne. Le bestiaire de personnages est passionnant, et les ruptures de ton omniprésentes. On frise souvent l'indigestion mais Lynch retombe toujours sur ses pattes grâce à une mise en scène osée (y a des plans et des effets casse gueule dans tous les sens), de l'humour partout, une bande son riche et enlevée et un rythme parfait.
Un pot pourri improbable, baroque et malgré tout savamment pensé et construit, qui consacra à l'époque un réalisateur fou mais au talent unique.

CHASSEURS DE DRAGONS
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Guillaume Ivernel, Arthur Qwak (2008) | 8,5/10

J'ai découvert Arthur Qwak en 2007 avec "Lola Cordova" une BD éditée chez Casterman. Grand fan de BD, j'avais été complètement bluffé par la qualité de l’œuvre; l'inventivité du scénario, le rythme, la fougue, le graphisme brillant malgré un tout numérique, tout çà m'avait procuré un kiff énorme, une vraie sensation de lire quelque chose de brillant et novateur. Je m'étais donc tourné vers les projets du monsieur et j'avais découvert qu'il travaillait sur un film d'animation. L'appréhension à la sortie de ce film fut donc à la hauteur de mes espérances, sachant que souvent dans ces cas-là,
il est rare de ne pas ressentir une légère déception. Et pourtant rien de tout çà ici, car comme pour la BD, c'est un kiff énorme que m'a procuré Arthur Qwak (associé donc à Guillaume Ivernel).

Chasseurs de dragon est un bijou de film d'animation, une pépite qui prouve que l'animation française à la Pixar existe, voire même qu'elle peut surclasser son voisin américain. Car Chasseurs de dragon est un film qui bénéficie d'un souffle d'inspiration au delà des modes ou des aspirations commerciales. Il ne s'embête pas d'un packaging rose bonbon pour séduire le gamin lambda. Au contraire. On sent que les créateurs ont voulu avant tout se faire plaisir à eux-même. Et comme pour un bon concert, quand l'artiste est dans la zone, tout baigne. Et le spectateur en prend plein les yeux.
Car Chasseurs de dragon est magnifique de bout en bout. L'univers inventé est splendide, difficile d'ailleurs de ne pas penser que James Cameron n'est pas tombé devant et ne s'en est pas inspiré pour Avatar... Le bestiaire des dragons a la méga classe (rarement vu des monstres aussi impressionnants dans un DA), et les personnages quoi que classiques (le bon, la brute et le truand, .. et Hector) renouvellent gentiment le thème de l'équipe de bras cassés. Et si le scénario n'est pas non plus d'une inventivité folle (la troupe des chasseurs se retrouve embarquée contre sa volonté dans un défi perdu d'avance) , c'est l'efficacité du récit et le rythme qui priment. (les 1h20 du film défilent à une allure folle, mais ce qu'on perd en durée de plaisir, on le gagne en intensité).
Les scènes d'action s'enchaînent à 200 à l'heure, nous en mettant plein la vue et encore ici éclatent l'inventivité et le style brillant des auteurs. On sent le danger qui monte crescendo et le combat final bien dark, ultra impressionnant, atteint des sommets d'envergure. (la taille du bouffemonde!)

Alors bien sûr, ce film de par sa relative simplicité ne peut pas plaire à tout le monde, mais pour ceux qui aiment l'action avec du style, l'efficacité d'un récit classique mais sans fioriture, et qui recherchent de l'inventivité d'un point de vue formel, Chasseurs de dragon ne peut être qu'une bonne surprise.
Pour moi ce fut un kiff énorme.