BE KIND, REVIEW!

C'est Scalp ! j'y ai droit de manière assez régulière !!

Habituellement peu amateur du cinéma d'Almodovar, j'ai été très agréablement surpris par ce film qui m'a totalement emballé. L'histoire est très sombre et tordue à souhait, et pourtant on y croit sans problème tellement c'est bien fait, bien construit. Je ne peux malheureusement pas trop en parler ici sans dévoiler de nombreux éléments qui n'interviennent qu'en seconde partie. Ce serait un sacrilège.
La narration destructurée est très bien pensée et permet d'instaurer un climat mystérieux qui donne au film toute sa saveur. La réalisation est élégante, les acteurs excellents (Banderas sait être flippant par moments).
Après un début un peu longuet et peu intéressant, je me suis laissé emporter jusqu'à la dernière minute dans ce thriller... charnel, dans lequel on reconnait une des thématiques favorite du réalisateur : l'identité.
Une vraie réussite, et un de mes coups de coeur de l'année.

Dionycos pour toi ca vaut combien Antichrist qu'on se mette d'accord de suite

J'ai pas aimé Antichrist, je lui mets un 4/10, pour la beauté de certaines scènes. Autrement, ça vaut pas plus pour moi.

Ok bon ca va tu m'as convaincu pour Melancholia!

Très déçu par ce film, comme souvent avec Danny Boyle à vrai dire, réalisateur avec qui j'ai souvent du mal à accrocher. Il faut dire qu'il y a quelque chose de particulièrement détestable dans ce film : sa réalisation.

Au moment d'adapter cette histoire, on se doute bien que Boyle s'est posé cette question : comment tenir 1h30 avec une histoire aussi pauvre en péripétie ? La solution selon Boyle, c'est de multiplier les effets de styles empruntés au clip à la pub, pour donner l'illusion d'un renouvellement permanent. Le problème, c'est que l'on n'a pas affaire à des emprunts, mais tout simplement à un film tourné comme une pub, comme un clip. Attention, pas un clip bricolo-arty à la Michel Gondry, mais un truc façon MTV, façon "clip du flex" comme dirait notre cher Gad Elmaleh. Quel manque d'inventivité, quel manque de classe. Comme dit plus haut, le résultat est vraiment détestable par moment, tellement tout ceci semble vain (mention spéciale à cette séquence cherchant à faire ressentir la soif par le biais d'un montage ressemblant à une pub pour un soda). Il y a aussi ces plans de caméra qui se veulent innovant, mais qui frolent parfois le ridicule (ouah, une caméra dans une gourde, avec gros plans sur l'urine, trop stylé ! ) Boyle ne fait que combler du vide avec du néant. Perso, j'appelle pas ça du cinéma.

Heureusement, dans cet océan de vanité, il y a un acteur, James Franco, qui réalise une petite prouesse et parvient à nous faire ressentir des émotions fortes. Heureusement, il y a ce merveilleux final qui prend aux tripes, en grande partie grâce à la musique de Sigur Ros (un groupe que je conseille à tout le monde de découvrir si ce n'est déjà fait). Ces quelques moments de grâce parviennent à sauver le film. Heureusement.

Une pure merveille !

Avant toute chose, je tiens à signaler que je suis allé voir ce film le jour de sa sortie, car je l'attendais depuis des mois et des mois. J'ai pu donc me faire mon avis tout de suite, sans être en aucun cas influencé par toute la hype qu'il y a tout autour depuis le succès publique et critique.

Après "La Reine des Pommes", premier film riquiqui mais fort sympathique, le duo Donzelli/Elkaïm revient en force avec ce film fort, puissant, bouleversant. L'histoire est terrible : Roméo et Juliette se rencontrent. Ils s'aiment. Ils ont un enfant qu'ils appellent Adam.Tout semble aller pour le mieux. Mais Adam est malade, gravement malade : une tumeur au cerveau. Cette histoire, c'est celle qu'ont vécu Valérie Donzelli et Jéremie Elkaim avec leur enfant.

Si vous craignez de voir un film larmoyant et insupportable de pathos, réjouissez-vous, La Guerre est Déclarée n'est rien de cela. Le génie du film, c'est justement d'aborder cette histoire, comme le titre l'indique, sous l'angle du combat. Un combat contre la maladie, contre la mort, qui fait de ce film plein d'espoir un véritable hymne à la vie. Bien sûr, il y a des passages très tristes qui peuvent vous arracher le coeur (préparez les mouchoirs), mais la réalisation n'en rajoute jamais dans le pathos, c'est même tout le contraire. Aucune forme de complaisance, aucun apitoiement, mais une réalisation survoltée faisant toujours ressortir la hargne et l'espoir.
On pourra bien sûr pointer du doigt le recours quasi systématique à la musique (qui alterne la pop et le classique) pour créer l'effet de distance. Mais force est de constater que ça marche, et que le film donne la patate malgré sa tristesse.
Comme dans La Reine des Pommes, certains dialogues sont très théâtraux, ce qui apporte souvent pas mal d'humour. Qui aurait cru que l'on puisse rire autant devant un sujet si dur ? Le pari de Donzelli/Elkaïm est donc relevé haut la main.
Ce film m'a secoué, je n'en suis pas ressorti indemne. Un bijou. Clairement un des meilleurs films de l'année.

Hâte de le voir celui-là, ta critique me laisse pas indifférent, je l'ai loupé à Cannes, certainement au ciné mais le BD sera mien

J'espère qu'il te plaira ! Perso, j'ai bien envie de retourner le voir au ciné tellement j'ai adoré.

Mes Meilleures Amies : 8/10

On entend un peu partout des commentaires du style "le very bad trip" féminin. Je trouve cela bien réducteur, tellement ce film est supérieur en tous points au film - un peu trop surcoté - de Todd Phillips. De plus, ça n'a pas grand chose à voir avec ce film, contrairement à ce que la bande annonce veut nous faire croire. On y voit des copines préparer un enterrement de vie de jeune fille à Las Vegas, alors que ça n'a rien à voir. D'ailleurs, le trip à Vegas, on ne le voit pas du tout dans le film. Bref, oubliez toute cette promo qui voudrait vous vendre un tout autre film.

Mes Meilleures Amies (merci la traduction de merde. C'est si compliqué de traduire Bridesmaids sérieux ? ), c'est vraiment fendard. Je n'avais pas autant ri au cinéma depuis un bon moment. Quel plaisir d'avoir enfin droit à une vraie bonne comédie, riche en gags en tous genres, en dialogues savoureux et en situations délirantes. J'en ai même pleuré de rire à certains moments tellement certaines séquences sont hilarantes (le duel de discours, le voyage en avion, les multiples tentatives pour attirer l'attention du flic). Kristen Wiig, que je ne connaissais pas, est formidable. Vraiment, une des actrices les plus drôles que j'aie pu voir. Quant à Rose Byrne, elle excelle dans le rôle de la miss parfaite bourgeoise. Je la connaissais uniquement dans Damages, donc ce fut une vraie surprise de la voir dans un tel rôle.
Seul bémol : quelques scènes de très mauvais goût, versant dans l'humour gras et scato, comme celle de l'indigestion collective, qui finit par lasser. Ce film n'a vraiment pas besoin de ce genre de scènes provoc', faciles et vulgaires. Heureusement, elles sont minoritaires, et le reste n'est que du haut de gamme. Probablement la comédie de l'année, ni plus ni moins.

Films du mois :

Gros coup de coeur pour le film de Valérie Donzelli ce mois ci, qui s'installe confortablement sur le podium des films de l'année, juste après Black Swan.
Enorme découverte avec le premier Alien de Ridley Scott, film qui ne m'avait jamais vraiment inspiré. J'avais énormément tort, ce film est un monument, j'ai pris une sacrée claque. Je posterai une critique prochainement.
J'ai pas encore eu le temps d'aller voir certains films comme Restless, L'Appolonide ou Un Heureux Evénement. Je suis pas allé au ciné depuis une dizaine de jour, faute de temps. Je vais me rattraper dès cette semaine.

Vous aurez peut être remarqué ma note très basse pour A bout de souffle de Godard. Ca va peut être en faire hurler certains, mais pour moi, comme pour beaucoup de films de la Nouvelle Vague, c'est juste de la branlette intellectuelle et complètement anti-cinématographique avec ce montage (volontairement) catastrophique. Je tenterai encore quelques films de Godard, mais il y a très peu de chance que je sois convaincu. Son cinéma m'insupporte par sa prétention.

L'Apollonide : 7/10

Chronique du quotidien de prostituées dans un bordel parisien à l'aube du 20ème siècle.
Le film est un (quasi)total huis-clos au sein de cette maison de joie. Seule une séquence de quelques minutes situe l'action à l'extérieur, le temps d'une brève escapade. Le moins que l'on puisse dire, c'est que Bonello utilise son espace à la perfection, tellement la réalisation atteint par moments des sommets de virtuosité, notamment lors des séquences où les femmes sont "en service". Grâce à une maîtrise visuelle parfois digne d'un Kubrick (on pense évidemment à Eyes Wide Shut lors de la séquence aux masques) le film nous plonge sans problème dans cette atmosphère totalement à part, dans ce lieu coupé du reste du monde. Les jeux de lumières sont sublimes, les mouvements de caméra plein de grâce, et certains plans ressemblent à de véritables tableaux tellement ils sont travaillés. Pas de doute, nous avons affaire ici à une petite claque visuelle, un exemple de réalisation.

Mais le film pêche également là où il excelle. Bonello ne cherche qu'à décrire un milieu, et même s'il le fait bien, il ne fait que ça, jusqu'à délaisser toute notion de progression narrative. Il ne faut pas chercher la moindre "intrigue" dans cette Apollonide, et c'est certainement ce qui fait défaut au film. Les personnages ne sont pas suffisamment développés pour que l'on s'attache à leur histoire. Hormis celui de "La Juive"/"La femme qui rit", on ne s'intéresse guère aux histoires de ces femmes. De ce fait, l'ennui se fait parfois sentir en dépit de l'excellence visuelle. Il manque clairement quelque chose pour happer le spectateur, car il arrive un moment où la réalisation à elle seule ne suffit plus.

C'est vraiment dommage, car il y avait matière à faire beaucoup plus. On passe néanmoins un très grand moment de cinéma sur le plan purement artistique de la chose (je me comprends). Ce film en laissera plus d'un sur le carreau, tandis que d'autres passeront un moment inoubliable. Attention toutefois aux âmes sensibles. Une scène choc risque de hanter vos nuits.

Dionycos a écrit:Vous aurez peut être remarqué ma note très basse pour A bout de souffle de Godard. Ca va peut être en faire hurler certains, mais pour moi, comme pour beaucoup de films de la Nouvelle Vague, c'est juste de la branlette intellectuelle et complètement anti-cinématographique avec ce montage (volontairement) catastrophique. Je tenterai encore quelques films de Godard, mais il y a très peu de chance que je sois convaincu. Son cinéma m'insupporte par sa prétention.

Mouais, c'est pourtant un film plein de vie, la scène du lit est vraiment incroyable, il y en a une dans le même genre dans Alfredo Garcia, ça crée tout de suite une complicité entre les persos. Ca les rend humains instantanément. En revanche, le reste de la filmo de Godard, c'est souvent hyper chiant façon délire intello lourdingue. A part Une Femme est une Femme et Masculin Féminin qui ont aussi ce petit côté "frais".

95% de la nouvelle vague c'est dla merde, ni plus ni moins.