12 hommes en colère |
Réalisé par William Friedkin Avec Courtney B. Vance, Ossie Davis drame - usa - 1h57 1997 |
8/10 |
SynopsisUn jeune homme d'origine modeste est accusé du meurtre de son père et risque la peine de mort. Le jury composé de douze hommes se retire pour délibérer et procède immédiatement à un vote : onze votent coupable, or la décision doit être prise à l'unanimité. Le juré qui a voté non-coupable, sommé de se justifier, explique qu'il a un doute et que la vie d'un homme mérite quelques heures de discussion. Il s'emploie alors à les convaincre un par un.
CritiqueRemake d'un grand classique que je n'ai pas vu hélas.En général, les films de prétoire peuvent rebuter par un coté lourd et indigeste mais on en est bien loin avec un résultat tout à fait honorable et Friedkin parvient à nous tenir en haleine avec un huis clos tendu, ou comment rendre des délibérations de procès qui se prolongent sans jamais tourner en rond ni ressentir une once d'ennui.
Le film assure niveau casting avec sa palette de jurés aux origines et caractères divers pour une bonne ambiance assurée, ainsi qu'un mélange de générations, mais Friedkin donne de la vie et du dynamisme à cette pièce par sa réalisation qui permet de magnifier les dialogues.
Un script prenant avec un retournement de situation invraisemblable où le spectateur suit au plus près les délibérations des jurés pouvant se faire sa propre opinion et choisir son camp au fil des démonstrations.
On assiste donc à de nombreuses confrontations, et comme le jury est constitué uniquement d'hommes, ce sont des conversations plutôt musclées et tendues qui sont à l'honneur avec pour thématique le doute, le sens des responsabilités, la logique...
On compte le clan des vieux qui ont un certain respect envers leur prochain, certains osent monter le ton et clairement gueuler pour se faire entendre (ce qui n'est pas forcement la meilleure méthode) et d'autres utilisent l'humour ou la simple démonstration pour convaincre.
Coté jeune génération (melting pot), on a des ritals, un latino et des blacks qui sous entendent des propos racistes (comme un islamiste radical), mais n'ont pas d'avis très tranchés et sont beaucoup plus influençables.
On peut dire que le casting est vraiment monstrueux, stupéfiant avec George C. Scott, Hume Cronyn, Jack Lemmon dans le clan de la vielle école et parmi les jeunots William L. Petersen, James Gandolfini , Edward James Olmos , Tony Danza ... chaque acteur apporte une part de charisme incontestable avec un bel équilibre général où personne ne vole la vedette.
Film intemporel très bavard, c'est bien entendu le principe, mais le métrage bénéficie d'un très bon rythme avec quelques moments forts (on pense que les jurés vont se mettre sur la gueule d'un moment à l'autre par moments) et un suspense bien géré où la vie d'un homme est en jeu une tension omniprésente, ce qui n'est pas rien, avec une belle mise en scène qui met en valeur ses acteurs et leurs rapports de force.