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Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

MessagePosté: Dim 12 Fév 2012, 10:02
par Dunandan
ça dépend, entre 45 minutes (sans mise en page) et 1h15 :mrgreen: !

Oui, j'aime décortiquer ce que je regarde, la façon dont c'est fait, le traitement de certains thèmes. Bon, après, je ne ferai pas ça pour une comédie ou un film d'action pur et dur :mrgreen: !

Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

MessagePosté: Dim 12 Fév 2012, 10:11
par John Lawrence
Ok, ben moi çà me prends à peu près le même temps mais pour sortir 3 fois moins de texte ^^. Il m' arrive de supprimer des paragraphes complets parce que j' estime que çà en dit trop. Je suis plus dans une démarche de teasing que de critique à vrai dire.

Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

MessagePosté: Dim 12 Fév 2012, 10:19
par Dunandan
Ben heureusement que tout le monde ne fait pas comme moi sinon le forum deviendrait vite très chiant ^^ ! Au moins, je sais que je peux lire tes critiques sans risque de spoils :super:

Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

MessagePosté: Dim 12 Fév 2012, 10:23
par John Lawrence
C' est sûr que si tout le monde faisait pareil çà serait moins intéressant ;-)

Là-dessus je m' en vais faire un petit texte sur le bien mauvais western que je viens de voir.

Echec et Mort - 6/10

MessagePosté: Dim 12 Fév 2012, 18:27
par Dunandan
Echec et mort

Réalisé par Bruce Malmuth

Avec Steven Seagal, Kelly LeBrock, Frederick Coffin

Action/policier, USA, 1h30 - 1990

6/10


Résumé :
Pour avoir entendu au cours d'une "planque" une conversation entre un mafioso et un haut fonctionnaire de la police, l'agent Mason Storm est proprement liquidé. Laissé pour mort, il se remet néanmoins de ses blessures après plusieurs années de coma. Sept ans plus tard, il prépare sa vengeance.


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Rien ne vaut pas un bon Steven Seagal pour se prendre une grosse barre de rires dans les dents. C'est filmé comme un téléfilm et les acteurs jouent, comment dire ... vraiment très mal. Cependant, une pureté et une sincérité indescriptibles se dégagent de cet objet filmique, et bien sûr un facteur nostalgie non négligeable se mêle au regard critique du spectateur, tout de suite plus tolérant. Ce genre de film se résume à une sorte de cahier de charges : sourcils mono-expressifs ok, pètage de bras ok, situations WTF ok, punch-lines à deux balles ok. Au sommaire des meilleurs moments : Seagal qui se réveille du coma après 7 ans, qui échappe à un tueur professionnel malgré qu'il soit alité, et qui suit immédiatement après un entraînement physique et une rééducation personnelle (ça tombe bien il a été élevé en Chine, et il connaît bien ça la médecine chinoise, en plus de savoir tordre les poignets à son prochain, et comme disait son maître : "il est plus aisé de faire du mal que de guérir" ... mais le problème c'est que personne ne l'écoute ... alors il pète des bras, et tire au minimum 3 balles par gars). En plus, il y a un second degré que je ne comprenais pas à 12 ans, et que je redécouvre comme dans un Disney : par exemple, pendant que Steven est dans le coma, l'infirmière lui demande "tu voudrais voir ma chatte (dit-elle de manière un peu salope) ... c'était vraiment sa chatte ^^, et puis elle regarde sous la couverture et remarque qu'il est très en forme ... Pour moi tous les meilleurs Steven Seagal valent 6 d'office, et celui-ci en fait partie.

S. Seagal, tout un symbole du cinéma d'action B+, dans le rôle d'un comateux qui revient 7 ans plus tard encore plus fort et plus furax que jamais, sur fond de philosophie non-violente.

Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

MessagePosté: Dim 12 Fév 2012, 18:29
par Scalp
tout le monde met la même note à celui là.

Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

MessagePosté: Dim 12 Fév 2012, 18:30
par Dunandan
Oui, c'est la secte des Van Damme - S. Seagal - & Cie :eheh:

Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

MessagePosté: Lun 13 Fév 2012, 11:06
par Hannibal
Magnifique capture de pétage de bras :mrgreen:

Armée des ombres (L') - 10/10

MessagePosté: Lun 13 Fév 2012, 14:58
par Dunandan
L'armée des ombres

Réalisé par Jean-Pierre Melville

Avec Lino Ventura, Simone Signoret, Paul Meurisse, Jean-Pierre Cassel, Paul Crauchet

Histoire/drame, FR, 2h20 - 1969

10/10


Résumé :
Arrêté pour « pensées gaullistes », Philippe Gerbier, qui dirige un réseau de résistants, s'échappe lors d'un transfert vers la Gestapo parisienne. Mais les arrestations des membres de son réseau se suivent, et les tentatives de libération ne sont pas toutes fructueuses.


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Après Le silence de la mer, qui portait sur le silence des occupés français contrastant avec le discours envahissant et bienveillant de l'occupant allemand, et Léon Morin le prêtre, sur le calme paradoxal d'un petit village du sud de la France centré sur le dialogue d'une jeune communiste et d'un prêtre, L'armée des ombres ferme admirablement la marche d'une série de films portant sur l'occupation allemande en France et la résistance. Ce film est l'adaptation cinématographique du roman homonyme, écrit par Joseph Kessel pendant la guerre en 1943, en hommage aux combattants. Jean-Pierre Melville déclare qu'il était lui-même résistant, indiquant que ce film devait être très personnel pour lui.


Un panorama sur la résistance et ses héros anonymes

Ce film se déroule essentiellement par l'intermédiaire de deux personnages de la résistance, un chef et un subalterne. La voix off est très présente, et dénote un véritable soucis du détail par son contenu descriptif. Il n'y a pas vraiment une histoire classique avec par exemple une mission ou un plan d'évasion à accomplir : le véritable sujet est la résistance elle-même, avec ses lieux (camps d'emprisonnement qui, ironiquement, étaient destinés aux prisonniers de la première guerre mondiale ; lieux de rassemblements de la résistance, cachés dans l'ombre ; lieux d'exécution de la résistance - contrastant avec la proximité de la normalité de la vie quotidienne - qui doit sacrifier les traîtres davantage par nécessité que par plaisir, et de la Gestapo qui use parfois d'un jeu diabolique pour étirer la souffrance de leurs victimes ; véhicules de l'allié anglais, ...) et ses personnages et les différents sentiments qui les accompagnent (amitié, trahison, peur, courage, abnégation, ...). Ce qui ressort ainsi, c'est le désir de nous présenter ces héros anonymes de la guerre, alors que les héros "officiels", reconnus après coup par l'histoire, ne sont pas nommés, voire seulement aperçus (Jean-Moulin et le Général de Gaulle), comme le nécessitait la nature de leurs activités.


Une logique des signes

Malgré l'absence d'un véritable fil directeur narratif, il y a toute une mise en scène de signes en rapport avec la guerre. Pour moi, il s'agit d'un véritable travail de reconstitution qui est plus fort que le rassemblement de détails (ou reconstitution graphique, par exemple dans Barry Lyndon), qui se noient souvent dans le cadre, alors qu'ici nous avons droit à du référentiel, autrement dit des objets précis qui renvoient à une réalité globale (en ce sens, ce mode d'exposition parvient à transcender le cadre historique situé de la seconde guerre mondiale en France, et parvient à saisir l'essence de toute résistance en général). Ainsi, par exemple, le film commence et se termine avec l'arc de triomphe, d'abord traversé par un défilé de l'armée allemande (scène inaugurale qui remplit complètement l'espace par l'invasion allemande, et qui annonce les signes suivants en même temps qu'elle justifie l'action de résistance), puis en simple dernier plan fixe, comme pour nous montrer la victoire ou la défaite paradoxale, on ne sait pas trop, de la France pendant l'occupation allemande, toujours partagée entre la résistance et la collaboration, dont certains signes témoignent de leur présence : dans les bureaux, selon la nature du lieu, se trouve l'aigle de l'Allemagne nazie, le discours du Maréchal Pétain (qui est parfois un signe trompeur, puisqu'il se trouvait chez un barbier chez qui l'un des résistants s'est réfugié momentanément, et a fait un geste pour ce dernier montrant qu'il savait très bien à qui il avait affaire : peut-être le seul véritable héros, le seul qui résiste en continuant à vivre sa vie, sans même tirer un coup de feu), ou celui du Général de Gaulle. Se trouvent également différents niveaux de surveillance bien mis en évidence, tel le mirador dans le camp de prisonnier, les fouilles à la gare, les différents postes de contrôle sur la route. Enfin, cette logique des signes s'étend plus généralement à un lieu commun du réalisateur : l'imperméable et le chapeau, deux vêtements portés aussi bien par la résistance que par la Gestapo, permettant une subtile indifférenciation des camps ennemi et ami. Puis, l'horloge, un des éléments centraux du Silence de la mer, revient notamment dans la première scène, quand l'un des personnages principaux attend dans le Bureau de la Gestapo, signe paradoxal du temps qui s'étire et en même temps vient à manquer. Enfin, dans l'une des planques de la résistance, j'ai trouvé admirable d'y avoir laissé seulement des livres sur l'abstraction de la pensée, écrits avant la guerre, contrastant lourdement avec l'activité de la vie de résistant, et accentuant le sentiment de solitude et de mise à l'écart des réalités du monde extérieur.

Ainsi, le background de la seconde guerre mondiale est peu évoqué, par simples "clins d'oeil", permettant ainsi de faire une plongée dans l'âme humaine et particulièrement dans ses zones d'ombre.


Réalisation

J'ai lu plusieurs fois qu'il y aurait des baisses de rythme. Mais je ne suis pas d'accord avec ce jugement. Ce qui rythme essentiellement le film, c'est la tension existant entre l'oppression qui règne et la posture des personnages : il y a ainsi toujours quelque chose qui se déroule à l'écran, mais pas toujours de manière à constituer un récit absolument nécessaire dans sa façon de se construire. J'ai eu la même impression avec des films de Gosha ou surtout de Peckinpah. Je pense notamment à Pat garrett et billy le kid : il s'agit d'une ballade mélancolique sans qu'on en connaisse le bout, guidée seulement par des personnages qui savent que le bout de la route peut arriver à tout moment, mais ne savent jamais ni où ni quand. Or, il s'agit pratiquement du même rythme, de la même manière de concevoir une histoire chez Melville, et particulièrement dans L'armée des ombres : la tension émane des questions existentielles des personnages face aux situations qu'ils rencontrent, et de l'impossibilité de savoir comme cela se terminera à l'issue de leurs décisions.

Au niveau de la réalisation, il y a un gros travail sur la photographie, le cadrage, et même sur le contraste (ce n'est pas pour rien que ça s'appelle L'armée des ombres). Les acteurs jouent à la perfection, tout en subtilité, particulièrement Lino Ventura qui nous transmet une sorte de rage contenue par un visage qui retient toutes les émotions, et la seule actrice du film, Simone Signoret, qui joue un rôle majeur, à la fois la force (organisation, efficacité, ...) et le maillon faible (elle connaît tout le réseau et elle a une fille) du groupe de résistance. Enfin, la musique est mélancolique, existentielle, parfaite pour ce genre de film.

L'un des grands chefs-d'oeuvre de Melville, qui parvient à nous présenter la résistance non de manière triomphante (ce qui serait contradictoire avec les faits mêmes), mais dans l'ombre de ses activités, sans héros marquants défendant un idéal de liberté ou du même genre, mais seulement des hommes, à la fois comme les autres et différents par leur volonté inébranlable de résister. Au delà du thème de la résistance, un film sur les sentiments humains en situation de guerre et les signes qui caractérisent cette dernière.

Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

MessagePosté: Lun 13 Fév 2012, 15:02
par Alegas
J'ai un peu de mal à comprendre l'avalanche d'excellentes notes pour celui, j'aime bien mais y'a quand même quelques baisses de rythme en milieu de métrage.

Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

MessagePosté: Lun 13 Fév 2012, 15:04
par Scalp
Oue je comprends ...

Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

MessagePosté: Lun 13 Fév 2012, 15:08
par Dunandan
Non, vraiment, c'est un film parfait quoi. C'est pas un film d'action ou de suspens :mrgreen: ! Et en plus j'ai dû subir les coups de marteau de l'ouvrier frappant contre le mur contigu à celui de mon appartement :mrgreen:

Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

MessagePosté: Lun 13 Fév 2012, 15:09
par Alegas
Le fait que ce soit pas un film d'action ni de suspens (d'ailleurs c'est un peu faux y'a deux séquences du film qui fontionnent clairement là-dessus) ça empêche pas les baisses de rythme.

Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

MessagePosté: Lun 13 Fév 2012, 15:12
par Dunandan
Il y a de l'action je suis d'accord, mais c'est un film sur la résistance et ses hommes, je l'ai perçu comme ça en tous cas, et à ce niveau là, il est extrêmement fin. Bon après, je commence à avoir du niveau à présent sur Melville après avoir vu ses films précédents sur la résistance et Le doulos. Je commence un peu à comprendre ce qu'il fait.

Re: [Dunandan] Mes critiques en 2012

MessagePosté: Lun 13 Fév 2012, 15:44
par Logan
Alegas a écrit:J'ai un peu de mal à comprendre l'avalanche d'excellentes notes pour celui, j'aime bien mais y'a quand même quelques baisses de rythme en milieu de métrage.


Ouais y a pas de courses de voitures ou de combats à la DBZ, je comprends.