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Re: [elpingos] Mes Critiques en 2012

MessagePosté: Jeu 06 Déc 2012, 14:04
par elpingos
Ben ouais mange ta wing la ménagère, quoi. C'est génial de voir une scène comme ça de nos jours, complètement déviante, avec des acteurs poussés dans leurs retranchements (il est atroce Mc Conaughey). Et puis c'est bien filmé, bien explicite et tout. Et en même temps presque "gentillet" au final. Moi ça me fait marrer. :mrgreen:

Re: [elpingos] Mes Critiques en 2012

MessagePosté: Jeu 06 Déc 2012, 14:20
par Jimmy Two Times
Je te rejoins sur toute la ligne.

Zodiac - 9/10

MessagePosté: Ven 07 Déc 2012, 14:53
par elpingos
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ZODIAC
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David Fincher (2007) | 9/10



Toujours aussi dense et passionnant que dans mes souvenirs, Zodiac est pour moi l'un des 2 masterpieces de Fincher (avec Seven) et même s'il s'agit de 2 polars avec un tueur en série, la comparaison s'arrête là, le traitement étant ici radicalement différent.

Fincher livre ici un film basé sur les faits réels d'une enquête fleuve de plus de 20 ans, menée conjointement par les polices de l’État de Californie et des journalistes du San Francisco Chronicle, une enquête qui n'aura jamais permis malheureusement de désigner un coupable malgré de fortes présomptions. On est donc clairement dans un registre très différent du polar classique, où les révélations de l'enquête serviraient de conclusion au film. Dans le cas présent, Fincher semble vouloir plus s'intéresser à l'impact sociétal, humain et au processus d'investigation autour de cette série de meurtres.

Dès le début du film il nous implique frontalement dans cette ambiance de peur qui a agité la région avec les premiers meurtres sordides du tueur. La scène terrifiante du lac nous plonge ainsi directement et durablement dans l'horreur, réussissant à instaurer la notion de danger latent qui constituera le fil rouge sous-jacent du récit. S'en suivent très rapidement les premières lettres du tueur, une autre particularité de l'affaire, le Zodiac utilisant les médias pour créer son climat de terreur. Dans cette introduction Fincher pose rapidement les bases de son récit et il n'y reviendra quasiment plus, l'essence même des enjeux étant parfaitement décrit.

L'enquête peut alors commencer, et Fincher va consciencieusement égrener les années et les rebondissements de l'affaire. Le film prend alors son envol, subtilement, avec la constitution d'un dossier complexe et fascinant au cours duquel les personnages vont se brûler les ailes, la recherche d'une vérité cachée ayant le prix de l'obsession. Mark Ruffalo, Robert Downey Jr et Jake Gyllenhaal composent ce trio de personnages habités par la traque d'un tueur invisible, chacun pour ses raisons et chacun avec une passion commune. Aucune emphase sur ces personnages qui vont se croiser au fil des ans. Ils vont ainsi prendre chacun leur tour les rênes d'une enquête âpre et ténue se heurtant sans cesse aux difficultés d'un dossier qui accumule pendant des années les fausses pistes, dans la recherche constante d'indice exploitable.

Grâce aux talents des acteurs (les 3 sont parfaits, les seconds rôles aussi, la liste est longue) et à la justesse de leur caractérisation, on est emportés avec eux dans les aléas d'une enquête qui piétine, rebondissant sans cesse sur les nouvelles pièces d'un puzzle insoluble. Et comme eux au fur et à mesure de la chronologie, la frustration prend le pas sur l'excitation et on vit avec nos tripes les nombreux début de pistes et les tout aussi nombreux écueils. La dernière heure qui voit ainsi le personnage de Graysmith reprendre le flambeau est pour moi la plus passionnante, voyant au travers des yeux hagards d'un civil le poids écrasant d'une enquête impossible, opacifiée par les nombreuses zones d'ombre, la lourdeur de l'administration et le temps qui passe. Les détails ressurgissent alors de façon vertigineuse et le langage cinématographique allie alors une dramaturgie parfaite à un sens précis de la reconstitution.

Fincher, avec ce travail énorme de scénario, cette gestion du rythme hyper équilibrée et cette réal souple, classique et à la fois hyper travaillée, réussit à nous communiquer la même passion qui l'habite et à nous impliquer dans cette histoire du Zodiac, pourtant inachevée. Et le mélange entre le film dossier (dossier mené par des flics et des journalistes), l'aspect sociétal du climat de terreur, l'aspect plus intime de la recherche de vérité, et l'extrême rigueur de la construction narrative, font de ce film une expérience cinématographique en tous points intense.

Re: [elpingos] Mes Critiques en 2012

MessagePosté: Ven 07 Déc 2012, 14:54
par Scalp
Tient A7gas a encore presque frappé :mrgreen: ( sinon belle critique mister ;) )

Re: [elpingos] Mes Critiques en 2012

MessagePosté: Ven 07 Déc 2012, 14:55
par elpingos
Thanks dude :super:

Re: [elpingos] Mes Critiques en 2012

MessagePosté: Ven 07 Déc 2012, 15:45
par Logan
Scalp a écrit:Tient A7gas a encore presque frappé :mrgreen: ( sinon belle critique mister ;) )


Non mais comment on peut mettre 7,5 à ce film :paf: (on dira que je suis une langue de pute mais on retrouve toujours les deux mêmes ensembles d'ailleurs :eheh: )

Sinon ouais bonne critique mais il manque un point :nono:

Re: [elpingos] Mes Critiques en 2012

MessagePosté: Ven 07 Déc 2012, 16:07
par Jimmy Two Times
T'aurais pas regardé France 3 hier soir, Elpingos? :mrgreen:

J'ai vu un bout de The Game, qui passait en deuxième partie de soirée et alors que dans mes souvenirs, c'est du 7/8, le peu que j'en ai vu m'a consterné. C'est carrément indigne de Fincher. Je me le referai en DVD un de ces quatre mais il risque de prendre une grosse bastos en bonne et due forme. Je comprends tout à fait la critique de Scalp à présent.

Re: [elpingos] Mes Critiques en 2012

MessagePosté: Ven 07 Déc 2012, 16:19
par maltese
Jamais très bien compris ce désamour total envers The Game perso...

Mais je ne suis sans doute pas objectif : c'est ce film qui, à l'époque, m'a fait comprendre que le cinéma pouvait être autre chose que des comédies ou des films d'aventure/action grand public. Je le chérirai toujours pour ça. N'empêche que c'est la classe The Game 8)

Re: [elpingos] Mes Critiques en 2012

MessagePosté: Ven 07 Déc 2012, 16:26
par elpingos
Jimmy Two Times a écrit:T'aurais pas regardé France 3 hier soir, Elpingos? :mrgreen:

Ouaip c'est ça, par contre j'ai fait l'impasse sur The Game après... Mais bon pour une fois que tu peux avoir un film comme Zodiac en première partie de soirée et 160min sans aucune pub, ça fait plaisir.

Logan a écrit:Sinon ouais bonne critique mais il manque un point :nono:

Ouaip, j'ai hésité mais après je note aussi avec ma sensibilité. Car même si Fincher réussit le sans faute et prend aux tripes sur un sujet difficile, le sujet reste ce qu'il est et je peux comprendre que certains puissent trouver le film rébarbatif. C'est un film parfait pour moi, j'y ai repris beaucoup de plaisir mais il ne me procure pas pour autant une émotion de fou... Un peu difficile à exprimer... En tout cas je garde les 9,5 et 10 pour les films qui me touchent plus.

Re: [elpingos] Mes Critiques en 2012

MessagePosté: Ven 07 Déc 2012, 16:27
par Jimmy Two Times
Je le trouvais classe jusqu'à hier...

Re: [elpingos] Mes Critiques en 2012

MessagePosté: Ven 07 Déc 2012, 16:29
par maltese
Ben moi de mémoire, je lui mettrais un bon 9, mais j'avoue que j'ai de plus en plus "peur" de le revoir :mrgreen:

Re: [elpingos] Mes Critiques en 2012

MessagePosté: Sam 08 Déc 2012, 18:09
par Mark Chopper
Jimmy Two Times a écrit:T'aurais pas regardé France 3 hier soir, Elpingos? :mrgreen:

J'ai vu un bout de The Game, qui passait en deuxième partie de soirée et alors que dans mes souvenirs, c'est du 7/8, le peu que j'en ai vu m'a consterné. C'est carrément indigne de Fincher. Je me le referai en DVD un de ces quatre mais il risque de prendre une grosse bastos en bonne et due forme. Je comprends tout à fait la critique de Scalp à présent.


Tu peux y aller : je te soutiens :wink:

Re: [elpingos] Mes Critiques en 2012

MessagePosté: Sam 08 Déc 2012, 18:58
par Val
Pour ceux qui ont regardé sur F3, c'était qui l'invité de Taddéi après le film ? C'était intéressant ?

Re: [elpingos] Mes Critiques en 2012

MessagePosté: Dim 09 Déc 2012, 00:20
par Creeps
Quand c'est une bonne note personne s'indigne de la VF, je l'ai pas regardé à cause de ça perso...

Sunshine cleaning - 6,5/10

MessagePosté: Lun 10 Déc 2012, 11:23
par elpingos
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SUNSHINE CLEANING
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Christine Jeffs (2008) | 6,5/10


Bon ben c'est pas trop mal, mais vue la réputation je m'attendais à mieux quand même. Le trio Amy Adams, Emily Blunt, Alan Arkin en famille galérienne avait un très beau potentiel mais le film ne réussit seulement qu'en partie à remplir son contrat. Tout est un peu trop précipité et un peu trop balisé dans ce film, happy end compris, surfant sur une vague social-indé pas forcément désagréable mais bien trop court ici pour vraiment convaincre. En mettant ainsi en situation les 2 sœurs, le film avait de quoi livrer de belles scènes de comédie mais le scénario se disperse beaucoup trop, reléguant malheureusement cette belle idée de départ au 2e plan (à savoir une société improvisée de nettoyage de scènes mortuaires). Et les 90 petites minutes ne font que survoler les trop nombreux thèmes évoqués, entre le patriarche irresponsable, le nouvel ami handicapé, le gamin mignon mais incompris, la relation extra conjugale vouée à l'échec et l'absence de figure maternelle, tout ça sans pathos ni cliché mais quand même assez brouillon. Ainsi malgré de très bons comédiens le cahier des charges est bien trop ambitieux et pas assez approfondi (dans le drame, l'humour ou la psychologie) pour vraiment surprendre ou passionner. Reste quelques jolies scènes et un fond multiple intéressant mais en l'état le film reste un peu trop facile, et ne possède finalement rien de particulier ni d'original pour vraiment se mesurer aux grands succès du genre.
Un essai sympa sans plus qui se repose surtout sur son joli casting.