Ca fait trois fois que j’essaye de regarder ce Sherlock Holmes et à chaque fois je me suis endormi pendant la première demie heure du film. Grand masochiste dans l’âme, j’ai tenté dans un ultime effort de venir à bout de ce film qui, à priori, devait être un pur divertissement.
What the hell! Je suis plutôt indulgent avec les deux premiers longs métrages de Guy Ritchie (Arnaques, Crimes et Botanique/Snatch) en souvenir des gros délires avec les potes lors de nos années estudiantines, mais là force est de constater qu’on subit pendant deux très longues heures un tohu bohu sans queue ni tête.
Inutile de chercher à comprendre quoi que ce soit à l’histoire, véritable fourre tout qui voit Sherlock Holmes poursuivre un aspirant maître du monde aussi lisse que sa chevelure pleine de gomina (et interprété par le très fade Mark Strong). Pas de panique cependant, toutes les aberrations du scénario, clair comme du jus de boudin pour les spectateurs, trouveront une explication miraculeuse dans l’épilogue.
Visuellement, le film est plutôt laid avec sa photo grisâtre triste à mourir et ses décors qui dégueulent de CGI. La musique est sympatoche mais le thème principal est un peu trop répétitif. Non, le seul motif (c’est relatif) de satisfaction est à chercher du côté du duo de superstars Robert Downey Jr/Jude Law.
Leurs joutes verbales, régulièrement barbantes, offrent aussi quelques parties de ping-pong décalées voire burlesques. On finit également par rire de l’intrigue qui aligne les indices « deux ex machina » histoire de recoller les pages du script qui ont été, semble-t-il, égarées
Enfin, Guy Ritchie use et abuse de nombreux partis pris narratifs jusqu’à la corde. On a droit à plusieurs bastons en mode ralenti explicatif puis à vitesse normale (dans Snatch et avec des gitans, c’était marrant, ici ça semble hors de propos) et à des scènes qui utilisent de manière sporadique le procédé Rashomon.
Au final, on ressort très frustré de la vision de ce Sherlock Holmes revisited, objet difforme dont il est difficile de concevoir le succès populaire tant l’édifice est bancal et sans intérêt.
3.5/10