BE KIND, REVIEW!

Avengers de Joss Whedon - 2012

Je n'ai pour l'instant vu qu'assez peu de films Marvel, en fait juste un Hulk et Thor, donc des trucs nases. Je m'attendais à pire, imaginant que les défauts de ces différents films allaient s'additionner pour donner une bouillie scénaristique et visuelle complètement indigeste.

Finalement, c'est plutôt une bonne surprise. L'atout principal de cette adaptation, c'est d'avoir joué à fond sur le côté débile et outrancier que permet cet univers, fait de bric et de broc. Les gags sont bas du front mais souvent marrants, surtout quand Hulk les prend à son compte. Les punchlines claquent et tout le monde s'en balance non-stop. Ca donne du rythme et met la banane.

En revanche, c'était pas nécessaire de faire durer aussi longtemps la période s'étalant entre la présentation des persos et les fights de fin. Ca plombe le film, tout le monde raconte sa vie et parle pour ne rien dire, aucun intérêt.

Côté technique, un peu comme pour Thor, les FX sont globalement très aboutis : on croit à ce qu'on voit (à deux-trois séquences près). Mais le design des ennemis est toujours aussi foireux. C'est pas permis de proposer des adversaires aussi merdiques. Où ont-ils été pêcher ces carcasses de poisson géantes?

Le casting n'assure pas toujours, RDJr, Evans et Hemsworth ont les épaules pour jouer leur rôle, le reste, c'est une autre paire de manches... Samuel Jackson et Renner sont transparents, Ruffalo fait le job, sans plus, et Johansson arrive à ne pas être crédible ni plus sexy que ça.

Au final ça donne quand même un popcorn movie correct.

6/10

Tu le trouves bien Hemsworth ? Avec son allure de surfeur teubé, j'ai quand même du mal.

Ici je ne vois pas Thor comme un fin stratège, mais plutôt comme un boulet qui fonce dans le tas sans réfléchir. Donc oui, Hemsworth colle au perso pour ce film.

Ah oui, si on prend le film comme un divertissement débile, c'est vrai que ça fait le job et ça change des superslips dépressifs.

Bizarrement, je pense que j'aurais du mal à apprécier un film réunissant des dieux, des résidus foireux de la science et des ET se foutant sur la tronche, et qui se prendrait au sérieux.

Tu viens de définir Man of Steel.

C'est bien pour ça que le film ne m'attire pas.

Je ne suis pas un amateur de super-héros. J'ai lu assez peu de comics, alors que j'adore la BD, parce que leurs prises de tête me pètent généralement les couilles. Voir Spidey chouiner parce qu'être un superhéros et avoir une vie normale c'est inconciliable, ça ne m'intéresse pas. Ce qui m'intéresse chez eux, c'est le côté spectaculaire et visuel que leurs pouvoirs permet. Mais c'est light.

Quitte à avoir des prises de conscience, je préfère quand le héros est plus humain et que la trame se rapproche du polar genre les Batman/Daredevil de Tim Sale et Jeph Loeb, où Nolan a bien pioché pour son Dark Knight.

Ninja Kids de Joseph Kuo - 1982

Ah, les délices de Formose : son climat tropical, ses usines de confection et d'électronique bas de gamme, et, et... ses films de ninja cheapos!

Le titre est très largement mensonger, on s'attend à voir des gosses balancer des shurikens à la carotide de méchants guerriers, mais il n'en est rien. Pas de gosse à l'horizon! Petite déception d'emblée. Côté scénario ça sent gentiment le nanard, l'histoire est hyper simple, mais tellement mal racontée, qu'on est sans cesse perdu. La VF est du même acabit, foireuse comme souvent, mais pas assez pour faire véritablement rire.

C'est d'ailleurs le problème majeur de ce film, toujours sur la brèche, jamais complètement nanard. Il y a bien quelques passages pourrigolos, comme le ninja qui se dédouble deux-fois, avec un effet d'une mocheté et d'une candeur qui frôle l'attendrissant tellement c'est mal réalisé. Mais globalement, ça peut se regarder avec un œil sérieux et pour ça on remercie Mr Robert Tai! Il a concocté des chorégraphies vraiment réussies, avec pas mal d'idées, beaucoup de rythme, des passages accélérés, des trampolines, des filins, des nuages colorés... Toute la panoplie du film de fight cheapos est de sortie.

Malheureusement il faudra fermer les yeux sur pas mal d'autres choses, un long passage à vide après 1h de film, un héros qui singe le petit dragon alors que c'est complètement hors de propos, un méchant enroulé dans une couverture de survie avec un rire démoniaque communicatif, et surtout des scènes de cul sans intérêt et qui s'éternisent.

Au final, même si ça sent le film fait à la va-vite, on ressent aussi cette envie d'en donner pour son argent au spectateur.

6/10

Django Unchained de Quentin Tarantino - 2013

Quentin Tarantino déplace son cirque habituel dans un décor qui devrait lui être familier et qui a bien besoin d'être dépoussiéré.

Sur le papier, une fois de plus, il a l'air d'avoir réuni tous les ingrédients habituels qui ont fait de ses précédents films des succès. Une BO hétéroclite mais bien choisie, un pitch pas extraordinaire, une durée conséquente, un casting trié avec soin et laissant espérer de bonnes surprises, libre à lui ensuite de rajouter sa sauce, à savoir des dialogues fun, des situations tordues et des clins d’œil divers pour donner du rythme.

Pendant la première partie, ça fonctionne sans problème. On découvre les deux personnages principaux, on est sans cesse cueilli à froid par les actions de Waltz, même si sa façon de se sortir des emmerdes rappelle très fortement sa scène de négociation à la fin d'Inglorious Basterds, où il parlemente avec Brad Pitt. La scène avec le Klan est énormissime, même si Don Johnson n'en impose pas assez.

Passé ce long prologue, vraiment divertissant, arrivent les deux autres morceaux de l'histoire : l'arnaque et la vengeance. Les ficelles scénaristiques habituelles de Tarantino, donc. Pourtant c'est là que tout s'enlise. Les scènes s'étirent, s'allongent, se répètent, et il faut vraiment quelques moments bien sentis pour que l'ennui ne pointe pas trop son nez (notamment le gunfight dans la maison! )

Étonnant de la part de Tarantino, habitué du bavardage fun, capable de rendre intéressant n'importe quelle conversation. Mais le fait est qu'on lui reproche souvent de ne pas se renouveler, alors qu'il le fait, mais pas dans le bon sens. Avec IB, et à nouveau ici, il a décidé de suivre un déroulement linéaire et de faire une croix sur ses récits éclatés qui ont fait sa marque de fabrique. Grossière erreur, on perd énormément de surprise. Et dans cette partie du film où tout devient cousu de fil blanc, ça manque cruellement.

Seconde caractéristique laissée de côté : la galerie de persos et les différentes storylines qui en découlent et qui s’entremêlent. Comme dans IB, fini la multiplication des persos et surtout des histoires. Dans IB il n'y en avait plus que deux et ici... une seule! Là, il n'y a pas besoin d'avoir un master en cinématologie pour savoir que ça va être plus que light pour combler 2h45 de métrage où les dialogues cools dominent. Forcément, il y a des redites dans les attitudes et les situations. Avec seulement 4 persos qui existent vraiment dans cette partie du film, et même plus que deux dans la dernière partie, ça ne va pas suffire. Du coup on se paye des scènes casse burne, comme celle du transit jusqu'à Candyland, interminable, et pas passionnante.

En laissant de côté une partie de ce qui faisait sa griffe, Tarantino s'est tiré une balle dans le pied et a rendu son film presque pénible par moment. Dommage, il avait le matériau pour faire quelque chose de plus simple et plus fun, mais encore aurait-il fallu tailler dans le vif.

6,75/10

pabelbaba a écrit:Étonnant de la part de Tarantino, habitué du bavardage fun, capable de rendre intéressant n'importe quelle conversation.

Mouais, ça commence à dater cette baisse de régime je trouve. Ses dialogues m'endorment depuis Kill Bill vol. 2 (on est loin du fun des années 90). Là, pour le coup, j'avais senti une amélioration (sauf lors du long repas chez DiCaprio).

Il n'a pas non plus fait 50 films depuis KB2.

En le comptant, ça fait trois quand même (et IB compte pour deux tellement il est chiant sur ce plan).

Rien que les discussions des filles dans la première partie de Death Proof, c'est à se pendre tellement je m'en cogne.

A sa décharge, deux d'entre eux sont "historiques", donc plus casse gueule côté dialogue. Difficile de proposer quelque chose de fun/cool, sans faire pâtir la crédibilité du film dans ces conditions. L'exercice est beaucoup plus difficile qu'avec un film contemporain.

faites vous plaisir et regardez Sukiyaki Django, ça vaut le détour et les monologues de Tarantino sont terribles, à voir....et critiquer......

Il fait parti de mon top 100 je crois!