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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2013

MessagePosté: Lun 28 Oct 2013, 19:39
par Mark Chopper
Comment il ne fait pas envie son début de carrière...

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2013

MessagePosté: Lun 28 Oct 2013, 19:40
par Alegas
Et le prochain que je dois mater a l'air collector. :chut:

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2013

MessagePosté: Lun 28 Oct 2013, 19:43
par Mark Chopper
Oui, je me souviens de la bande-annonce qui m'avait fait dégueuler à l'époque.

En fait, rien ne laissait présager le niveau atteint par la suite :eheh:

Eyes Wide Shut - 8,5/10

MessagePosté: Ven 01 Nov 2013, 12:24
par Alegas
Image


Eyes Wide Shut de Stanley Kubrick

(1999)


Kubrick, l'un de ces rares réalisateurs qui arrivent à me faire détester un de ces films à la première vision, pour ensuite me passionner à la seconde avec le même métrage. Est-ce le fait d'avoir découvert entre-temps le reste de son œuvre ? Toujours est-il que Eyes Wide Shut, film que je trouvais autrefois prétentieux, ennuyeux et facile, s'impose à mes yeux comme l'une des pièces les plus marquantes de son auteur, ainsi que l'une des plus captivantes. Sorte de faux-film sur l'amour, qui se révèle être bien plus une pièce paranoïaque sur le désir sexuel et la peur d'admettre que son couple est avant tout l'union de deux êtres humains, avec les faiblesses que cela comprend. Si un tel sujet peut faire peur sur une durée de 2H40, Kubrick gère une nouvelle fois à merveille son sens du rythme. Les 48H du récit se ressentent sans pour autant être ennuyeuses, et les longs dialogues sont absolument captivants, le mérite revenant pour beaucoup à un casting très inspiré. Nicole Kidman, dont le personnage hante le film sans pour autant être réellement présente, a rarement été aussi bonne à l'écran, et Tom Cruise trouve là un de ses meilleurs rôles et cela laisse rêveur quand à ce qu'aurait pu faire Kubrick avec d'autres acteurs s'il était toujours vivant. Surtout en terme de mise en scène, le génie de Kubrick explose dans le cadre, et si le film globalement n'est pas forcément son travail visuel le plus marquant, il signe tout de même quelques séquences les plus inspirées de sa carrière, en témoigne le passage dans le manoir qui est la gros morceau de bravoure du métrage, une scène qui frôle l'ambiance du cinéma de David Lynch, tout en gardant un caractère très kubrickien, avec la beauté visuelle et le malaise que cela comprend (le tout renforcé par une bande-son hypnotisante). A l'instar d'un film comme 2001 ou la seconde partie de Shining, c'est le genre de film qu'il est impossible de saisir totalement, tant Kubrick brouille et multiplie les pistes de lecture (notamment la symbolique du rêve de Kidman). Cela donne une film en tout point fascinant, une sorte de film-testament de son auteur qui traite frontalement d'une des thématiques les plus récurrentes de son œuvre (la décadence et le pouvoir du sexe dans notre société). Le dernier très grand film du Maître, et c'est un véritable bonheur que de redécouvrir ce film après être passé à côté il y a des années.


NOTE : 8,5/10

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2013

MessagePosté: Ven 01 Nov 2013, 12:49
par Jack Spret
J'adore l'atmosphère qui entoure le film, empreinte de mystère et de faux-semblants.
Chaque parole est mesurée, chaque geste est comme ralenti, on se croirait dans un rêve érotique.

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2013

MessagePosté: Ven 01 Nov 2013, 13:47
par elpingos
Un film qui gagne en effet à la révision.

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2013

MessagePosté: Ven 01 Nov 2013, 14:16
par Val
C'est en effet un film assez difficile d'accès en fin de compte je crois. Cela est en grande partie du au fait que l'on hésite sur certaines scènes entre le génie et le nanar : les scènes érotiques (Cruise imaginant sa femme se faisant sauter par une sorte de marin si mes souvenirs sont bons, l'orgie,...) semblent sortis d'un mauvais film érotique, les scènes en extérieur provoquent une inquiétante étrangeté (comme l'a dit Scorsese, ça ressemble à New-York et pourtant, quelque chose ne tourne pas rond),... Cela tient, il me semble, au fait que le film est construit comme un cauchemar, celui d'un bourgeois qui se retrouve confronté à tous ses fantasmes refoulés. Il y a d'ailleurs une gradation dans les fantasmes : on démarre avec quelques flash sortis d'un porno chic qui viennent à la tête de Cruise puis la prostitution, la partouze, la pédophilie, le meurtre. D'ailleurs, chaque "transgression" est accompagnée de sa punition, comme si Cruise était infantilisé pendant tout le film : la pute et la peur du SIDA, la partouze et la mort de la fille,...

Il me semble qu'il y a une distanciation de la part de Kubrick, qui critique la morale bourgeoise et la normalisation des imaginaires, qui conduit à la frustration (Cruise étant embarqué dans ce cauchemar par sa prise de conscience qu'il ne comprend peut-être pas tout aux désirs de sa femme), frustration dont il ne parvient pas à s'affranchir, puisqu'il restera spectateur pendant tout le film. Mais Kubrick s'interroge en même temps sur lui-même (suis-je capable de comprendre la femme qui partage ma vie ?). Je trouve le film encore plus d'actualité à l'époque où la normalisation de fantasmes et des imaginaires s'accélère avec la démocratisation du porno.
Et contrairement à ce qu'on peut lire, le film n'est absolument par puritain, c'est une oeuvre critique et angoissée, mais qui s'achève sur une note d'optimisme (finalement, ce n'est pas important que nous nous comprenions, baisons). Il me semble aussi qu'on trouve dans Eyes Wide Shut la concrétisation de toutes les obsessions de Kubrick qui signe par ailleurs son premier film qui n'est pas un film de genre (tout juste pourrait on le qualifier de film "européen" si on peut y voir un genre à part entière) et qui conclut merveilleusement son Oeuvre (ou qui aurait pu en ouvrir une nouvelle phase). Je crois qu'il s'agit probablement de mon Kubrick préféré.

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2013

MessagePosté: Ven 01 Nov 2013, 16:02
par maltese
Belle analyse Val, ça me donne envie de revoir le film (quoique ta signature donne toujours envie en fait :eheh: ). Je l'ai toujours beaucoup aimé, mais sans être bien sûr de ce qui m'inspire à chaque fois un véritable malaise. Mais c'est effectivement peut-être bien le film de Kubrick le plus "crypté" avec 2001 et Shining.

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2013

MessagePosté: Ven 01 Nov 2013, 16:06
par Alegas
Val, rajoutes quelques lignes à ton analyse et va mettre ça sur ton topic, ça serait très bien comme critique.

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2013

MessagePosté: Ven 01 Nov 2013, 16:17
par Val
Ouais mais faudrait que je le revois d'abord, pas vu depuis 2 ans et demi (en salles :love: ). J'écrirais sans doute un truc plus consistant à ce moment-là mais ta critique était l'occasion de rebondir. :wink:

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2013

MessagePosté: Ven 01 Nov 2013, 18:49
par Waylander
Aussi bien fond que forme ce Kubrick = de la daube.

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2013

MessagePosté: Ven 01 Nov 2013, 18:56
par angel.heart
Moi j'avais bien kiffé.

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2013

MessagePosté: Ven 01 Nov 2013, 18:57
par Jed Trigado
Ouais bof ce Kubrick quand même.

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2013

MessagePosté: Sam 02 Nov 2013, 21:26
par zack_
Waylander a écrit:Aussi bien fond que forme ce Kubrick = de la daube.

:super:

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2013

MessagePosté: Sam 02 Nov 2013, 21:48
par Mark Chopper
Faut pas déconner... Qu'on n'accroche pas au fond c'est une chose, mais la forme est inattaquable.