BE KIND, REVIEW!

Une excellente surprise de la part d'un film qui ne paye pas de mine à première vue (d'autant que c'est le premier film du réalisateur que je découvre), une œuvre qui mise avant tout sur le fait de déjouer les attentes du spectateur et dans cette optique je déconseille très fortement la lecture de cette critique à celui qui aurait envie de ne pas se gâcher le plaisir. Vendu comme un polar social où l'on suivrait Ryan Gosling en cambrioleur paumé durant près de 2H30, le film se révèle être un bien plus gros morceau que ça, plus ambitieux, plus authentique et certainement plus intéressant que ne le laissait présager son postulat de départ. Ainsi, quelle surprise de se rendre compte que le personnage de Gosling n'est finalement qu'une partie d'une intrigue se déroulant sur plusieurs décennies et qui suit plusieurs personnages de façon logique pour livrer au final un drame poignant où la relation paternelle et la notion de lien du sang sont au cœur du récit. Certes, le film n'est pas parfait, et aurait pu être encore plus captivant et plus puissant sur le plan émotionnel, mais le fait est qu'avoir de telles surprises est une chose devenue bien trop rare au cinéma, l'ambition et le culot de ce drame rattrape très bien les menus défauts d'un film qui excelle sur de nombreux points. Clairement pas un film de mise en scène (même si quelques très belles scènes sortent du lot) ni forcément un film qui mise totalement sur ses acteurs (Bradley Cooper confirme d'ailleurs l'excellent acteur qu'il peut être) mais avant tout un film qui joue sur l'émotion de son histoire qui risque d'en toucher plus d'un. Un très beau film inattendu qui risque de rester l'une des plus jolies surprises de cette année 2013.

Un film qui, à l'époque de sa sortie, devait être sacrément étonnant à voir mais qui se revoit avec un peu plus de difficulté aujourd'hui. Car Darkman est ce qu'il est, à savoir un brouillon de ce que sera par la suite la trilogie Spider-Man de Sam Raimi, et de la même manière que Blade 2 et Hellboy 2 pour Guillermo Del Toro, voir la version la plus aboutie fait forcément du mal à la version antérieure. Certes, Darkman n'est pas que ça, il est aussi un film dont la patte de son auteur se ressent à chaque instant, mais le fait est que ce premier film à haut budget (terme relatif, mais véridique en comparaison des films précédents) manque singulièrement de maîtrise quand à la façon de gérer la mythologie du personnage. Rien que l'approche du récit a tendance à le prouver, puisque Raimi tente à la foi de créer un personnage sérieux et volontairement sombre tout en voguant sur la vague comic-book, ce qui donne lieu à quelques scènes tout droit sorties d'un cartoon (la poursuite en hélicoptère plombée par son humour, la première scène des mafieux qui donne l'impression de regarder une parodie d'un John Woo) voire carrément des séquences intimistes qui sonnent horriblement faux. Rajoutons à cela un casting pas bien exploité (McDormand et Neeson son vraiment peu convaincants) et des effets visuels ultra kitschs (là où Evil Dead 2, réalisé plus tôt, vieillit beaucoup mieux) et on obtient un film qui a quand même du mal à s'imposer aujourd'hui et qui garde surtout un intérêt en tant que film de Sam Raimi et comme annonciateur d'une trilogie beaucoup plus maîtrisée sur la forme et les thématiques.

Un sympathique plaisir coupable toujours bon à prendre en cette période où les films d'action généreux et bien foutus se font rare. C'est typiquement le genre de film qui aurait pu être une bouse sans nom, mais le fait est que sa volonté de plonger à fond dans le film d'action premier degré des années 90 donne un véritable intérêt à l'entreprise et ce, malgré une ambiance ultra-patriotique qui rappelle beaucoup certaines productions de Roland Emmerich (le film faisant bien plus penser à un Air Force One qu'à un Die Hard). Le script est donc très con (le coup du système qui fait exploser toutes les ogives même lorsqu'elles sont encore dans des silos c'est assez priceless), les effets spéciaux très moches (le crash de l'avion ultra pixelisé qui fait passer Expendables 2 pour Avatar), les personnages caricaturaux (la mort de la femme du président, prévisible comme pas permis) mais ça fonctionne quand même en tant que divertissement d'action pur et dur car à ce niveau là Olympus has fallen remplit parfaitement son contrat. Certes, les scènes d'action ne sont pas ce qu'on a vu de mieux ces dernières années, mais c'est lisible, posé et assez jouissif par moment, avec quelques écarts de violence surprenants (le coup de couteau dans la bouche). Butler en action man, ça lui va très bien, dommage que le reste du casting soit pas super exploité malgré la présence de très bons acteurs. Pas sur que ça supporte une seconde vision, mais là encore ce n'est clairement pas le but du film.

Films vus :

62 : Möbius, Eric Rochant, 2013, Ciné VOST : 6,5/10
63 : The 13th Warrior, John McTiernan, 1999, Blu-Ray VOST : 9/10
64 : Zaytoun, Eran Riklis, 2012, Ciné VOST : 5,5/10
65 : Drag Me To Hell, Sam Raimi, 2009, Blu-Ray VOST : 7/10
66 : Oz, The Great And Powerful, Sam Raimi, 2013, Ciné 3D VOST : 5/10
67 : The Red Violin, François Girard, 1998, Truc VOSTA : 7/10
68 : Interview With The Vampire, Neil Jordan, 1994, Blu-Ray VOST : 6,5/10
69 : Tarzan, Kevin Lima & Chris Buck, 1999, DVD VOST : 5,5/10
70 : Balada Triste De Trompeta, Alex de la Iglesia, 2010, Truc VOST : 7,5/10
71 : Cloud Atlas, Lana & Andy Wachowski & Tom Tykwer, 2012, Ciné VOST : 9,5/10
72 : Cloud Atlas, Lana & Andy Wachowski & Tom Tykwer, 2012, Ciné VOST : 9,5/10
73 : To The Wonder, Terrence Malick, 2013, Ciné VOST : 6,5/10
74 : The Imaginarium Of Doctor Parnassus, Terry Gilliam, 2009, Blu-Ray VOST : 4,5/10
75 : This Is 40, Judd Apatow, 2012, Ciné VOST : 4/10
76 : The Devil's Advocate, Taylor Hackford, 1997, Blu-Ray VOST : 8/10
77 : The Hangover, Todd Phillips, 2009, Truc HD VOST : 5,5/10
78 : Papillon, Franklin J. Schaffner, 1973, Blu-Ray VOST : 7/10
79 : Ip Man, Wilson Yip, 2008, Blu-Ray VOST : 5,5/10
80 : Spring Breakers, Harmony Korine, 2013, Ciné VOST : 2,5/10
81 : The Place Beyond The Pines, Derek Cianfrance, 2013, Ciné VOST : 7,5/10
82 : La Bouche De Jean-Pierre, Lucile Hadzihalilovic, 1997, DVD VF : 7/10
83 : Darkman, Sam Raimi, 1990, Truc VOST : 6,5/10
84 : Olympus Has Fallen, Antoine Fuqua, 2013, Ciné VOST : 5,5/10
85 : Army Of Darkness, Sam Raimi, 1992, Blu-Ray VOST : 6,5/10
86 : All The President's Men, Alan J. Pakula, 1976, Blu-Ray VOST : 8/10
87 : Le Premier Jour Du Reste De Ta Vie, Rémi Bezançon, 2008, DVD VF : 9/10
88 : Iron Sky, Timo Vuorensola, 2012, Blu-Ray VOST : 1,5/10
89 : Superman Returns, Bryan Singer, 2006, DVD VOST : 2/10
90 : G.I. Joe Retaliation, Jon M. Chu, 2013, Ciné VOST 3D : 3/10
91 : Blackthorn, Mateo Gil, 2011, Blu-Ray VOST : 7,5/10
92 : L'Ours, Jean-Jacques Annaud, 1988, Blu-Ray VOST : 8/10
93 : Cloud Atlas, Lana & Andy Wachowski & Tom Tykwer, 2012, Ciné VOST : 10/10



Découverte du mois :




Autres découvertes marquantes :

Comme finalement chaque opus de la trilogie Evil Dead, Army of Darkness est un film qui fonctionne de façon totalement indépendante et qui possède une identité propre. Du coup, en ce qui me concerne, ce troisième volet est à la fois une très bonne surprise tout comme il est une déception dans ce qui le caractérise. Car autant l'initiative de Raimi de ne jamais vouloir se répéter est une volonté louable et digne d'intérêt, autant le final d'Evil Dead 2 m'avait fait fantasmer un film que je n'ai retrouvé que sur la première demi-heure, totalement jouissive et où Ash est iconisé comme jamais (le saut pour retrouver la tronçonneuse, un très grand moment de rigolade comme j'aurais aimé en avoir sur le reste du métrage).

Certes, la suite reste toujours à un excellent niveau, combinant l'action jouissive et le cartoon assumé, mais le fait est que la construction du film est tellement dans cette optique qu'on y perd finalement la volonté de raconter un récit simple. Du coup, le film ressemble plus à une succession de scénettes dont le seul but est humoristique (le passage des mains au cimetière en est un parfait exemple) et est loin de l'efficacité ultime que pouvait avoir Evil Dead 2 (rien que le climax final donne l'impression d'en faire trop) avec beaucoup trop d'éléments à peine utilisés (la main métallique). Néanmoins, le film a beaucoup de qualités, notamment via sa générosité où sa capacité extrême à mettre son héros dans les pires situations possibles. Clairement pas un film qui fera de l'ombre à son prédécesseur, mais ça reste une valeur sure dans l'humour horrifique.

EDIT revision du 21/12/2016 : J'ai été un peu méchant concernant la seconde partie du film. Ok l'argument des scénettes comiques est vrai en milieu de métrage, mais le climax final ultra généreux et techniquement recherché fait que je pardonne aisément ces écarts. Du coup, j'augmente ma note d'un bon point.