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Plomb dans la Tête (Du) - 7,5/10

MessagePosté: Jeu 28 Fév 2013, 05:30
par Jimmy Two Times
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Du Plomb dans la Tête - Walter Hill - 2013


Assurément un film qui divisera les générations de spectateurs. Walter Hill emmerde les modes et tendances du cinéma d'action contemporain et s'entête à réaliser un film gaulé à l'ancienne, qui a les deux pieds dans les 80's. Troussé comme un actioner de l'époque et pratiquement dépourvu de tout effet de style tape à l'oeil, Du Plomb dans la Tête ravira les vieux briscards bercés par les exploits des anciennes gloires du genre dont Sly fut un des tauliers. Dès l'introduction, qui voit ce dernier et son co-équipier tueur à gages investir une chambre d'hôtel pour effectuer un contrat, on sait qu'on va voyager 25 ans en arrière. Pas sexy pour un sou, cette scène expéditive et son anti-héros badass posent les balises des 90 minutes à venir. Le générique confirme la donne avec ses gros riffs de guitare d'un autre temps et ses touches d'harmonica. Les bleus-bites élevés aux ersatz façon MTV sont priés de laisser les bonhommes de 30/40ans s'injecter leur dose de plaisir coupable en paix.

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Tu vois, ça c'est le sécateur avec lequel on a coupé les couilles de mon pote Bruce Willis avant qu'il accepte de jouer dans l'immonde Die Hard 5 qui renie tout ce qu'on a entrepris de construire dans les années 80


L'histoire est purement fonctionnelle (mais vraiment). Sly fait équipe avec un jeune flic d'origine coréenne de Washington pour remonter un réseau de pourritures (avocats, flics et autres para-militaires bodybuildés) qui ont buté feu son partenaire. On craint un instant que l'aspect buddy movie un peu con ne prenne le dessus sur le ton de cette entame réjouissante, il n'en est rien. Les deux associés de fortune aux méthodes diamétralement opposées se tirent la bourre en permanence. Le sidekick de service incarné par Sung Kang n'est pas là pour lancer de la vanne débile mais juste pour permettre au film d'avoir une petite connotation contemporaine (on l'a vu dans la franchise Fast & Furious). Il n'y aura pas d'autre concession.

Hill nous fait plaisir et balance régulièrement des scènes d'action aussi sèches qu'expéditives. Au combat, et afin de ne pas trop trahir la différence d'âge entre papy Stallone et ses opposants, il y va d'un montage un peu cut, qui ne vire toutefois jamais dans l'excès au point de devenir illisible. Ça tabasse violemment, ça se headshote entre amis sans oublier quelques auto-citations (l'aspect nocturne et buddy movie de 48 heures, le hammam rappellant Double Détente, que des trucs qui parleront aux trentenaires et plus quoi...). Sly n'oublie pas de balancer de la bonne punchline tel le métronome du verbe qu'il est :mrgreen: . Et à 66 piges, il pète le feu, c'est indéniable.

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Shotgun check! Un plan façon "spéciale Stallone" check! Axe to axe check! Merci Walter!


Dans les seconds rôles, on retrouve des têtes connues comme le has been ultime Christian Slater. Le rôle est un peu nase mais les évènements autour du personnage et notamment la scène d'interrogatoire font partie des meilleures scènes du film. On retoruve également Adewale "Adebisi" Akinnuoye-Agbaje (la série Oz) dans un rôle un peu ingrat et pas très bien écrit. Mais l'autre atout du film côté casting, c'est le colosse Jason Momoa (Game of Thrones). On peut penser que son personnage est simpliste mais finalement, en creusant un peu, celui-ci en dit long sur les intentions de Hill et sur son point de vue de la production ciné actuelle. En gros, ce bourrin (le vrai bad guy du film) se fout complètement des motivations pécuniaires des deux gus cités plus haut. Lui, il est là pour la castagne et pour faire respecter la parole des autres. En gros, faites pas chier avec vos histoires à dormir debout! On est là pour se mettre sur la gueule! Putain de philosophie! 8)

Il y a bien une légère baisse de régime à mi-parcours (la scène Eyes Wide Shut style qui traîne un peu en longueur), des évènements prévisibles (avec la fifille de Stallone) et une fin un peu convenue (ça, c'est le côté happy end du buddy movie) mais rien qui n'empêche aux amateurs qui ont grandi avec ce genre de film de bouder leur plaisir. On est pas en train de parler d'un film qui va concourir pour les Oscars 2014 mais juste d'un gros défouloir qui tâche (ça saigne généreusement), réalisé de façon old school (on la sort souvent cette expression mais c'est encore plus le cas ici) et dont le seul baromètre qualitatif est le sourire qui s'affiche sur le visage de ses spectateurs avertis (une poignée d'irréductibles). Le premier qui nous sort que Die Hard 5 est mieux, on lui pète les guibolles, on lui arrache les roustons et on le jette aux cochons!

7.5/10

Re: [Jimmy Two Times] Mes critiques en 2013

MessagePosté: Jeu 28 Fév 2013, 07:13
par Heatmann
oui le script est pretext et va droit au but , cela dit des perso comme slater et le gros black qui a un nom a dormir debout , ben ils ont au moin des fonction , des truc a dire , une petite magouille qui cree les enjeu et franchement pour la narration ca coupe tout les bout de gras et a bien plus d'histoire que le arnie qui dure 20 min de plus par exemple .

Re: [Jimmy Two Times] Mes critiques en 2013

MessagePosté: Jeu 28 Fév 2013, 08:17
par Pathfinder
:super: excellente critique Jimmy. Ça va me pousser au cul pour le voir!

Re: [Jimmy Two Times] Mes critiques en 2013

MessagePosté: Jeu 28 Fév 2013, 09:26
par Jimmy Two Times
Justement, l'histoire prétexte, ça n'est même pas un défaut. Je reproche trop souvent aux films d'action modernes de péter plus haut que leur cul avec des scripts à dormir debout. Par exemple, dans Faster toute la storyline autour du jeune tueur à gages, ça m'a niqué le film. Ici, aucun bout de gras effectivement et comme tu dis Heatmann, un vrai film des 80's, pas un hommage, mais un bug jouissif dans la prod' US.

Faudra pas que Scalp se focalise trop sur le comics, qui reste une simple inspiration à priori, et voir le film comme un bon complément plutôt qu'une adaptation. Sinon, Southern Confort, faut prendre quoi? :mrgreen: DVD, blu-ray? Quelle zone/région?

Merci Path' :wink:

Re: [Jimmy Two Times] Mes critiques en 2013

MessagePosté: Jeu 28 Fév 2013, 09:29
par Scalp
BD pas comics ( oui j'y tient c'est pas pareil :mrgreen: ) après dès l'orientation du projet j'ai compris que le film s'éloignerait du matériaux de base qui ressemble beaucoup à du Tarantino ( c'est très bavard sur du vent ), et avec Hill ça peut pas ressembler à du Tarantino

Re: [Jimmy Two Times] Mes critiques en 2013

MessagePosté: Jeu 28 Fév 2013, 09:30
par Heatmann
ouai voila, ok c'est un peu pretexte mais justement , ce que je dit c'est que bien que ce soit un script classique pour faire exactement ce type de film , et bien que la durer soit bien trop courte , je trouve justement ca se donne quand meme la peine de raconte une vrai intrigue qui a bien plus de matiere que plein de film similaire qui dure 20/30 minute de plus :super:

Re: [Jimmy Two Times] Mes critiques en 2013

MessagePosté: Jeu 28 Fév 2013, 09:33
par Killbush
Ah bah là c'est jamais bavard sur du vent, les dialogues sont cash, ça discute pas trois heures pour buter un mec :mrgreen:

Excellente critique Jimmy, je serais même un peu plus enjoué que toi sur certains points tant le film livre la marchandise, et c'est clair qu'il ne fera pas l'unanimité.

Re: [Jimmy Two Times] Mes critiques en 2013

MessagePosté: Jeu 28 Fév 2013, 14:50
par Pathfinder
Jimmy Two Times a écrit:Justement, l'histoire prétexte, ça n'est même pas un défaut. Je reproche trop souvent aux films d'action modernes de péter plus haut que leur cul avec des scripts à dormir debout. Par exemple, dans Faster toute la storyline autour du jeune tueur à gages, ça m'a niqué le film. Ici, aucun bout de gras effectivement et comme tu dis Heatmann, un vrai film des 80's, pas un hommage, mais un bug jouissif dans la prod' US.

Faudra pas que Scalp se focalise trop sur le comics, qui reste une simple inspiration à priori, et voir le film comme un bon complément plutôt qu'une adaptation. Sinon, Southern Confort, faut prendre quoi? :mrgreen: DVD, blu-ray? Quelle zone/région?

Merci Path' :wink:

Southern, prends le zone b UK à 12 livres. Image de ouf en zone b. Puis le film quoi...

Re: [Jimmy Two Times] Mes critiques en 2013

MessagePosté: Jeu 28 Fév 2013, 16:24
par Count Dooku
Scalp a écrit:BD pas comics ( oui j'y tient c'est pas pareil :mrgreen: ) après dès l'orientation du projet j'ai compris que le film s'éloignerait du matériaux de base qui ressemble beaucoup à du Tarantino ( c'est très bavard sur du vent ), et avec Hill ça peut pas ressembler à du Tarantino

Oui d'ailleurs Casterman a ressorti une intégrale (sans doute pour profiter de la sortie du film) et je l'ai achetée. J'ai juste lu le premier tome, c'est excellent (de Matz j'avais déjà adoré Le Tueur, encore une BD qui se prêterait bien à une adaptation cinématographique) et effectivement ce côté Tarantino m'a sauté aux yeux dès le début, avec la discussion des deux tueurs à gages sur les chaussures à 2000$, juste avant d'effectuer un contrat (ça rappelle évidemment le début de Pulp Fiction).

Re: [Jimmy Two Times] Mes critiques en 2013

MessagePosté: Jeu 28 Fév 2013, 18:32
par Jimmy Two Times
Ne t'attends pas à ce genre de digression dans le film. Sly n'est pas là pour causer chiffon! :mrgreen:

Re: [Jimmy Two Times] Mes critiques en 2013

MessagePosté: Jeu 14 Mar 2013, 12:45
par Jimmy Two Times
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6.5/10


Je souffre de Killbushïte en ce moment alors je me contente d'un petit edit de ma critique pour ce petit film sans prétention qui passe très bien le cap de la seconde vision. L'aspect found footage de la réal', qui m'avait un peu gavé sur grand écran passe mieux sur une TV. Ca vaut mieux que toutes les productions boursouflées récentes de la Marvel et je crois même que je le préfère au mastodonte soporifique Avengers...

Limitless - 4/10

MessagePosté: Jeu 14 Mar 2013, 13:47
par Jimmy Two Times
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Limitless - Neil Burger - 2011


Comme beaucoup de films-concept, ce Limitless intrigue pendant 30 minutes avant de virer indéniablement dans une approche très consensuelle de son sujet, la drogue sous toutes ses formes. Le script aurait clairement gagné à patauger jusqu'à son terme dans le cynisme qui lui sied très bien pendant la première partie. Bradley Cooper tient le film sur ses épaules de beau gosse mais son face à face avec le grand Bob (qui cachetonne comme toujours depuis des lustres) manque sérieusement de piquant. Le réalisateur a un nom prédestiné de yes men (Burger) et après avoir fait du sous Christopher Nolan (L'Illusionniste), il fait ici du sous Danny Boyle. Son prochain film devrait le consacrer sur l'autel du manque de personnalité...

Réalisation et montage tape à l'oeil, effets visuels douteux, tu peux aller postuler sur MTV, personne ne t'en voudra... Heureusement, le film ne commet pas l'erreur de s'étirer en longueur et reste divertissant malgré un intérêt qui s'effrite au fil des minutes. Après, il ne faut pas être trop regardant sur les raccourcis et autres facilités (dans le monde de Limitless, on peut tuer sans être ennuyé pour autant...) Il y avait sûrement matière à faire un bon bouquin à tendance parano, la version ciné fait penser à un Equilbrium version success story... Limitless fait le même effet qu'une mauvaise drogue (si tant est qu'on accepte qu'une drogue puisse être bonne), elle fait illusion quelques instants avant de décevoir irrémédiablement pour ses effets galvaudés...Limitless mon cul, limited plutôt.

4/10

Re: [Jimmy Two Times] Mes critiques en 2013

MessagePosté: Jeu 14 Mar 2013, 15:13
par Mark Chopper
Arrête les daubes et reprends ton cycle Kitano !

Re: [Jimmy Two Times] Mes critiques en 2013

MessagePosté: Jeu 14 Mar 2013, 15:37
par Jimmy Two Times
Je suis pas assez concentré pour du Kitano en ce moment...Je ne lui ferais pas honneur. Trop de taf, 10000 trucs en tête mais je m'y remettrai intensément dès que possible. Aussi besoin de faire un break avec les critiques, les mots ne sortent plus trop...

Re: [Jimmy Two Times] Mes critiques en 2013

MessagePosté: Jeu 14 Mar 2013, 16:08
par Mark Chopper
Ah c'est sûr, c'est peut-être une période propice aux films anecdotiques.