Star Trek Into Darkness - J.J Abrams - 2013
On peut lire un peu partout sur le net des avis dithyrambiques au sujet de ce Star Trek Into Darkness. Des superlatifs assez incompréhensibles lui sont même accolés: épique, intelligent, généreux... Après deux heures passées à bord de l'USS Enterprise, je tombe de haut. J'ai du me tromper de salle... Ce deuxième volet réalisé par le pseudo prophète J.J Abrams est loin d'être un ratage intégral mais c'est juste un blockbuster passable, qui échoue là où son prédécesseur marquait des points, à savoir au niveau du scénario. Entre la relecture rafraîchissante de la saga dans le film de 2009, et cette histoire terriblement plate autour du personnage de Khan, le choix est vite fait.
Le bad guy a pourtant du potentiel, presque intouchable qu'il est, et est de surcroît interprété par un acteur qui monte (l'excellent Benedict Cumberbacht). Passée la scène où il ridiculise à lui seul un contingent Klingon, le script devient une insulte à sa supposée intelligence. L'interprète n'est pas vraiment à mettre en cause - la saga a souvent composé avec des personnages figés qui ne laisse transparaître que peu d'émotion (n'est-ce pas Spock) - les trous béants et le traitement réservé par Damon Lindelof sont en revanche la cible idéale. Que les choses soient claires, ce mec est un cancer pour le cinéma. Si j'étais tueur à gages, je le mettrai tout en haut sur ma top list. En un an, il a massacré l'univers Alien, celui de Star Trek, et achevé le souffreteux World War Z, déjà pas bien loti à l'origine avec sa gestation douloureuse.
L'esprit d'équipe qui faisait la force de Star Trek 2009, propre à l'esprit serial, vire ici au soap opera. Impression renforcée par les mines déconfites de Chris Pine et Zachary Quinto, qui ont semble-t-il dépensé l'intégralité de leur cachet du premier opus dans l'achat de hamburgers. En 3 ans, leurs joues ont doublé de volume. On se croirait dans les Feux de l'Amour avec les mêmes vieux acteurs qui tentent tant bien que mal de résister physiquement aux affres du temps à coup de bistouri. Rendez-vous pour la suite en 2016, remake de Big Mamma from outta space.
Techniquement, on peut saluer l'effort fait par Abrams d'avoir mis la pédale sur les lens flares (enfin, il s'est seulement rendu compte qu'il était le seul sur Terre à trouver ça cool). Mais, en dépit de son budget ultra confortable, il livre de loin son film le moins abouti visuellement. Et si ce goût hideux pour les néons bleus n'avait finalement servi qu'à cacher ses faiblesses techniques? De l'intro gloubiboulglesque digne d'un mauvais Burton (et copier/coller d'Indiana Jones en naze) jusqu'au climax final d'une laideur sans nom, on tombe de haut. Dans l'espace, c'est tout de même mieux mais pas de quoi sauter au plafond non plus. C'est divertissant, on ne s'ennuie pas vraiment mais c'est tout. A noter un humour bien plus lourdingue que par le passé. Le pauvre Simon Pegg hérite d'un rôle de bouffon de service très ingrat au vu de son talent. A part les gamins de moins de 10 ans abreuvés de Clone Wars ou de Lego Star Wars, il y a vraiment des personnes qui pensent que JJ va faire renaître Star Wars de ses cendres? In JJ, I don't trust.
Un combat inégal mais heureusement Spock a vu Kill Bill 2 et inflige à son adversaire la technique des 5 points et de la paume qui font exploser le coeur
4.5/10