Jeune fille de l'eau (La) - 3/10
Posté: Lun 05 Aoû 2013, 23:48
La Jeune Fille de l'Eau - M.Night Shyamalan - 2006
Gamelle! Jusqu'alors sur un piédestal et installé dans un confortable cocon grâce à une recette solide qui a su séduire les spectateurs avec ses 4 précédents films, la carrière de M. Night Shyamalan va littéralement s'écrouler à partir de ce nouvel opus. Le film de trop! Une espèce de vengeance puérile qui voit le réalisateur essayer de régler ses comptes avec une partie de la critique de manière maladroite. Et artistiquement, le bas blesse encore plus... Oui, la Jeune Fille de l'Eau est en quelque sorte un conte pour enfants. Nombreux sont ceux à s'y être essayé au moins une fois dans leur carrière, avec plus ou moins de succès. Ce parti-pris n'excuse cependant pas tout. Shyamalan épure au maximum sa tambouille à base de mystère, de fantastique et de twist pour livrer une histoire bien vaine qui ne mène nulle part et qui met à l'épreuve les spectateurs les plus indulgents.
On se retrouve avec un espèce de prêchi-prêcha qui fait la part belle aux vertus de la foi et de l'élèvement spirituel. Sauf qu'ici, rien de tout cela ne fonctionne. Une nymphe traîne dans la piscine d'une résidence gardée par le gentil Paul Giamatti (le seul à surnager dans ce naufrage), bon samaritain au passé douloureux. A son contact, les résidents vont exhorter leur bonté d'âme, histoire de rendre le monde meilleur et aider la petite sirène à regagner son aquarium. Il faut pour ça passer outre une légende pour enfants dictée par une vieille asiatique et bien capillotractée. On y voit notamment un cruciverbiste tenter de décrypter la parole de Dieu dans ses grilles de jeu ou encore un gamin lire la prophétie sur ses boîtes de cornflakes... Amateurs de couleuvres avariées, bonjour!
Visuellement, c'est également le film le plus anodin de son auteur. Le décor unique limite déjà grandement les possibilités, la créature menaçante (un gros chien avec une touffe d'herbe sur le dos ) est purement fonctionnelle et ne permet jamais d'instaurer ne serait-ce qu'une once de frisson. A côté de ça, on se tape une galerie de seconds rôles tous plus inintéressants les uns que les autres et incarnés par des acteurs qui peinent à masquer leur abattement devant la caméra. A la limite, le final réussit à toucher les plus réceptifs à l'univers du réalisateur mais on le doit surtout à l'interprète principal plutôt qu'au talent du réalisateur. Je vais être super indulgent pour les "quelques" beaux plans, la belle musique de James Newton Howard et Paul Giamatti, mais surtout parce que les films suivants de Shyamalan seront encore pire. Rise and fall...
3/10