BE KIND, REVIEW!

HARDWARE
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Richard Stanley (1990) | 6,5/10

Jolie série B horrifique et post-apocalyptique qui grâce à son esthétique forte et inspirée ne manque pas de panache. Certes les acteurs sont la faiblesse relative du film, notamment les 2nds rôles, l'actrice principale s'avérant elle passionnante. Certes aussi le manque de moyens se fait parfois sentir, n'échappant pas à une imagerie un peu trop rétro (informatique oblige). Mais là où le film fait très fort, c'est dans la mise en place pourtant assez géniale de son univers. Tout y est pensé à raison (couleurs, matières, musiques et ambiances) et solidement installé pour servir de cadre flamboyant à ce beau mélange de genres. Car là aussi se joue la réussite, à savoir de très nombreuses thématiques servies avec audace et talent par Richard Stanley. Qu'il aborde la fin du monde, les relations amoureuses contrariées ou l'horreur mécanique pressante, tout est très habilement servi, avec sincérité et inspiration. Certes quelques longueurs sont quand même à déplorer mais les bonnes idées et les surprises sont bel et bien présentes. Et le film au final de dépasser largement son statut de série B fauchée en transcendant les sujets qu'il aborde. C'est bien simple on est happé dès les 1ères images du film pour terminer haletant après 93 minutes de belle intensité, entre réflexion et suspense. Plastique, horrifique et passionnant, Hardware est donc un petit bijou et une proposition d'une très belle humilité qui a tout du petit miracle. Et seul un manque de moyens et de flamboyance (persos et épique) l'empêche d'être complètement ce petit chef d’œuvre, de genre donc mais aussi de vrai cinéma.

LE HOBBIT, UN VOYAGE INATTENDU
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Peter Jackson (2012) | 8/10

Plutôt une très bonne surprise d'un film que je n'attendais pas beaucoup au final, ayant lu le bouquin et étant très fan pourtant de la 1ère trilogie. Alors si bien sûr Peter Jackson n'évite pas la redite (ces nouveaux films arrivent-t-ils un peu trop tôt ?), on sort quand même très satisfait de la devenue fameuse randonnée fantastique NéoZed à laquelle nous convie une fois de plus son réalisateur.

Car Peter Jackson connaît bien sûr son pays et son terrain comme aucun autre, et ses histoires de Hobbit ont toujours ce charme fascinant et tous les ingrédients magnifiques nécessaires, qui convoquent si bien cet univers dense de chez Tolkien. On pourra certes regretter des passages infantiles (les scènes des trolls et des gobelins ne sont pas très fameuses) mais retranscrire le ton du livre est peut-être ici une des tâches les plus difficiles, chansons obligent... Et on pourra peut-être aussi arguer une aventure qui ne vibre qu'un peu trop au cri des "Fuyez" d'un Gandalf un peu âgé et presque suranné.

Mais Jackson soigne tout de même tous ses effets, et sa majesté habituelle est encore de mise, avec notamment des progrès flagrants depuis le tout 1er film. Et les réussites, nombreuses, impressionnent, entre une baston de montagnes terrifiante, une découverte de Gollum et de l'anneau réussie haut la main, un Rivendale mirifique et une assemblée de nains aux petits oignons. Mention aussi bien sûr à son héros pas mal plus passionnant au final que le neveu ... Tous les personnages y gagnent en substance, mention évidente au très bon Martin Freeman découvert dans Sherlock.

Et si le climax semble un tant soit peu simpliste (le coup de l'arbre et de la falaise font il est vrai un peu pâle figure comparé au siège du gouffre de Helm), l'univers notamment, et surtout le ton et les variations plus intimes introduits dans ce premier opus, ne peuvent que convoquer de réelles et très sincères attentes, en plus d'augurer peut-être de très très bons auspices.

PARIS
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Cédric Klapisch (2008) | 9/10

Pour moi, plus que ses très réjouissants "Le Péril Jeune", "L'Auberge Espagnole" et "les Poupées Russes", le chef d’œuvre de Klapisch est bel bien ce "Paris", œuvre d'une justesse et d'une sensibilité hors norme.

Certes le réalisateur a ses tics de langage et certains pourront s'agacer d'un montage houleux et d'une philosophie un peu "facile". Mais la maturité semble avoir guider le réal vers une simplicité bénéfique et son script est un jeu de tiroirs et de miroirs constamment surprenant, qui émeut et qui défie souvent toute attente.

Ainsi la troupe chorale qu'il met habilement en place dans ce Paris cosmopolite est aussi hétéroclite que savoureuse. Klapisch ouvre des pistes sur chacun de ses persos et on guette alors chacune de leurs apparitions comme un rebondissement, une future rencontre ou un bouleversement. C'est passionnant. Grâce bien sûr à cette formidable troupe d'acteurs, aussi pléthorique que géniale : Dupontel, Cluzet, Binoche, Duris, Luchini, Lellouche, Viard, Laurent ... La liste est longue et fameuse, sans doute parmi les meilleurs actuels, et compose avec justesse un échantillon bouillonnant du microcosme Parisien, aussi bien bourgeois que prolo.

Et outre l'aspect social, évoqué mais jamais appuyé, le film parle aussi de la vie de ces gens-là, s'attachant à retranscrire avec finesse les palpitations du cœur de ces protagonistes. Et le métrage trouve alors des envolées magnifiques, entre des non-dits, une sensibilité jamais lourdingue, de l'humour gracieux et une gravité sous-jacente. Comme à son habitude Klapisch sait se doter d'une BO somptueuse et les formidables notes de Erik Satie et de Wax Tailor sont ici autant de plages poétiques que des instants de grâce.

Un film bouleversant qui donne envie de sourire, de rire et de pleurer, et tout simplement de plonger avec fougue et passion dans la vie, Parisienne ou non.
Un des meilleurs films Français de ces dernières années qui trouve le ton juste entre la comédie sociale et l'étude de mœurs. Pour moi un chef d’œuvre.