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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2014

MessagePosté: Jeu 20 Mar 2014, 13:05
par Mr Jack
Tout pareil :super:

La notion de renaissance d'un personnage et d'une saga est primordiale ici et certains ont du mal à y consacrer de l'importance/intérêt :mrgreen:

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2014

MessagePosté: Jeu 20 Mar 2014, 13:10
par Dunandan
Les 2/3 sont très bien (surtout toute la première moitié), mais justement ce ventre mou lui fait perdre beaucoup de points, puis l'alchimie Green/Craig je ne trouve pas qu'elle fonctionne (mais ça je pense que c'est le propre de tous les James Bond ^^). Je pourrais étirer jusqu'à 7.5 mais c'tout :mrgreen:.

Sinon de Martin Campbell, j'aime bien son Zorro ...

R-Point - 3,5/10

MessagePosté: Ven 21 Mar 2014, 17:39
par Alegas
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R-Point de Kong Su-chang

(2004)


S'il y a bien un genre que je n'ai toujours pas vu de réussi au sein de la production cinématographique coréenne, c'est bien le cinéma d'horreur, et plus précisément le film de fantômes. C'est bien simple : la Corée n'a jamais su s'approprier le genre à sa façon comme elle a pu le faire avec le polar, voire même le fantastique, et en reste donc au stade d'imitation de la production japonaise, au point de la singer pour des résultats désastreux. C'est d'autant plus dommage que les scripts partent parfois avec de bonnes idées de départ (c'est le cas de ce film ou encore de Into the Mirror) mais ne donnent finalement que des promesses non-tenues. Ici, on se retrouve donc devant une situation originale, à savoir le mélange de film de guerre et de film de fantômes, avec un récit qui consiste placer une patrouille dans un secteur maudit pour retrouver une section disparue quelques jours plus tôt. Malheureusement, si le film arrive encore à faire illusion dans sa première demi-heure, on se rend rapidement compte par la suite que le film n'a absolument rien à raconter et se contente d'être ultra-classique dans son déroulement. Le final se voit donc venir à des kilomètres, et cela rend le film d'autant plus pénible à suivre, au point d'être terriblement chiant par moment. Ce n'est pas la mise en scène qui sauve l'entreprise : encore une fois on navigue dans une réalisation qui pompe toutes les idées que l'on peut voir dans un film japonais du même genre. Si R-Point jouit d'une plutôt bonne réputation, c'est sûrement parce qu'il est l'un des rares films de fantômes coréens à avoir franchi les frontières pour s'exporter à l'international, mais ça s'arrête là : en plus d'un film pénible à suivre, il est loin d'être mémorable et est déjà oublié en ce qui me concerne.


NOTE : 3,5/10

Agora - 8,5/10

MessagePosté: Sam 22 Mar 2014, 15:46
par Alegas
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Agora de Alejandro Amenábar

(2009)


Un petit bijou que ce film, qui est à mes yeux sans aucun doute le plus abouti de la carrière d'Amenábar. Sur un postulat simple, à savoir raconter à travers un péplum la décadence de la cité d'Alexandrie par les guerres de religion, on se retrouve devant une œuvre qui transcende totalement son sujet, jusqu'à poser des questions intimes sur le principe même de religion tout en gardant une distance qui permet au métrage de ne pas être un simple brûlot. Le génie d'Agora tient en deux choses, tout d'abord sa capacité à créer un lien entre l'époque reconstituée et des événements plus contemporains (les affrontements faisant clairement penser à ce qui se déroule encore aujourd'hui entre juifs et musulmans), mais aussi et surtout à donner son avis sans pour autant prendre position. Alors certes, l'idée d'un univers régi par la science est au cœur du métrage, mais la mise en scène laisse entrevoir tout autre chose, un aspect bien plus profond du film qui n'a malheureusement été que rarement compris à sa sortie (beaucoup s'attendaient sûrement à voir un simple péplum d'action). Ainsi, les nombreux plans vus du ciel, voire même de l'espace, laisse clairement penser que l'humain, à travers son questionnement et ses conflits, n'est finalement que peu de choses face aux puissances supérieures contrôlant l'univers (qu'elles soient divines ou scientifiques), d'où cette imagerie volontaire de voir constamment une fourmilière en pleine agitation (à la façon d'Eisenstein, un plan précis compare ouvertement des hommes aux fourmis). Un aspect du film simple, mais qui fait finalement toute la différence.

Là où Amenábar aurait pu se contenter d'une simple reconstitution épique, il livre finalement une œuvre puissante sur le rapport entre l'homme et la religion, mais aussi entre l'homme et l'univers dont il n'a pas conscience, à l'aube des premiers questionnements sur ce qu'il peut y avoir au-delà des étoiles. Une grande histoire donc, dans laquelle est ancrée une plus petite, mais toute aussi puissante où un esclave se retrouve confronté entre sa foi (plus spirituelle que politique, contrairement à d'autres) et son amour pour les sciences, représenté par une femme. Là encore, Amenábar fait preuve d'un véritable talent à dépeindre une époque troublée sans chercher à divulger une quelconque vérité si ce n'est que les convictions de l'homme sont les seules raisons qui le pousse à détruire ce qu'il a créé de plus beau. Outre la reconstitution sublime d'Alexandrie, Agora doit beaucoup à sa composition musicale de qualité signée Dario Marianelli mais aussi à son casting, Rachel Weisz trouvant peut-être là son meilleur rôle, pendant que Oscar Isaac s'imposait comme une véritable révélation. Agora, sans aucun doute l'un des meilleurs péplums de ce début de siècle, la preuve ultime que la transcendance d'un genre peut amener à un résultat autrement plus pertinent et universel par le questionnement.


NOTE : 8,5/10

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2014

MessagePosté: Sam 22 Mar 2014, 16:26
par maltese
:super: Un grand film, qui fait froid dans le dos tant le propos paraît proche, contemporain...

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2014

MessagePosté: Sam 22 Mar 2014, 17:37
par zack_
J'adore Amenábar, il me surprend a chaque fois, je sais pas pourquoi j'ai pas encore vu ce film
Le côté religieux me fait peur certainement

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2014

MessagePosté: Lun 24 Mar 2014, 20:49
par Waylander
Pourtant le film diabolise la religion -plutôt les religieux (à raison ici), ça devrait te plaire.

Enfants du paradis (Les) - 9/10

MessagePosté: Jeu 27 Mar 2014, 19:08
par Alegas
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Les Enfants du Paradis de Marcel Carné

(1945)


Je n'avais pas spécialement la motivation pour écrire une critique de ce film, néanmoins si mon avis écrit peut donner envie à quelqu'un de découvrir ce petit bijou, ça aura valu la peine de se forcer.
Troisième film de Marcel Carné que je découvre, et force est de constater que le bonhomme m'étonne vraiment à chaque fois pour des raisons diverses, au point d'être à mes yeux ce que j'ai pu voir de mieux dans le patrimoine cinématographique français pré-Nouvelle Vague. Les Enfants du Paradis est souvent décrit comme son œuvre la plus aboutie, la plus définitive de sa filmographie, et on comprend aisément pourquoi à la vue de ce très grand film qui est ce que j'ai pu voir de mieux au sein du réalisme poétique français avec Le Jour se lève du même cinéaste. On est donc en face d'un film qui symbolise à lui tout seul ce mouvement largement mené par la plume de Jacques Prévert, qui signe ici un travail de premier ordre, mêlant une tragédie humaine poignante à une tonne de dialogues à la fois percutants, drôles et intelligents (là où je trouve qu'un scénariste comme Audiard tombait souvent dans la gratuité de la punchline, Prévert donnait toujours un double-sens à la moindre de ses répliques). A cela s'ajoute le caractère extrêmement ambitieux du récit, dans un contexte de production pour le moins compliqué. En pleine occupation nazie (avec tout les problèmes que cela engendre, notamment la pénurie de pellicule qui rallonge constamment le tournage), Carné dirige un film de trois heures (divisé en deux parties) qui s'exprime longuement sur la beauté de l'art, le caractère unique de chacun, l'amour, l'amitié, tout en gardant en point de vue une volonté de démontrer la dure réalité de la vie, et notamment tout ce qui touche au destin tragique.

Un puissant récit fleuve, presque choral, qui fait coexister une multitude de personnages qui évolueront chacun à leur façon, avec en point d'orgue un trio amoureux admirablement bien géré. Si le film aurait clairement pu être encore plus marquant avec des acteurs de renom comme Jean Gabin (qui avait alors quitté la France), le casting n'en est pas moins excellent, mention spéciales à Jean-Louis Barrault et Arletty, tout simplement inoubliables que ce soit par leur jeu respectif ou la présence dégagée à l'écran. Quand à la mise en scène de Carné, elle me conforte dans le fait que c'était ni plus ni moins que l'un des meilleurs réalisateurs français (bien plus qu'un Jean Renoir plus populaire, ou même qu'un Clouzot), et il est étonnant de constater que malgré toutes les déboires du tournage, le film reste un tout parfaitement homogène, en plus d'être sacrément léché visuellement, que ce soit par la photographie somptueuse que par les mouvements de caméra qui témoignent d'un sacré savoir-faire. Bref, un film qui ne vole clairement pas sa réputation de très grand film du patrimoine français, et une œuvre qui me séduit d'autant plus qu'elle est très certainement l'une des influences de certains des mes cinéastes/films favoris (à commencer par la sublime séquence de mime sur scène qui a certainement influencé un passage des Chaussons Rouges du duo Powell/Pressburger).


NOTE : 9/10

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2014

MessagePosté: Jeu 27 Mar 2014, 19:36
par Mark Chopper
Pas encore vu celui-ci malgré sa réputation (je fais un blocage sur la voix d'Arletty :chut: ) mais comme j'ai beaucoup aimé Le Quai des brumes, je me laisserai sans doute tenter un jour.

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2014

MessagePosté: Jeu 27 Mar 2014, 22:37
par Kakemono
Ça fait quelques temps qu'il traine chez moi celui là... tu me donnes bien envie de me le lancer rapidement du coup. :super:

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2014

MessagePosté: Jeu 27 Mar 2014, 22:48
par Alegas
Mark Chopper a écrit:mais comme j'ai beaucoup aimé Le Quai des brumes, je me laisserai sans doute tenter un jour.


Bah dis toi que moi je met 7 à Quai des Brumes (j'aime bien le film mais j'avais été un poil déçu par sa réputation élogieuse) donc imagine un peu la qualité de celui là. :mrgreen:

Kakemono a écrit:Ça fait quelques temps qu'il traine chez moi celui là... tu me donnes bien envie de me le lancer rapidement du coup. :super:


Fais donc fais donc, profites-en pour faire une critique au passage, pas comme Speed Racer donc. :chut:

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2014

MessagePosté: Jeu 27 Mar 2014, 22:50
par Mark Chopper
Il avait dit ça pour La Condition de l'homme aussi :chut:

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2014

MessagePosté: Jeu 27 Mar 2014, 22:56
par Kakemono
Sauf que La Condition de l'Homme j'ai pas encore pris le temps de le mater. :chut:

Re: [Alegas] Mes Critiques en 2014

MessagePosté: Ven 28 Mar 2014, 14:11
par puta madre
Découvert Les enfants du paradis il y a un peu plus d'un an et, alors que je m'attendais à m'ennuyer gentiment, j'ai trouvé ça passionnant de bout en bout. Une sacrée belle découverte que ne laissaient pas présager les quelques Carné que j'avais vu jusqu'alors.

Godzilla (1954) - 7/10

MessagePosté: Lun 31 Mar 2014, 15:00
par Alegas
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Godzilla de Ishirō Honda

(1954)


Première fois que je me lance dans la vision d'un Godzilla aussi vieux, donc autant commencer par ce qui est considéré comme la matrice même du kaiju-eiga. Ce qui est drôle avec ce film, c'est qu'il me déçoit là où je l'attendais, et me surprend sur des terrains qui font que Godzilla est certainement l'un des films-catastrophes les plus intelligents qui soient. Là où j'attendais un bête film de destruction bien branlé, je me retrouve finalement devant des séquences de catastrophe finalement assez anecdotique. Alors certes, le cinéma japonais subissait alors un véritable renouveau (comme tout le pays) mais c'est dommage de constater que quelques décennies auparavant on faisait bien mieux de l'autre côté du Pacifique, notamment tout ce qui touche à la créature en mouvement, guère convaincante ici. Un défaut d'autant plus rédhibitoire que les quelques personnages présentés n'existent tout simplement pas à l'écran avant une dernière demi-heure salvatrice. Cette faiblesse, Ishirō Honda en était sûrement conscient, et a donné a son film un degré de lecture tel que le film est devenu tout simplement indissociable de la culture japonaise de l'époque. En transformant une créature géante en allégorie puissante de la peur du nucléaire, Godzilla passe du simple film bête et méchant à la fable émotionnellement et symboliquement puissante sur un peuple traumatisé à jamais. Cela se voit autant dans les séquences sur les victimes de Godzilla (souffrantes du souffle de la créature qui rappelle évidemment les conséquences des radiations et de la chaleur nucléaire) mais aussi sur une storyline entière qui permettra d'anéantir Godzilla au prix d'un sacrifice qui en dit long, puisqu'il condamne moralement toute utilisation d'engin de destruction massive sur des cibles humaines. Loin d'être un chef-d’œuvre, Godzilla n'en reste pas moins un classique certain qui, encore aujourd'hui, conserve toute la puissance de son propos, à défaut de conserver celle sur le plan purement visuel.


NOTE : 7/10