Tomorrow Never Dies (Demain ne meurt jamais) de Roger Spottiswoode
(1997)
Second James Bond avec Pierce Brosnan dans le rôle, et autant dire que le niveau est relevé direct par rapport à un Goldeneye qui souffrait majoritairement de son script absolument risible. Ici donc, on retrouve un pur premier degré, les quelques touches d'humour passent à merveille (et fonctionnent très bien comme 007 qui se marre bien en utilisant le nouveau gadget de sa voiture) et surtout on a un contexte original, à savoir les tensions entre les États-Unis et la force militaire émergente chinoise, le tout sur un fond de toute-puissance technologique post-Guerre Froide, esprit que Goldeneye avait déjà commencé à faire apparaître. Si l'introduction est vite oubliée, le récit principal rentre directement dans le bain avec un bad guy très original puisque ne cherchant ni la fortune, ni le contrôle du monde, seulement les pleins pouvoirs médiatiques. Cela donne donc une menace qui fait avant tout jouer son intelligence (aspect à moitié raté car si le plan est sympathique, les forces déployées contre Bond sont assez communes) et qui permet d'avoir des lieux que l'on n'avait pas vu depuis longtemps dans un James Bond, notamment la Chine. Globalement, le film est de bonne facture, c'est loin d'être un film mémorable au sein de la saga mais le divertissement est bien là, assumé de bout en bout, et avec une volonté de proposer quelque chose de différent par moment même si certains très bons ajouts sont malheureusement trop court (je pense notamment au docteur allemand qui aurait pu faire une excellente menace s'il ne crevait pas cinq minutes après avoir rencontré Bond).
Brosnan est déjà bien plus à l'aise en 007 par rapport au précédent opus, Michelle Yeoh est définitivement un gros plus, non seulement pour ses capacités physiques mais aussi pour son rôle d'agent qui ne démérite pas face à son allié. Enfin, Jonathan Pryce a tout compris au caractère de son personnage et lui donne le surjeu nécessaire pour être à mi-chemin entre une certaine réalité et la folie pure. Dommage seulement que le traitement du personnage le rapproche dangereusement sur le final des gros mégalos de la période Moore, les premières séquences avec le personnage restent donc les meilleures. Les producteurs apprennent de leurs erreurs en virant l'erreur monumentale qu'était Eric Serra à la bande-son, et on a donc le premier film de la saga composé par David Arnold, avec des teintes très modernes qui, hélas, manquent un peu de la magie qu'insufflait Barry. A noter aussi que le film est le premier où le placement publicitaire commence à devenir beaucoup trop marqué, une tare que l'on retrouvera hélas avec encore moins de subtilité dans les futurs opus. Niveau mise en scène, c'est hyper fonctionnel, rien ne ressort véritablement visuellement (hormis peut-être un court travelling latéral assez classe dans l'introduction, ou le HALO jump), ce qui résume donc parfaitement le film, qui se contente d'être un simple divertissement bondien.
NOTE : 6,5/10