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Re: [Val] Mes Critiques en 2014

MessagePosté: Ven 17 Jan 2014, 09:15
par osorojo
Tu passes un bon mois de janvier niveau cinoche dis donc :mrgreen:

J'aimerais le voir pour les Bomscars la vie d'Adèle, vous êtes plusieurs à beaucoup l'aimer, il doit y avoir une raison. Je suis pas spécialement fan de Kechiche à la base, mais ta critique finit de me donner envie de donner une chance à son dernier film :super:

Eyes Wide Shut - 10/10

MessagePosté: Dim 26 Jan 2014, 15:57
par Val
Je reposte ici le message que j'avais posté sur le topic d'Alegas car finalement, je ne pense pas le revoir dans les mois qui viennent, donc autant éviter que ça se perde. Si vous trouvez que c'est trop court pour être référencé, dites le (en attendant une hypothétique version augmentée) :


EYES WIDE SHUT
Id. - Stanley Kubrick - 1999

Image


C'est un film assez difficile d'accès en fin de compte je crois. Cela est en grande partie du au fait que l'on hésite sur certaines scènes entre le génie et le nanar : les scènes érotiques (Cruise imaginant sa femme se faisant sauter par une sorte de marin si mes souvenirs sont bons, l'orgie,...) semblent sortis d'un mauvais film érotique, les scènes en extérieur provoquent une inquiétante étrangeté (comme l'a dit Scorsese, ça ressemble à New-York et pourtant, quelque chose ne tourne pas rond),... Cela tient, il me semble, au fait que le film est construit comme un cauchemar, celui d'un bourgeois qui se retrouve confronté à tous ses fantasmes refoulés. Il y a d'ailleurs une gradation dans les fantasmes : on démarre avec quelques flash sortis d'un porno chic qui viennent à la tête de Cruise puis la prostitution, la partouze, la pédophilie, le meurtre. D'ailleurs, chaque "transgression" est accompagnée de sa punition, comme si Cruise était infantilisé pendant tout le film : la pute et la peur du SIDA, la partouze et la mort de la fille,...

Il me semble qu'il y a une distanciation de la part de Kubrick, qui critique la morale bourgeoise et la normalisation des imaginaires, qui conduit à la frustration (Cruise étant embarqué dans ce cauchemar par sa prise de conscience qu'il ne comprend peut-être pas tout aux désirs de sa femme), frustration dont il ne parvient pas à s'affranchir, puisqu'il restera spectateur pendant tout le film. Mais Kubrick s'interroge en même temps sur lui-même (suis-je capable de comprendre la femme qui partage ma vie ?). Je trouve le film encore plus d'actualité à l'époque où la normalisation de fantasmes et des imaginaires s'accélère avec la démocratisation du porno.
Et contrairement à ce qu'on peut lire, le film n'est absolument par puritain, c'est une oeuvre critique et angoissée, mais qui s'achève sur une note d'optimisme (finalement, ce n'est pas important que nous nous comprenions, baisons). Il me semble aussi qu'on trouve dans Eyes Wide Shut la concrétisation de toutes les obsessions de Kubrick qui signe par ailleurs son premier film qui n'est pas un film de genre (tout juste pourrait on le qualifier de film "européen" si on peut y voir un genre à part entière) et qui conclut merveilleusement son Oeuvre (ou qui aurait pu en ouvrir une nouvelle phase). Je crois qu'il s'agit probablement de mon Kubrick préféré.


10/10

Re: [Val] Mes Critiques en 2014

MessagePosté: Dim 26 Jan 2014, 19:20
par Criminale
Ca trop court ?? :eheh: C'est laaargement suffisant. :super:

Re: [Val] Mes Critiques en 2014

MessagePosté: Lun 27 Jan 2014, 09:34
par elpingos
Ouaip, jolie critique !

Septième sceau (Le) - 7/10

MessagePosté: Dim 30 Mar 2014, 18:18
par Val
LE SEPTIÈME SCEAU
Det sjunde inseglet - Ingmar Bergman - 1957

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Le Septième Sceau est sans doute le film le plus célèbre de Bergman dans l’inconscient collectif, l’image de la Mort entamant une partie d’échec avec Max Von Sydow faisant partie de ces images que tout le monde a vu sans forcément savoir de quel film elle est issue. C’est aussi le film qui cristallise la caricature que l’on peut avoir de l’œuvre du cinéaste suédois, à qui l’on reproche parfois un univers abscons et difficilement pénétrable.

Et il faut admettre que le film est complexe à aborder. Alors qu’il revient des croisades, un chevalier retrouve une Suède dévastée par la Peste et fait face à la Mort qui vient le chercher. Pour gagner du temps, il lui propose une partie d’échec qui durera plusieurs jours. Le but du chevalier est d’obtenir la réponse à ses interrogations sur le sens de la vie et sur Dieu. C’est un homme qui a consacré de longues années de sa vie à servir le Seigneur et, à l’approche de sa mort, remet sa foi en question. Le sujet de la croyance est au centre de l’œuvre de Bergman, comme en attestera plus tard son chef d’œuvre Fanny et Alexandre. Ainsi, même si cela peut sembler facile, on peut clairement voir dans les interrogations du chevalier le questionnement du cinéaste sur son propre rapport à Dieu. Parallèlement aux scènes d’échecs, Bergman décrit la vie quotidienne de la Suède moyenne-âgeuse à travers les compagnons du chevalier, dont deux comédiens de théâtre (une fois encore très présent chez Bergman).

Je dois admettre que je me trouve assez démuni face à ce film, je ne pense pas maîtriser suffisamment la culture théologique à laquelle Bergman fait référence, de sorte que souvent le propos m’a paru obscur. Il m’a semblé parfois apercevoir ce qu’il voulait dire mais sans jamais en cerner clairement les contours. Toutefois, malgré cela, le film exerce une fascination, de par sa mise en scène (magnifique utilisation des contrastes et des idées visuelles très fortes, comme cette représentation de la mort), son interprétation (magnétique Max Von Sydow) et son questionnement universel. Je ne peux pas clairement dire avoir aimé ce film, mais celui questionne tout de même et captive par ce sentiment d’être face à une œuvre extrêmement intelligente, pensée et réfléchie. A revoir donc, plus tard et mieux armé.

7/10

Re: [Val] Mes Critiques en 2014

MessagePosté: Dim 30 Mar 2014, 18:28
par Mark Chopper
J'ai vu ce film, je me souviens que Zzzzzzzzzzzzzzzzzzzz....

Ah non, j'ai tout oublié en fait.

Re: [Val] Mes Critiques en 2014

MessagePosté: Dim 30 Mar 2014, 23:37
par Mr Jack
J'ai peur. Ça ressemble à du Tarkovski ? (test ultime)

Re: [Val] Mes Critiques en 2014

MessagePosté: Lun 31 Mar 2014, 00:07
par Val
Bah ça m'a un peu fait penser à Andreï Roublev a vrai dire. Après, je ne sais pas si la comparaison est bienvenue.

Mais si tu ne connais pas Bergman, ce n'est clairement pas le mieux pour commencer. Sans être spécialiste, Les Fraises Sauvages ou Fanny et Alexandre me semblent plus adaptés.

Re: [Val] Mes Critiques en 2014

MessagePosté: Lun 31 Mar 2014, 05:12
par Dunandan
J'ai Sarabande dans mon coffret MK2, je ne sais pas du tout si c'est une bonne entrée en la matière ...

Re: [Val] Mes Critiques en 2014

MessagePosté: Lun 31 Mar 2014, 07:51
par Mark Chopper
Mr Jack a écrit:J'ai peur. Ça ressemble à du Tarkovski ? (test ultime)


Non, rien n'est plus chiant que Tarkovski.

Re: [Val] Mes Critiques en 2014

MessagePosté: Lun 31 Mar 2014, 07:59
par Alegas
Pas sur, il ne faut pas sous-estimer le cinéma d'Ozu.

Re: [Val] Mes Critiques en 2014

MessagePosté: Lun 31 Mar 2014, 08:00
par Mark Chopper
Ozu, c'est chiant, mais gérable. J'en ai vu 3. Rien que Mizoguchi est intouchable pour le Japon.

Re: [Val] Mes Critiques en 2014

MessagePosté: Lun 31 Mar 2014, 08:31
par Val
dunandan a écrit:J'ai Sarabande dans mon coffret MK2, je ne sais pas du tout si c'est une bonne entrée en la matière ...


Je ne pense pas, (c'est le premier Bergman que j'ai vu lors de sa première diffusion télé sur Arte, puisque c'est un téléfilm, il y a une dizaine d'années mais ça ne compte pas vraiment), d'autant qu'il s'agit plus ou moins d'une suite de Scènes de la vie conjugale.

Re: [Val] Mes Critiques en 2014

MessagePosté: Lun 31 Mar 2014, 12:25
par Mr Jack
Ouais bon, je suis encore jeune, je vais attendre cinq ou dix ans, peut-être que je serai plus apte ou mur pour regarder des films chiants. Ou pas.

Re: [Val] Mes Critiques en 2014

MessagePosté: Lun 31 Mar 2014, 12:31
par Dunandan
Mark Chopper a écrit:
Mr Jack a écrit:J'ai peur. Ça ressemble à du Tarkovski ? (test ultime)


Non, rien n'est plus chiant que Tarkovski.

Si, Truffaut quand il est en forme. M'enfin j'ai vu qu'un seul film de Tarkovski versus treize films de Truffaut.