Page 81 sur 116

Grande Aventure Lego (La) - 6/10

MessagePosté: Mer 01 Oct 2014, 21:17
par osorojo
Image


LA GRANDE AVENTURE LEGO

++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++
Phil Lord, Christopher Miller (2014) | 6/10
++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++


Qui n’a jamais tâté de ses bouts de plastique capricieux, qui donnent cette impression grisante, quand on est gosses, de pouvoir à peu près tout réaliser. Les années passent et les kits Légo trouvés sous le sapin sont de plus en plus techniques, à tel point que conquérir le monde armé d’un bloc plat x4 semble à portée de main ! Alors quand la promesse de voir toutes les possibilités qu’offre la fameuse briquette est rendue possible par les magies de l’animation moderne, il va sans dire que les résidus du moutard que je fus prennent rapidement le dessus sur ma raison, me poussant à faire cracher la couleur du vidéoprojecteur à l’occasion d’une séance récréative qui promettait de me chatouiller les zygomatiques.

Du sourire, j’en ai eu, mais pas tant que ça finalement, et c’est certainement ma plus grosse déception vis-à-vis de cette grande aventure Lego. En dehors des âneries croustillantes débitées par un Batman taquin, qui revêt pour l’occasion la casquette du sidekick comique, on peut même dire que l’humour est relégué au second plan, l’intention du film étant plus (trop ?) sérieuse malgré sa tonalité légère en apparence. Son plus gros gadin étant cette fin anti spectacle au possible, qui vient anéantir tous les efforts déployés jusque là pour faire ressentir cette magie propre au jouet en lui-même, qui se doit d’être appréhendée avec une âme d’enfant dépourvue de tout repère d’adultes. Pas certain que ce passage live apporte grand-chose au film, par contre je suis convaincu qu’il lui ôte la puissance de ce qu’il avait, formellement, mis en œuvre jusque là. On n’est même pas loin du ridicule lors du montage alterné entre monde fantasmé et réel peu folichon. Dommage d’appuyer à ce point le message un peu lourdingue sur lequel repose le film. Travestie par une quête qui manque un peu de panache, cette dénonciation caractérisée de nos vies individuelles régies par la normalité fait l’effet d’un rabâchage peu inspiré.

Heureusement, en opposition à ce fil rouge thématique un peu pompeux, et en dehors de cette grossière faute de gout finale, La grande aventure lego tient toutes ses promesses en matière d’animation. N’offrant pas un seul moment de répit à son spectateur, une fois les 45 premières minutes d’exposition un peu longuettes passées, c’est un feu d’artifice visuel que nous offre le duo Phil Lord / Christopher Miller. Certains trouveront l’effort un peu trop généreux, mais pour ma part je n’en attendais pas moins, j’en espérais même plus. A l’image de cette dernière séquence où Emmet se révèle enfin bâtisseur, l’idée même de la construction instinctive prend tout son sens et à l’écran ça fonctionne terriblement. Dommage que tous les autres passages ne soient pas du même acabit, et que cette idée de donner grande place aux éléments de construction et au potentiel instinct requis pour les assembler ne soit pas davantage exploitée.

Ce voyage dans mes souvenirs de bâtisseur junior fut amusant même si en demi-teinte. La grande aventure lego jouit de son univers fortement référentiel, qui fera le bonheur de tous les adeptes d’une pop culture geek qui sait rester accessible, mais tombe dans cette mauvaise habitude du cinéma moderne à alourdir de thématiques sociales un propos qui n’en avait pas besoin. Pourquoi ne pas se contenter de jouer la carte du délire visuel et de l’aventure décalée jusqu’au bout, au lieu d’y insérer des concepts pompeux, en poussant le vice jusqu’à intégrer dans la récréation, un moment psy digne d’un mauvais confession intime. Un bien beau gadin, qui une nouvelle fois, prouve tout le mal qu’ont les films modernes à se contenter de jouer dans une seule cour de jeu, qui était pourtant, ici, bien plus que suffisante pour faire de ce voyage un moment de divertissement on ne peut plus réussi.

Re: [oso] Mes critiques en 2014

MessagePosté: Mer 01 Oct 2014, 21:23
par Dunandan
Ouep, entièrement d'accord avec toi :super:

Ce genre de fin, je ne l'ai pas assez souligné, mais ça te nique vraiment le trip :?

Re: [oso] Mes critiques en 2014

MessagePosté: Mer 01 Oct 2014, 21:26
par osorojo
J'ai pas compris le délire, c'est tellement en décalage, et lourdingue, que je m'en suis toujours pas remis :eheh:

Re: [oso] Mes critiques en 2014

MessagePosté: Mer 01 Oct 2014, 21:30
par Dunandan
Et pourtant il y avait moyen de suggérer cette dimension sans lui accorder carrément une séquence. On est pourtant habitué aux films tous publics avec une lecture d'adultes possible. A force de vouloir trop montrer l'intelligence d'un propos dans un divertissement, on finit par se planter ^^.

Re: [oso] Mes critiques en 2014

MessagePosté: Mer 01 Oct 2014, 21:50
par Mr Jack
Faut que je le revoie ce film... :?

Re: [oso] Mes critiques en 2014

MessagePosté: Mer 01 Oct 2014, 21:52
par osorojo
Je te soupçonne de t'être un peu trop fait charmer par la voix délicieuse d'Alison Brie et toujours aussi marrante de Chris Pratt :mrgreen:

Re: [oso] Mes critiques en 2014

MessagePosté: Mer 01 Oct 2014, 21:55
par Mr Jack
Ca va être dur parce que je l'ai vu en français :lol: Mais j'étais grave rentrer dans le délire. C'est con mais en parallèle je jouais au jeu...que dis-je, j'ai fumé le jeu à 100% avec ma femme et on s'est bien éclaté, mais je pense que j'ai surnoté un brin, même si ça devrait tourner quand même autour du 7.5/8.

Re: [oso] Mes critiques en 2014

MessagePosté: Mer 01 Oct 2014, 21:55
par Mark Chopper
C'était le film survendu du premier semestre sur BoM.

Re: [oso] Mes critiques en 2014

MessagePosté: Mer 01 Oct 2014, 21:56
par Dunandan
Ah ben non, ce sont "Les brasiers de la tristesse" qui détiennent ce titre :chut: !

Re: [oso] Mes critiques en 2014

MessagePosté: Mer 01 Oct 2014, 21:57
par Mark Chopper
Toujours dans le top 10 ce truc d'ailleurs...

Re: [oso] Mes critiques en 2014

MessagePosté: Mer 01 Oct 2014, 21:58
par Mr Jack
Grave, les aigris aiment Casey Affleck :mrgreen:

Re: [oso] Mes critiques en 2014

MessagePosté: Mer 01 Oct 2014, 22:00
par Mark Chopper
Nan, juste les cul-terreux ricains.

Re: [oso] Mes critiques en 2014

MessagePosté: Mer 01 Oct 2014, 22:02
par Mr Jack
C'est un fantasme. Ca et porter la moustache crade chez Peckinpah.

Re: [oso] Mes critiques en 2014

MessagePosté: Jeu 02 Oct 2014, 06:06
par Jimmy Two Times
C'est bon, je ne suis pas encore aigri puisque je n'ai pas porté aux nues les brasiers de la colère.

Need For Speed - 7/10

MessagePosté: Sam 04 Oct 2014, 22:33
par osorojo
Image


NEED FOR SPEED

++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++
Scott Waugh (2014) | 7/10
++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++


En voilà de l’adaptation décomplexée qui fait office d’excellent bon gros divertissement viril sans prise de tête. C’est pas fin pour deux sous, mais c’est tellement dans l’esprit de la franchise NFS qu’il n’y avait pas d’autre angle d’attaque possible pour aborder cette transposition sur grand écran de ce jeu mythique qui a bercé toute une génération.

Si vous faites partie de ces excités de la manette, que vous êtes amateurs de rugissements rauques, témoins d’un grand coup de latte libérant quelques centaines de canassons bien énervés, que la tronche d’Aaron Paul vous file instantanément le sourire, que la pépette Imogen Poots vous fait rougir et que vous êtes disposé (comprendre un bon gros plateau de fromage et un petit pinard sur la table) pour une séance nobrain qui envoie les watts, alors soyez certain que l’adaptation du sieur Waugh vous en filera pour vos deniers.

Rien de nouveau sous le soleil, rien d’original, mais un respect du matériel d’origine qui mérite un certain coup de chapeau. Souvent contenu quand les bourrins restent silencieux, amusant quand il le faut et dans une surenchère totale lorsque les pistons polissent les chambres sans crier gare, Need for Speed fait figure d’outsider gagnant en matière de blockbuster bas de plafond sorti cette année.

Il est bien évident que le film est indéfendable, qu’il sera conspué, à raison certainement, par la majorité, mais il sera l’une des casseroles de 2014 que j’assumerai sans complexe, tant il m’a fait passer un bon moment. C’est pas compliqué, à part peut être sa durée un brin excessive, je n’ai rien à lui reprocher, même la prestation bien forcée de Keaton m’a fait marrer. De toute façon, Scott Waugh m’a mis dans sa poche au moment où il introduit les deux atouts charme de son film, tous deux fortement pourvus niveau châssis. Inutile de vous dire que mon petit cœur a saigné au moment où l’un des deux tire sa révérence, rayé de l’image sans respect aucun par un poids lourd hideux.

En bref, une adaptation énergique what ze fuck et clichée d’un jeu complètement what ze fuck et cliché. De quoi nous ravir, nous, les gros rustres sans manières que la mélodie délivrée par un V8 dans les tours fait tressaillir. D’autant plus qu’il ne prend jamais la peine de s’excuser avant de sortir grassement du sentier du bon sens, quitte à faire hurler les porte-étendards de la sécurité routière (sujet qui mérite qu’on s’y attarde, mais pas devant ce genre de film) qui prôneront le mauvais exemple routier comme angle d’attaque number ouane à ce film qui avait pourtant annoncé d’entrée de jeu son absurdité communicative.