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Cartel - 6/10

MessagePosté: Dim 22 Juin 2014, 17:13
par osorojo
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CARTEL

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Ridley Scott (2013) | 6/10
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Excès d'écriture dans sa partie dialoguée, une histoire au liant parfois un peu volatile, mais des personnages finement caractérisés pour épouser avec justesse une vision très noire du monde, voilà ce que l'association Cormac McCarthy / Ridley Scott propose avec Cartel. Le résultat, déroutant, un peu trop long certainement, ne manque cependant pas d'intérêt, ne serait-ce qu'à travers sa fausse démesure, incarnée habilement par la toujours délicieuse Cameron Diaz.

Cartel a éveillé en certains un rejet immédiat, la faute notamment à ses dialogues un brin poussifs et son côté anti polar. Il est certain que celui qui aurait souhaité y voir un film uppercut sur les barons de la drogue a du rapidement déchanter tant le film de Scott décrit finalement si peu le milieu. Il s'intéresse en effet à autre chose, au monde vu à travers différents personnages qui ont tous quelque chose à apporter au récit. Pour certains leur innocence, qui ne leur permet pas d'estimer à sa juste mesure le nouveau monde dans lequel ils se projettent, pour d'autres, leur détermination due à une expérience de vie peu clémente, chaque point de vue permet à Scott de se lancer dans une dissection clinique de l'être humain, de son rapport au sexe et à la mort. Finalement, il n'exploite son contexte croustillant que pour approcher cette dernière thématique de très près, avec une violence qui s'invite parfois entre deux dialogues.

Car c'est bien là, à mon sens, que Cartel loupe le coche, dans son maniérisme constant que l'on retrouve essentiellement dans ses dialogues bien trop philosophiques pour sonner authentiques. Et quand les tirades deviennent tellement abstraites qu'on n'en saisit pas vraiment la portée (le dialogue entre Fassbender et Blades en est un exemple frappant d'exagération), on est à deux doigts de décrocher totalement. Mais la maîtrise visuelle de Scott et son savoir-faire lui permettent de maintenir l'intérêt de ses spectateurs. Il parvient ainsi à nous faire oublier le chaos qui règne dans son script trop intellectualisé en parsemant la séance de séquences marquantes, comme cet assassinat en plein Londres qui arrive à point nommé pour imager la violence qui n'était jusque là que sous-entendue.

Intéressé mais déçu, intrigué pendant une bonne heure puis passablement fatigué au bout du compte par un film qui cherche à se faire plus malin qu'il ne l'est, tel est mon état d'esprit au moment où le maître du jeu s'affiche enfin dans le cadre avec charme. Scott prouve qu'il en a encore sous le pied, qu'il est toujours capable de produire de la belle image, mais il confirme aussi qu'il peine un peu à savoir quoi exprimer avec son savoir-faire évident. Sa collaboration avec Cormac McCarthy aurait pu être un coup de fouet à son manque d'inspiration, mais l'univers littéraire très marqué de ce dernier a vérolé Cartel plus qu'il ne l'a stimulé. Gasp !

Re: [oso] Mes critiques en 2014

MessagePosté: Dim 22 Juin 2014, 17:29
par Val
Entre ceux qui en parlent comme un chef d'oeuvre et ceux qui ont détesté, dur de se faire un avis. La vérité est peut-être entre les deux, comme on le ressent dans ta critique. En tout cas, je vais me pencher dessus, car il est tout de même assez rare d'avoir un film qui divise autant à notre époque.

Re: [oso] Mes critiques en 2014

MessagePosté: Dim 22 Juin 2014, 17:34
par osorojo
Je sais pas si je suis dans le juste, mais je comprends les deux camps, ce qui est assez étrange. Je conçois qu'on puisse se laisser porter par la portée philosophique du film autant qu'elle puisse agacer. Mais il reste la maitrise visuelle de Scott, rien que pour ça, je ne pourrais pas mettre moins de la moyenne ^^

Par contre pour les camps pour ou contre très marqués, c'est à la mode en ce moment à priori. The raid 2 et the rover semblent être de ces films qui divisent également ^^

Re: [oso] Mes critiques en 2014

MessagePosté: Dim 22 Juin 2014, 17:53
par Mark Chopper
A ce train-là, même le film où Scarlett montre ses boobs va diviser.

Re: [oso] Mes critiques en 2014

MessagePosté: Dim 22 Juin 2014, 18:49
par osorojo
J'ai vu la BA au cinoche vendredi, ça m'a pas donné envie de le voir :chut:

Re: [oso] Mes critiques en 2014

MessagePosté: Dim 22 Juin 2014, 18:51
par Mark Chopper
Mate La Mutante, tu en auras pour ton argent :chut:

On dirait un truc arty sinon, par un mec qui se prend pour David Lynch.


EDIT :

Sinon, je viens de tomber sur la jaquette la plus mensongère de l'année :eheh:

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Re: [oso] Mes critiques en 2014

MessagePosté: Lun 23 Juin 2014, 21:05
par osorojo
Oh putain, j'avais pas vu ton edit, l'abuuuuuus :eheh: :eheh: C'est fou là quand même de survendre à ce point un truc où il se passe rien :mrgreen:

Re: [oso] Mes critiques en 2014

MessagePosté: Lun 23 Juin 2014, 21:19
par Mark Chopper
Le blockbuster estival quoi :eheh:

City on fire - 8/10

MessagePosté: Lun 23 Juin 2014, 21:56
par osorojo
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CITY ON FIRE
CHALLENGE BOM JUIN 2K14 •

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Ringo Lam (1987) | 8/10
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Ringo Lam livre avec City on Fire un polar ultra nerveux qui ne se contente pas de sa violence ultra sèche mais fait également la part belle à ses personnages, tous perdus dans des jeux d'intérêts qui finissent par les dépasser. Le plus paumé de tous est celui incarné par un Chow Yun Fat excellent qui trouve dans ce flic infiltré tiraillé par ses principes, son boulot et sa petite amie capricieuse, un joli challenge à relever. Challenge physique d'abord, Ringo pose souvent sa caméra pour capter l'action, c'est donc à ses acteurs de se livrer pour insuffler à ses séquences le côté brutal qu'il recherche. Et ça fonctionne, c'est assez agréable d'assister à des gunfight lisibles et des courses poursuites éreintantes qui ne sont pas surdécoupées.

City on fire n'est certes pas doté d'un script des plus original mais tout y est carré et maîtrisé. On sent que Lam sait vers où il veut nous emmener, à savoir vers un final désespéré qui marque par sa noirceur. La marque d'un cinéma qui ne s’embarrasse pas de compromis et qui n'a pour but que celui de nous en mettre plein la tronche, du début à la fin. C'est en ce sens que Ringo Lam parsème son film de séquences solides mais qu'il prend aussi son temps pour que l'on s'attache à son flic dépassé par les évènements. Et même si certaines trames semblent un peu précipitées, toute la partie infiltration notamment, on éprouve une telle sympathie pour Chow Yun Fat qu'on s'implique totalement lorsqu'il est en mauvaise posture.

Pour ne rien gâcher, Ringo Lam tire sa révérence sur une séquence énervée qui s'imprimera durablement dans les mémoires. Que ce soit avec sa bande son jazzy délicieusement déprimante ou le côté très brut de sa photographie, City on Fire possède une belle personnalité, faite d'un mélange subtile entre nihilisme punk et réalisme provocateur. Un cocktail détonnant qui a inspiré, et continuera vraisemblablement de le faire, bon nombre de jeunes réalisateurs.

Re: [oso] Mes critiques en 2014

MessagePosté: Lun 23 Juin 2014, 22:05
par Mark Chopper
Et toujours inédit en DVD en France, c'te honte.

Re: [oso] Mes critiques en 2014

MessagePosté: Lun 23 Juin 2014, 22:08
par osorojo
Ue, certains de ses films sont chauds à choper. J'essaye toujours de récup School on fire, mais je galère :(

Re: [oso] Mes critiques en 2014

MessagePosté: Lun 23 Juin 2014, 22:15
par Mark Chopper
Jamais réussi à le trouver en Albanie. Alors j'ai fini par investir dans le DVD HK qui ne coûte pas grand-chose.

Re: [oso] Mes critiques en 2014

MessagePosté: Lun 23 Juin 2014, 22:32
par osorojo
Avec sta ?

Je vais peut être opter pour cette soluce :)

Re: [oso] Mes critiques en 2014

MessagePosté: Lun 23 Juin 2014, 23:06
par Mark Chopper
Oui, toujours STA à HK.

Re: [oso] Mes critiques en 2014

MessagePosté: Lun 23 Juin 2014, 23:43
par Creeps
Les sous-titres sont parfois ultra-rapides mais le film en vaut la chandelle :love:
(faut que je découvre ses autres films, je les aime d'avance)