Ni pour, ni contre (bien au contraire) - Cédric Klapisch - 2003
D'une pauvreté désespérante dans les années 2000, le polar à la française voit le touche à tout Cédric Klapisch s'essayer au genre. Et ça n'est pas vraiment convaincant. On ne s'ennuie pas mais son Ni Pour, Ni Contre manque cruellement de tension. On suit Cathy (Marie Gillain), caméra(wo)man pour la télé, qui fait la rencontre d'une bande de malfrats qui officie dans les braquages en tout genre. Il ont besoin de filmer l'un de leurs méfaits. Elle a besoin de fric et va finalement pénétrer dans leur univers. Le gros problème du film, c'est qu'il a le cul entre deux chaises. Plutôt que de faire dans le noir corsé, Klapisch ne peut s'empêcher de teinter son film d'un aspect comédie (du moins dans la première partie). Du coup, on sait d'avance que sa petite bande, sympathique au demeurant, n'a pas les épaules pour ce gros braquo qu'elle imagine comme le dernier coup, celui qui la mettra définitivement à l'abri du besoin.
Du côté des acteurs, j'ai trouvé Vincent Elbaz complètement transparent en chef de la bande. Il se la raconte façon Jimmy Conway et il n'est jamais crédible. Les seconds couteaux sont bien plus réussis. Simon Abkarian n'a pas besoin de faire grand chose pour en imposer, le charisme et la présence physique, c'est naturel chez lui. Zinedine Soualem est pas mal. Le background de ces deux personnages est bien travaillé. Marie Gillain est assez lisse et faut une sacrée dose d'indulgence pour accepter le fait qu'elle arriver à tirer son épingle du jeu dans ce monde qui la dépasse. En terme de réal, il n'y a rien de transcendant, aucune scène marquante. Le film manque cruellement d'un contrepoint (des flics par exemple), tout est trop facile pour ses petites frappes dont la destinée est inéluctable. Du coup, on se fout un peu de ce qui peut leur arriver. N'est pas Scorsese ou Melville qui veut...
5/10