BE KIND, REVIEW!

PRISONERS

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Denis Villeneuve (2013) | 8/10
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N’ayant rien vu de Villeneuve jusqu’à présent, j’ai lancé Prisoners sans aucune attente particulière et il se trouve que ce fut une excellente surprise. Rondement mené et admirablement joué, ce thriller haletant est particulièrement passionnant du début à la fin et ce malgré sa longueur (plus de 2h20 au compteur).
L’histoire met en parallèle la vie d’un père de famille (Jackman) dont la petite fille est kidnappée et qui va tout faire pour la retrouver (quitte à enfreindre la loi) et le policier tenace (Gyllenhaal) chargé de l’enquête. Les deux personnages sont vraiment passionnants, on suit leur cheminement séparément et leur confrontation. Ils livrent tous les deux une grande prestation et contribuent largement à donner un relief incroyable à leur personnage.

Très vite Jackman prend en otage le présumé coupable ; il rentre alors dans une spirale infernale où il va le torturer pour lui faire avouer le rapt. L’identification à son personnage est immanquable : que ferions nous à sa place? Irions nous aussi loin? A chaque nouvelle étape la question se pose : jusqu’où sommes nous capable d’aller dans l’horreur pour récupérer un être cher?
L’enquête côté force de l’ordre est également très prenante car même si elle semble suivre des chemins sans issue, la conclusion fait que tous les événements se recoupent pour composer un puzzle ou plutôt le labyrinthe présent tout le long du film.

J’ai vraiment passé un très bon moment avec ce Prisoners : un casting au top avec des personnages hauts en couleur, une enquête passionnante avec une fin que j’avais commencé par entrevoir mais qui finalement s’est révélé plus complexe que ce que j’avais pensé au début. Une très bonne surprise.

LUCY

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Luc Besson (2013) | 1/10
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Gosluc, merde… comment tu peux nous sortir un truc comme ça… Je veux bien que l’inspiration soit plus là, je suis prêt à accepter beaucoup de choses mais ça !!!... Honnêtement je suis persuadé que tu vaux mieux que ça. Quitte à produire ce genre de chose, laisse la réalisation à Megaton ou un autre tâcheron… Honnêtement, il y a vraiment un truc qui m’échappe ou alors c’est vraiment la fin.

Lucy c’est pas bien mais alors pas bien du tout. Je ne peux pas dire que j’en attendais beaucoup mais juste un divertissement popcorn gentillet. Mais là il n’y a rien, c’est très très mauvais, et bien inférieur aux Transporteur ou aux Taxi qui ne sont pourtant pas des chefs d'oeuvre.
Le film part plutôt pas mal avec Scarlet lâchée en Asie qui se retrouve à la merci de trafiquants de drogue très méchants. Elle va se retrouver malgré elle à devoir faire la mule et convier un sac d’une toute nouvelle drogue hi tech. (césarienne, plaçage du sac dans le bide et on referme : à ce propos, Besson a vraiment le culte de la césarienne car la scène m’a rappelé les pierres dans le bide de la chanteuse dans le cinquième élément…).

Après cette phase introductive, ça devient n’importe quoi, aussi bien au niveau scénaristique que réalisation où Luc se la joue intello en alternant ses scènes avec des inserts d’animaux complètement WTF… Le sac de came va évidemment craquer et Scarlett va acquérir des "super pouvoirs" au contact de la drogue. Les scènes inutiles, pénibles et ennuyeuses s’enchainent alors avec tout un tas d'effets spéciaux ratés. Pour exemple on a un dinosaure en CGI plus mal fait que Jurassic park sorti 20 ans avant (et je peux comparer car je me suis tapé les deux films dans la même journée). C’est juste pas possible de sortir des plans comme ça pour un film qui se veut une super production.

Scarlett fait le job mais on se demande ce qu’elle est venu faire dans cette galère. Morgan Freeman vient passer sa petite semaine de vacances à Paris tout frais payés, tellement il ne sert à rien dans le film. Les flics français, tout droit sorti de Taxi, sont des gros blairs qui ne penses qu’à bouffer et les chinois sont tous très méchants. Une intelligence d’écriture rare.

Par respect pour Besson (mais doit on encore le respecter…), je ne parlerai pas de la dernière demie heure, complètement en roue libre sous amphé, genre 2001 du pauvre. Franchement ça fait pitié. C’est ça le renouveau du cinéma français, j’ai mal pour lui…
Sal, nul, moche : 1

LE LOUP DE WALL STREET

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Martin Scorsese (2013) | 7,5/10
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Inspiré de la vraie vie d’un vrai trader, le loup de wall street est ce genre d’histoire que Marty sait si bien raconter : l’ascension vertigineuse d’un homme qui utilise tous les moyens pour réussir et sa chute d'autant plus douloureuse. Et finalement, même si le milieu de la finance peut sembler différent de celui de la pègre new yorkaise, on se rend compte que les codes sont proches et la moralité des hommes également.
Di Caprio livre une prestation de très grande classe, passant du jeune bleu dans un monde inconnu mais qui l'excite en grand manitou et gourou de la finance qui profite à plein des avantages de cette richesse accumulée sur le dos de clients crédules et naïfs. La transformation de son personnage est saisissante et jouissive tellement il ne s’impose aucune limite, l’argent pouvant tout permettre et tout arranger.

Suite au krach boursier de 1987 et à son licenciement, Il ouvre sa propre boite de trading avec ses potes. Très vite ils gagnent beaucoup d’argent, et le monde dépeint alors tranche radicalement avec le sérieux que l’on imagine du monde de la finance. On est en fait face à une bande de gamins qui se brulent les ailes, avec du pognon à ne plus savoir qu’en faire, où les délires les plus inimaginables deviennent réalité : conduire un hélico complètement bourré, tester toutes les drogues possibles, baiser où et n’importe quand, … Ils vont toujours plus loin dans la décadence et la démesure.
Comme souvent dans ce genre d’histoire, plus dure est la chute et quand la réalité rattrape notre héros, il faut faire les comptes et solder l’addition.

Le film, relativement long, passe très bien car les délires de l’équipe sont tous plus fendards les uns que les autres. Après, certaines scènes sont, selon moi, inutiles et ne servent pas forcément le film : notamment toute la partie du naufrage du bateau qui est peu intéressante, qui rallonge l'histoire et qui n’est pas très bien ficelée… Servie par une brochette d'acteurs impeccables (Jonah Hill en associé, M. McConaughey en mentor, Margot Robbie et même Dujardin en banquer suisse qui passe bien avec son anglais improbable), des dialogues savoureux et une mise en scène irréprochable, le loup de wall street s'apparente plus à un délire de tout ce que l'argent peut déclencher comme comportement démesuré et WTF.
Un bon cru donc pour le meilleur résultat de Scorsese au Box office à ce jour.