BE KIND, REVIEW!

Lorsque plusieurs agents britanniques disparaissent mystérieusement, le chef des services secrets de Sa Majesté britannique, M envoie l'agent spécial 007 James Bond en Jamaïque pour enquêter. L'espion va affronter le SPECTRE, une organisation qui vise à dominer le monde, personnifiée par le Dr. Julius No.

Première aventure cinématographique de James Bond et déjà première petite réussite. A travers les décors naturels somptueux de la Jamaïque notre célèbre agent secret mène sa première enquête qui le conduira à un repère top-secret d’un méchant qui ne voudra que dominer le monde. Toute la première partie en Jamaïque est assez prenante et dépaysante malgré son classicisme. Le temps de se rendre compte que Sean Connery (inconnu alors) incarne parfaitement son personnage. La suite sur l’île de Crab Key est tout aussi captivante grâce à des décors atypiques et surtout la personnalisation de la menace qu’on sentait planer : Dr No.

Mais ce qui ressort de ce film c’est qu’on n’a pas vraiment l’impression de se retrouver devant un James Bond. La faute à un méchant trop peu présent pour susciter une quelconque menace. Et surtout à un James Bond pas encore trop caractérisé : il n’a d’agent secret que le nom tant il manque de discrétion dans son investigation.

Bref, le poids des années fait un peu de mal à cette entrée en matière qui garde néanmoins un certain charme et se revoit agréablement. Ce Dr No pose déjà quelques bases de la saga (gunbarrel, Walther PPK, M, Moneypenny, Felix Leiter, première évocation du S.P.E.C.T.R.E., Bond Girls…) et film suivant sera bien plus convaincant.

Le MI6 reçoit un message d'une secrétaire russe du consulat soviétique à Istanbul, Tatiana Romanova, qui leur propose de leur apporter une machine de déchiffrement top secret appelée Lektor, à condition qu'on l'aide à fuir à l'Ouest. En réalité, elle a été engagée sans le savoir par Rosa Klebb, membre important du SPECTRE, afin d'éliminer James Bond, qui est la cause de la chute d'un de leurs meilleurs éléments, le docteur No. La nouvelle mission de James Bond s’annonce bien plus complexe et dangereuse que la précédente...


Après une mise en bouche appétissante Bond fait son entrée dans la cour des grands. Bons Baisers de Russie est en tout point supérieur à son prédécesseur.

Déjà on a affaire à un vrai film d’espionnage (de mémoire le film de la saga qui mise le plus sur ce côté-là) d’où une tension palpable jusqu’à la fin. L’histoire sur fond de Guerre Froide est intéressante et alterne efficacement scènes d’actions (fusillade dans le camp de gitans, séquence de l’hélicoptère, poursuite en bateaux…) et moments plus calmes. L’exotisme est toujours de mise puisqu’on est transporté d’Istanbul à Venise via l’Orient Express. Ce dernier donne d’ailleurs lieu à un combat brutal entre Bond et son némésis du jour : Red Grant. Ce tueur mutique est l’un des meilleurs méchants de l’univers Bondien car on sent sa menace planer dés la séquence pré-générique (une nouveauté qui deviendra un classique de la saga). Au-delà de Grant, on en découvre plus sur le SPECTRE via l’apparition de Blofeld (enfin, plutôt ses mains et son chat), le n°1 de l’organisation, et ses lieutenants les n°3 et n°5. La Bond Girl, sublime Daniela Bianchi (ancienne dauphine de Miss Univers et ca se voit), est bien plus importante que sa prédécesseur car elle est une pierre angulaire de l’histoire et l’une des principales raisons de la venue de Bond en Turquie.

Suite directe de Dr No tant il en est fait référence, cet opus garde néanmoins quelques menus défauts. Le rythme est parfois un peu trop lancinant. Et le climax final à Venise n’est pas très inspiré, la faute à une Rosa Klebb décevante.

Bons Baisers de Russie lance définitivement Bond dans le grand bain et restera comme un film majeur de la saga.