L'étrangleur de Boston 9/10Film d'investigation ultra en avance sur son temps, l'étrangleur de Boston propose deux approches assez novatrices dans le déroulement de l'enquète, notamment par le biais de trouvailles visuelles inédites (l
e split screen en tete de file).
D'un coté, nous suivons les hommes en charge d'investiguer sur une avalanche de victimes dont le mobile devient, au fil des évènements, toujours plus flou. Des cohortes de flics, de privés et meme de médiums menées par le très stoique Henri Fonda se succèdent pour trouver la clef qui mènera à ce tueur insaisissable. Et puis, il y a cette longue confrontation entre Fonda et Curtis bousculant les codes de l'époque et jouant autant sur les flashbacks (
très habile intégration des personnages dans les souvenirs du tueur) que sur le comportement ambigue de Di Salvo (
fiévreuse interprétation de Tony Curtis).
Techniquement novateur avec sa gestion optimale du split screen, le film va à l'encontre d'une floppée de tabous en suggérant de nombreux meurtres atroces (
le coup du balais), en envoyant Henry Fonda au beau milieu d'un bar gay ou en faisant frontalement exploser la cellule familiale de Di Salvo (
l'ultime confrontation avec sa femme et sa fille). Tout au long de cette séance, je n'ai eu de cesse de penser à la progéniture du film de Richard Fleisher, Maniac pour son tueur poisseux mais surtout Zodiac pour l'opacité des faits et son dénouement sans réelle fin.
Porté par un Tony Curtis habité (
éclipsant de fait tous les autres, dommage pour Fonda et son implication dans la seconde partie du film), l'étrangleur de Boston est une date à retenir tant il rompt avec les habitudes proposant une approche inédite du sérial killer. Le dernier plan brumeux sur un Tony Curtis perdu hante longtemps la mémoire et impose le film comme l'un des fleurons du serial killer movie.
Superbe séquence!