BE KIND, REVIEW!

Rahhh les viet flicks 80's de Margheriti, il y a rien de tel pour me mettre de bonne humeur, je sais d'emblée qu'on se foutra pas de ma gueule niveau action et en plus ça se permet d'être bien torché (mention spéciale a Héros de l'Apocalypse et Kommando Leopard), Ultime Combat est dans la bonne moyenne de son cycle bien entendu. J'avais quand même peur lors de la bataille d'intro qui multiplie les faux raccords en tout genre et se révèle finalement assez soft en pyrotechnie, peu digne justement de ses prédécesseurs, sans parler d'un personnage de journaliste extérieur à l'action pendant tout le film et qui ralentit le récit à plusieurs reprises.

Ca se rattrape vite car ça propose quelque chose de différent dans son histoire, exit les histoires de commando suicide, place à un survival où un soldat déserteur doit traverser la frontière du Vietnam tout en étant traqué par sa propre hiérarchie et les vietcongs. Mais n'allez pas croire que ça va la jouer discret au contraire, on fait tout péter dans la jungle, on massacre du viet à la chaine et tout seul si possible (il y a des relents de Rambo 2 avant l'heure), les 45 dernières minutes assurent le spectacle comme il faut entrecoupé d'une sous-intrigue de vengeance passable qui fonctionne suffisament. Voilà du fun comme on pouvait en trouver encore en Italie a cette époque.

6,5/10

L'insomnie a parfois du bon, alors que généralement j'aime beaucoup les comédies naphta en général, j'avais jamais eu l'idée de mater le moindre film des Marx Brothers et ça tombe bien, j'ai zappé juste au moment où Monnaie de Singe a commencé sur ARTE du coup j'ai tenté et j'ai pas été déçu du voyage. C'est en revoyant ce genre de films (ainsi que ceux de Chaplin ou Keaton qui sont pourvus d'un registre différent) qu'on comprend que leurs gags n'ont pas vieilli et qu'en plus leurs idées continuent encore d'être utilisées essentiellement dans les dessins animés, la rythmique est redoutable car l'idée de départ est simple comme bonjour, avec 4 passagers clandestins (les Marx) qui vont tour à tour emmerder les passagers et se faire pourchasser par l'équipage, un vrai scénario de cartoon donc qui va être exploité d'une très bonne façon. Baffes dans la gueule, quiproquos en tout genre, poursuites débiles s'enchainent sans jamais frémir, voilà un temps où on s'emmerdait pas à poser des personnages au profit de la comédie pure, à la fois très visuelle et parfois verbale (cinéma parlant oblige).

Parlons du quatuor Marx, dont chaque frère a sa petite personnalité : Groucho, le plus célèbre, se détache nettement par sa grande gueule et ses jeux de mots sont difficilement traduisibles en plus (le mec qui s'est occupé des sous-titres a bien galéré ) mais Harpo ne démérite pas, c'est celui qui a la plus grande démesure scénique du fait de son mutisme, l'obligeant a s'exprimer avec sa gestuelle et renouant donc avec l'inventivité du cinéma muet. A travers ces deux personnages, on a deux univers qui se croisent sans jamais se contredire pour autant. Les deux autres frangins sont pour le coup assez génériques et font plus figure de faire-valoir qu'autre chose (surtout Zeppo). Pour le coup, ça m'a bien motivé pour en découvrir d'autres, d'autant que leur filmo en commun est pas très conséquente.

7,5/10

Colt 45 avait tout du projet sacrifié, entre la sortie salles bloquée pour des raisons obscures, puis balancée en plein mois d'aout, laissant au film peu de chances de trouver son public et une durée de projection bien trop courte, qui laisse supposer d'un charcutage atroce, étonnant quand on connait Thomas Langmann qui entre deux projets mercantiles, m'a toujours donné l'image d'un producteur capable de financer avec de vrais moyens des œuvres couillues (le biopic Mesrine entre autres, même si le résultat final était loin d'être convaincant). Du Welz s’étant montré très évasif sur les divergences artistiques, avouant ne pas renier le film mais sans vouloir en faire la promo non plus, ce qui sous-entend que l'essence globale du projet est quand même bien présente à l'écran, mais Colt 45 a un gros problème de rythme car tout va beaucoup trop vite. On a peine le temps de connaitre un personnage ou de voir une storyline s'amorcer que déjà, on passe à la scène suivante, du coup, les moments forts du métrage sont un peu amoindris par cette frénésie.

Colt 45 aurait gagné a conserver des respirations (faut vraiment qu'on lui laisse l'opportunité de faire un director's cut un jour), d'autant que l'écriture signée Fathi Beddiar (ancien de Mad Movies) est vraiment bluffante : à l'image d'Alain Corneau, il a su marier à la perfection diverses influences étrangères (essentiellement le polar US et HK) tout en préservant son identité française, détail qui me semble primordial pour un bon polar. La base scénaristique est très originale, permettant à la fois d'insérer des thématiques (le héros, hors de l'action au départ, qui hésite entre ses deux pères de substitution, eux-mêmes empêtrés au milieu d'une guerre interne entre flics) et de poser le style visuel du film où l'iconisation des armes à feu est reine, en montrant que les persos sont presque définis par leur flingue. Sans parler de la photo tout en clair-obscur qui ne cesse de nous rappeler Sudden Impact et Vigilante.

Les acteurs sont eux aussi remarquables à une seule fausse note près (l'acteur principal qui a une tête de veau pas charismatique pour un sou), quand Lanvin croit à son rôle, il prouve qu'il est un des derniers vrais badass à la française, même Joey Starr est bon ! Idem pour les autres qui ont des gueules de tueurs ou d'ordure, on est pas dans l'aseptisation "prime-time pour TF1" approved, c'est un vrai film d'hommes qui fait pas semblant. Vous l'aurez compris en dépit de ses regrettables défauts, Colt 45 est le polar français qui m'a le plus emballé depuis.....Les Lyonnais, autant dire que ça commençait a dater tout ça !

7,5/10