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Prison on Fire 1 - 8,5/10

MessagePosté: Mer 18 Fév 2015, 23:58
par Dunandan
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Prison on Fire, Ringo Lam (1987)

Après avoir vu City on fire du même gars, toujours pas de déception à l'horizon, et c'est même peut-être mon préféré du lot. Reprenant à son compte les codes du genre, Ringo Lam les assaisonne de sa patte habituelle, avec donc des ruptures de ton jouissives et (d)étonnantes, tout comme la façon dont l'un des protagonistes principaux se retrouve en taule (avec un effet gore à se pouffer de rire par tant d'excès), mais pour glisser lentement et sûrement vers un terrain autrement plus sombre et âpre, surtout durant un final plein de hargne.

La trame principale, si elle s'avère classique, avec son lot de triades et de persos plus sympas ayant à jongler à la fois entre les frictions internes et l'autorité sanguinaire de l'intendant, ne manque pas de panache, bien au contraire. Chow Yun Fat, une fois n'est pas coutume, mène la danse en comique de service (décidément, Ringo Lam avait exploité à fond cette facette de l'acteur), en fait pure attitude de survie au sein de cette jungle humaine soumise à de vives tensions (et quand ça éclate, ça ne rigole plus, en témoigne cette terrible mêlée humaine calmée à coup de bâtons).

Personnage le plus touchant du film, sa personnalité exubérante est bien souvent à l'origine de scènes complètement décalées et pourtant sérieuses à la base (comme lorsqu'il rassure son pote de cellule pour tenir bon en dépit de la dureté du milieu... pendant qu'il lâche une pêche). Ce dernier, l'innocent de service, complète bien le duo d'amitié formé avec CYF, avec son attitude trop sérieuse et honnête (limite lèche-cul au début), le genre de bleu qui a encore beaucoup à apprendre du milieu, tant pour survivre que pour être un homme digne de ce nom (ce qui passe par prendre les choses de manière un peu plus coulante en dépit de l'injustice ambiante, ce qui fonctionnera jusqu'à un certain point).

Oeuvre à multiples facettes, Prison on Fire ne cesse de bifurquer vers toutes les directions pour mieux surprendre en dépit d'un schéma narratif largement connu et recyclé à toutes les sauces (deux amis qui essayent de survivre en milieu hostile et confiné). Ainsi, même lorsque tout semble scellé avec une sortie de prison attendue au tournant, Ringo Lam nous prend à la gorge avec un dernier (long) face-à-face, sacrément bestial et bien géré en termes de montage, libérant toute l'énergie accumulée jusqu'à lors. D'autre part, ça regorge de petites touches d'optimisme et d'humanisme entre potes de cellule (comme cette danse entre potes durant la fête de l'an où toutes les querelles et tensions semblent disparaître d'un coup de manière libératrice), qui rappellent cette bonne vieille époque où divertissement désinvolte/osé et fond sérieux/pas bête ne s'annulaient pas forcément.

Note : 8.5/10

Re: [Dunandan] Mes critiques en 2015

MessagePosté: Jeu 19 Fév 2015, 11:49
par pabelbaba
Une bombe celui-là, mon préféré de Lam d'ailleurs. :super:

Et un film de zonzon sans évasion, c'est bien. :D

Re: [Dunandan] Mes critiques en 2015

MessagePosté: Jeu 19 Fév 2015, 12:52
par Jed_Trigado
La suite, dans le genre évasion à gogo, il bat des records. C'est limite le running gag du film. :eheh:

Re: [Dunandan] Mes critiques en 2015

MessagePosté: Jeu 19 Fév 2015, 15:22
par pabelbaba
La prison qui fait opération porte ouverte non-stop... :eheh:

Re: [Dunandan] Mes critiques en 2015

MessagePosté: Jeu 19 Fév 2015, 22:12
par Dunandan
Sinon, des CYF en mode "on fire" à me conseiller de cette époque ?

Re: [Dunandan] Mes critiques en 2015

MessagePosté: Jeu 19 Fév 2015, 22:51
par pabelbaba
Le final de Flaming Brothers! :eheh:

Re: [Dunandan] Mes critiques en 2015

MessagePosté: Jeu 19 Fév 2015, 22:55
par Dunandan
Dis donc, ça a l'air tentant dit comme ça :eheh:

Re: [Dunandan] Mes critiques en 2015

MessagePosté: Jeu 19 Fév 2015, 22:56
par Jed_Trigado
C'est bien la seule chose a sauver de ce film. :chut:

Re: [Dunandan] Mes critiques en 2015

MessagePosté: Jeu 19 Fév 2015, 22:58
par angel.heart
Mouais, Flaming Brothers, c'est pas génial. :?

Moi j'aurais dit Tiger on the beat.

Et, dans un autre registre, Hallucinations (mais faut quand-même être ouvert à du bon gros délire totalement WTF!!! :mrgreen: )

Re: [Dunandan] Mes critiques en 2015

MessagePosté: Jeu 19 Fév 2015, 23:01
par Jed_Trigado
Perso, j'adore Treasure Hunt ! 8)

Re: [Dunandan] Mes critiques en 2015

MessagePosté: Jeu 19 Fév 2015, 23:03
par Dunandan
@ Angel : Ah mais je suis ouvert... :mrgreen:.

Merci, je vais checker tout ça ;).

Re: [Dunandan] Mes critiques en 2015

MessagePosté: Jeu 19 Fév 2015, 23:05
par Mark Chopper
angel.heart a écrit:Moi j'aurais dit Tiger on the beat.


+ 1

Re: [Dunandan] Mes critiques en 2015

MessagePosté: Ven 20 Fév 2015, 11:58
par pabelbaba
Bon, ok Tiger on the Beat ça défonce et ça vaut toujours le coup de le voir.

Mais Flaming Brothers, c'est une sorte de petit plaisir pervers où on se fait méchamment chier pendant 2h et où l'on jouit littéralement pendant 10 minutes à la fin avec un gunfight de fou.

Un plaisir de frustré, qui aime ça! :eheh:

Prison on Fire 2 - 5,5/10

MessagePosté: Jeu 26 Fév 2015, 02:31
par Dunandan
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Prison on fire 2, Ringo Lam (1991)

Passablement déçu par cette suite, qui se contente, malheureusement, de reproduire les thématiques du premier Prison Fire sans éviter la redite ni la caricature. Si Ringo Lam est toujours doué pour dépeindre un milieu excessivement tendu et violent, reflet d'une région tiraillée par son identité à la limite de la schizophrénie (Hong-Kongaise et Chinoise), il s'enfonce dans des gimmicks parfois gênants (les bagarres déclenchées comme un rien, les amitiés viriles flirtant parfois avec la bromance - je pense particulièrement à la seconde partie -). L'effet de répétition et de déjà-vu se fait donc lourdement ressentir avec un maton en chef (encore) impitoyable cherchant (encore) à asseoir son autorité à coup de bâtons et de jeux de soumission, et à faire affronter pour ce faire les têtes des triades dominantes en désignant (encore) un faux traître.

L'autre soucis, c'est qu'il manque à Chow Yun-Fat un acolyte digne de ce nom (ça créait un équilibre dans le premier), et du coup il assume à la fois le rôle de bouc-émissaire et de trublion/trouble-fête. Le plus gros problème étant que l'intrigue tournant autour de son fils n'est pas des plus passionnantes. Si cette dernière se révélera finalement assez émouvante dans un second temps, notamment en approfondissant une autre facette de son personnage, les running-gags des évasions n'arrangent pas les choses (c'est abusé tellement ça parait facile de se faire la malle), mais ont au moins le mérite d'apporter un peu de nouveauté ludique et de tonus à un film qui repose, faut le dire, sur un bon rythme de feignasse.

Demeurent tout de même de beaux moments d'amitié (au fond le véritable sujet de ce dipyique) qui, par leur jovialité communicative et unanime, est aussi plein de défiance envers une autorité qui a tendance à brimer tout élan d'espoir. Autre bon point, le casting, Chow Yun-Fat en tête, même si je le préférais en guignol tragique (là il est un peu plus tragique que guignol). En bref, que propose-t-il par rapport à son prédécesseur ? Pas grand chose... On reprend (presque) les mêmes et on recommence, avec une plus ou moins désagréable impression de remplissage pour le reste pour en faire une histoire qui se tient à peu près. En tous cas, malgré son aspect viscéral/survival (encore plus poussé), Prison Fire 2 n'atteint jamais la puissance de son modèle qui avait déjà fait largement le tour de son sujet.

Note : 5.5/10

Aventures de Jack Burton dans les griffes du Mandarin (Les) - 7,5/10

MessagePosté: Mar 03 Mar 2015, 01:37
par Dunandan
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Big Trouble in Little China, John Carpenter (1986)

Jack Burton, c'est cool. Kurt Russel est nickel dans le rôle de l'américain moyen (il me fait vraiment penser au Duc, quoique dans un tout autre style) dont la seule véritable motivation est de récupérer son camion des mains de vilains sorciers chinois qui veulent dominer la terre, chose qu'il préfère à une jolie plante aux yeux verts, une journée tout ce qu'il y a de plus normal en somme... En plus de livrer l'un de ses meilleurs personnages, nonchalant à souhait (pas du tout la ganaille du héros typique avec son look débraillé et son manque flagrant de classe), John Carpenter signe ici un chouette hommage au WXP fantastique (on pense particulièrement aux Tsui Hark et aux Chu Yuan) et au chambara japonais (on reconnait entre autres des clins d'oeil à Baby Cart), sans pour autant oublier sa patte avec une capacité à nous faire croire à la magie qui s'y déroule avec de modestes moyens qui forcent le respect (c'est parfois un peu kitsch dans les décors, les effets, et les interprétations, mais c'est tout à fait dans le ton de ce genre de films, et j'avoue que ça a un charme fou).

Là où le bât blesse, c'est son rythme capricieux, légèrement essoufflé à mi-parcours (à savoir quand l'action se repose, la faute aussi à un scénario très léger), alors que par ailleurs c'est vraiment fun et décomplexé, une narration pensée comme un train fantôme au sein de cette maisonnée aux milles pièges et protagonistes hauts en couleurs, avec surtout un climax qui envoie le pâté où tout ce beau monde se met sur la tronche avec une totale implication, dont le petit côté surjoué me fait bien tripper. Donc pas mon Carpenter préféré en raison de ce petit ventre mou, mais certainement l'un de ses plus divertissants, doté d'un gros capital sympathie (pour moi, c'est Goonies en mode asiatique), avec en outre, et non pas des moindres, une ambiance typiquement '80s tant sonore que visuelle (dans le bon sens du terme) qui offre un caché certain à la réalisation.

En résumé, une très jolie rencontre entre la série B américaine et le ciné HK, mâtiné à un brin de bisserie japonaise '70s, où les amateurs de Ghost Kung Fu movies devraient s'y retrouver sans peine.

Note : 7.5/10