BE KIND, REVIEW!

J'ai pas aimé du tout ce pastiche des productions Hammer, probablement a cause de la personnalité même de Polanski qui m'a jamais donné l'image d'un gai luron et là ça se confirme aisément, un peu comme si un croque-mort dépressif essayait de me raconter une blague de Jean Marie Bigard : ça ne colle pas.

Il y a pas un gag qui fonctionne (bon allez le plan où Polanski fait le tour du château avant de revenir face au vampire qui le pourchasse, fait bien cartoon et m'a fait assez rire) et le moindre clin d’œil aux films de vampires est sur-appuyé au cas où on aurait pas capté les références, je comprends qu'il s'agit d'une parodie mais la comédie reste un genre où le sens du dosage est roi, là force est d'admettre que je m'y suis emmerdé comme jamais (le début dans l'auberge, c'est interminable) parce que ça manque de moment forts ou de choses qui me font dire "ah, tiens un gag que j'ai pas vu ailleurs". Comble du mauvais goût, Polanski cède même a la tentation de se la jouer Benny Hill pendant une scène de ski, à partir de là, j'ai perdu tout espoir.

Car ce qui m'a fait tenir pendant tout ce temps, c'est ce qui est visuel, là où d'autres auraient opté pour quelque chose de clinquant et outrancier, Polanski se rèvele assez respectueux avec des décors en studio et une photographie qui sonnent comme du Terence Fisher, sans parler de l'atout féminin du film, il a bien compris qu'il fallait contrebalancer l'ambiance grisonnante avec un canon ultime, Sharon Tate qui m'a rendu tout chose a chacune de ses scènes, là dessus, elle avait rien a envier a une Caroline Munro ou une Ingrid Pitt.

3/10

Dans la catégorie de films qui selon moi n'appelaient pas de suite, Pitch Black est un joli cas d'école, une belle surprise que personne ne voyait venir à l'époque, qui tenait justement par son petit budget parfaitement optimisé grâce a un script qui jouait la carte du huis-clos et sur le mystère qui entourait le personnage de Riddick, mais voilà Diesel en a décidé autrement, il aime tellement le personnage qu'il va s'efforcer de monter une première séquelle boursouflée qui montrait les limites du talent de Twohy dès qu'on lui donnait un budget trop lourd et un univers trop vaste pour lui. Aussi inutile soit-il, Riddick aurait pu remettre le personnage sur le devant de la scène, puisque celui-ci s'est fait avec beaucoup moins d'argent obligeant donc Twohy a redoubler d'efforts et a revenir a une approche plus minimaliste, mais c'est sans compter ses choix artistiques douteux notamment concernant les CGI où ça pue le fond vert, voir Diesel marcher dans un désert numérique jaune pipi pendant presque une heure avec un clébard top crédible, mes yeux ont failli lâcher. En gros, Twohy n'a même pas rectifié ce qui clochait par rapport aux Chroniques de Riddick.

Néanmoins le film gagne un peu en intérêt à partir de l'arrivée des deux groupes de troufions, même si les persos sont pas bien malins, c'est assez marrant de les voir se bouffer le nez de temps a autre, de plus on en revient au huis-clos avec de vrais décors cette fois-ci, mais une fois encore l'écriture autrefois si réussie de Pitch Black se limite a une partie de cache-cache certes divertissante mais grotesque (on est loin de Predator ), avant de conclure sur un climax contre des affreuses bébêtes numériques et une fin absolument honteuse en ce qui me concerne

4/10

J'avais plus revu ce truc depuis l'enfance, j'aimais pas trop à l'époque mais bon, on sait jamais avec l'âge on peut changer d'avis. Ben finalement ça a été encore pire que je le pensais.

Première chose, j'ai du mal a croire que ce machin ait coûté 30 millions (en comparaison un truc bien riche en action comme Aliens a coûté 12 millions de moins !) vu l'allure de la direction artistique, entre la partie dans le vaisseau qui est digne d'un vieux épisode de Star Trek des 60's, la tronche de l'Alien qui sort d'une mauvaise série Z et le reste du décorum qui se limite a des paysages en carton pâte filmés en studio, on se croirait revenu 30 ans en arrière, sauf que si c'est voulu, c'est complètement foiré. Mais ce n'est même pas le pire, mais bel et bien son script qui reprend la base d'Enfer dans le Pacifique où un humain et un alien vont devoir cohabiter pour survivre dans un endroit désolé, sauf que là on est plus dans l'humanisme de pacotille avec une évolution de l'histoire a laquelle on a vraiment du mal a croire et qui surtout ne va pas au bout de son truc notamment sur la question du langage dont la barrière est vite franchie, là j’espérais justement un truc basé sur l'incompréhension.

Autrement, on se farcit un récit de couple involontairement gênant (le moment où l'Alien apprend qu'il est enceint et la réaction de Quaid derrière, mon dieu j'ai cru qu'il allait lui rouler un patin ), pas vraiment palpitant où on discute au coin du feu, on va chasser, on discute au coin du feu, on marche, on discute etc....Bref, on s'éclate pas des masses devant cette écriture qui pète les compteurs du nanar dans son dernier acte où les rares moments "couillus" du film sont balancés aux chiottes par la pire facilité scénaristique que j'ai vue des lustres, histoire de poser un happy-end et aussi ajouter un peu d'action, parce que bon faut pas déconner, le spectateur il aime bien quand ça parle de paix, mais il aime surtout la castagne.

2/10