BE KIND, REVIEW!

Milkshake a écrit:Tu me fera pas croire que ça tourne bien dans sa tête vu comment le gars passe des années de travail pour mettre en image ce qu'il met en image dans ce truc.

Ouais donc t'es plus dans le jugement d'un réal que dans le jugement d'un film à part entière, c'est bien ce qu'il me semblait.
Bizarrement, vu ta note à Irréversible, ça ne te dérangeais pas jusque là, alors que c'est un film à base de viol, de boîte gay SM et d'un mec qui dit avoir couché avec sa fille. Mais là par contre un travelo et tu est toute chose, comme quoi.

Et j'insiste, pour le peu que j'ai vu, et pour avoir regardé beaucoup d'interviews du bonhomme, c'est clairement pas quelqu'un de dérangé. Simplement une personne qui a une vision très innocente (mais néanmoins sombre) de choses qu'on a tendance à trouver tabou sur un écran. Dupontel décrit souvent Noé comme un mec très intelligent, mais qui peut surprendre et choquer quand on discuter avec lui parce qu'il a un réel détachement sur la mort, le cul et la violence, du coup il en parle comme s'il évoquait ce qu'il a mangé hier.
Mais bon, c'est récurrent ça de déclarer quelqu'un de pas normal dès qu'il sort des conventions morales, c'est loin d'être le premier (Pasolini notamment avait connu plus ou moins la même chose).

c'est récurrent ça de déclarer quelqu'un de pas normal dès qu'il sort des conventions morales

Par définition, ça se tient.

De pas normal, j'entends la fermeté avec laquelle Milk déclare Noé comme un pervers qui mériterait d'être soigné.

J'y peux rien si tu ne regardes que la note.

Bien sur que le fond de Irreversible me dégoute mais ce qui m'intéresait dans le film est tout le reste c'est à dire les passages de couple entre Cassel/Belluci/Dupontel plus vrai que nature et puis formellement ça proposait des choses même sur les passages purement gratuit et provoc.

Tu verrais les scène de couple dans Love, c'est à mourir de rire tellement ça fait amateur

Je n'y peux rien si Noé n'est plus capable de se payer des acteur professionel pour faire son projet mais vu ce qu'il leur demande de faire, l'état de soumission dans lequel il met ces pauvres personnes c'est comprehensible.

Alegas a écrit:De pas normal, j'entends la fermeté avec laquelle Milk déclare Noé comme un pervers qui mériterait d'être soigné.

J'ai dis ça moi N'importe quoi.

Par contre qu'il compte pas sur moi pour regarder ses fantasmes sur grand écran.

Faut lui conseiller les films de Larry Clark.

Il va pouvoir nous faire après une liste des réals qui sont pas bien dans leur tête, j'ai hâte.

Gaspard Noe
Larry Clark
Woodie Allen
Roman Polanski

Liste à complêter.

Ridley Scott. Mais il boit, c'est compréhensible.

Larry Clark je sais déjà que c'est pas pour moi, je préfère encore me refaire certain Gus Van Sant qui sont dans le même trip.

Hitchcock et Peckinpah c'était pas non plus des sains d'esprit.

Ah bah oui Hitchcock comment j'ai pu l'oublier, le petit frigide anglais qui aimait mater ses actrices.

Mark Chopper a écrit:

c'est récurrent ça de déclarer quelqu'un de pas normal dès qu'il sort des conventions morales

Par définition, ça se tient.

Ouais enfin les conventions morales changent avec les siècles et ce qui semble normal maintenant sera déviant dans 200 ans. Je crois même avoir lu que certaines pratiques sexuelles étaient déviantes il y a quelques années, siècles mais qu'aujourd'hui, elles sont acceptées et banales. Voir aussi le fameux bouquin DSM mis à jour très souvent...donc la normalité , c'est encore un truc très changeant et abstrait.

Milk ton souci c'est que tu penses souvent à la place des réalisateurs et Alegas croit qu'il est le seul à avoir des arguments. Ca donne trop de leçons sur ce forum. Ca donne des leçons aux cinéastes, aux scénaristes et j'en passe. Ca fait peur.

Waylander a écrit:Alegas croit qu'il est le seul à avoir des arguments.

Mouais, tu touches à côté là.
Les arguments dans les critiques des autres, quand il y en a, je peux les voir, aucun soucis de ce côté là. A partir du moment où c'est bien argumenté, en faisant preuve d'un minimum d'objectivité, je n'ai aucun soucis pour lire une critique qui démonte un film que j'ai apprécié (genre Jupiter qu'on aime pas, je m'en branle, par contre dire que c'est un film moche ou réalisé par Ratner là non, faut pas déconner).
Dans le cas de Love, comme n'importe quel Noé, je sais bien que tout le monde ne peut pas apprécier, le mec est trop extrême dans ses propositions de cinéma pour ça. Sauf que là encore, il suffit de faire preuve d'un minimum d'objectivité pour voir que dans Love, il y a autre chose que ce que décrit Milkshake.
Et encore il mettrait 0 en disant que c'est pas son truc, qu'il aurait mieux fait de pas le voir car ça lui parle pas du tout, why not, mais non là le mec fait son petit démontage en règle non seulement en insultant le réal dans ses intentions, mais en plus en prenant un ton condescendant sur le public qui aime son film (car oui, Milkshake aime bien enfermer tout le monde dans des petites cases, je n'apprend rien à personne, donc en gros si on aime Love on aime les fellations dans les chiottes et les partouzes, trop cool !). Là, en l’occurrence, Milkshake mérite bien que je l'emmerde : sa critique pourrait être écrite par l'Odieux Connard que ça ne changerait pas grand chose (bon peut-être la longueur des écrits).

Donc non, il n'est nullement question d'arguments au fond, seulement de la façon dont ils sont présentés.

Nan mais j'avais bien compris hein je fais les mêmes reproches à Milk de toute façon mais parfois, à te lire, tu as toi aussi un ton condescendant. Et un argument n'est pas une preuve. On trouve toujours des contre arguments (en extrapolant, en cherchant des trucs là où ya rien, en inventant même parfois , en détournant, bref tu connais la chanson) donc les débats sont interminables. Après, ne crois pas que tu connais Noé parce que tu l'as vu 2 fois 5 minutes quoi.

Ah mais j'ai jamais dit que je le connaissais personnellement hein. Mais bon j'ai eu des discussions avec lui, que ce soit en tête à tête ou par mail, et je ne peux que confirmer ce que tous ses proches disent de lui : ce n'est pas un pervers, un illuminé ou un mec bien dérangé, simplement un gars qui s'exprime d'une façon différente des autres sur la pellicule.
Le problème, c'est que les détracteurs de Noé devraient mater des interviews du bonhomme. Dès qu'on lui dit un truc du style "vous avez pas honte de mettre ça en image, etc..." il dit simplement que ça découle de sa cinéphilie, d'un vécu qu'il romance par la suite. C'est simplement son cinéma, qu'on aime ou non, et je trouve ça dingue que certains tentent de se rassurer (en tout cas c'est comme ça que je le vois) en voulant forcément se dire "ce film, c'est forcément fait par un mec qui n'a pas toute sa tête, c'est impossible".
Genre un mec bien dans sa tête, sain d'esprit, ne peut pas livrer du cinéma "autre", qui cherche à provoquer quelque chose chez son public, quand bien même ce serait fait sans réelle subtilité.

Puis bon les débats sont TOUS interminables. Mais c'est pas pour ça qu'il faut forcément y couper court.