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Re: [Elpingos] Mes critiques en 2015

MessagePosté: Mer 28 Oct 2015, 14:31
par elpingos
:eheh:

Summer Wars - 7,5/10

MessagePosté: Mer 18 Nov 2015, 15:36
par elpingos
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SUMMER WARS
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Mamoru Hosoda (2009) | 7,5/10


Un film une fois de plus totalement atypique nous venant de l'animation Japonaise. Mamoru Hosoda pour ce qui n'était pas son coup d'essai s'empare donc de gros moyens pour livrer un seinen informatique un peu ado mais aussi traiter pêle-mêle de tout un tas de petites histoires.

On y retrouve les thèmes classiques de la SF japonaise, monde virtuel, jeux vidéos, le tout dans un registre pour autant bien contemporain (cyber attaque et nucléaire). Mais le film, en prétextant cette réunion de famille s'avère tout autant très bon enfant, abordant aussi ce registre familial et nippon de culture des traditions et du respect des anciens. C'est d'ailleurs ici que Summer Wars trouve sa belle identité dramatique. Dans le personnage de la grand-mère notamment, la figure tutélaire du film et centre de connexion d'un cercle familial réuni autour d'elle. Et presque en un huis clos sur fond d'été, les péripéties de cette équipe de personnages vont dynamis(t)er le film. Et leur union aussi bien en vrai ou en tant qu'avatars de trouver une résonance à la fois humaine et sociale, et techno-fun.

Hosoda s'amuse énormément et s'autorise beaucoup; et il nous projette comme son héros dans cette chorale familiale en ébullition et ce monde un peu parallèle. Forcément son scénario part un peu dans tous les sens, assumant le fun, l'action, l'humour, le psychédélisme même parfois avec cette réalité virtuelle d'Oz et son IA démoniaque (et fan de "Koi Koi" (sic)). Ce mélange des genres un peu foufou oblige parfois quelques raccourcis.

Mais Hosoda réussit avec tout ça à dresser une fable parfois touchante, en tout cas extrêmement divertissante, avec des références sympathiques en pagaille. Surtout que tout est finalement traité avec justesse et de belles intentions. Et avec un sens du rythme et un univers qui fait mouche, Summer Wars fait de Hosoda l'une des têtes de file de cette nouvelle garde appliquée et inventive des auteurs d'anime.

Enfants Loups: Ame et Yuki (Les) - 8/10

MessagePosté: Mar 01 Déc 2015, 11:13
par elpingos
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LES ENFANTS LOUPS, AME ET YUKI
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Mamoru Hosoda (2012) | 8/10


Après "Summer Wars", il me fallait découvrir cet "Enfants loups", peut-être le film d'Hosoda le plus renommé. A juste titre d'ailleurs tant il s'écarte du seinen pour mieux atteindre une portée plus universelle, s'attachant à retranscrire le récit d'une mère et de ses 2 enfants. Ici point de baston ou d'humour, l'anime est même parfois bouleversant. Surtout, s'il aborde en toile de fond le thème du retour à la terre, il apporte aussi un regard subtil et aiguisé sur cet âge de l'enfance et de ces caractères en formation. Au travers de cette sœur et de ce frère, c'est toute une réflexion sur l'apprentissage et l'éducation comme un libre choix que ce conte aborde. Hosoda n'aurait pas pu réussir à raconter cette histoire, relativement simple au final, sans un regard émouvant et habile sur ses personnages. Si "Summer Wars" permettait déjà d'apercevoir une acuité dans la caractérisation, "Ame et Yuki" va encore plus loin, s'articulant presque quasiment autour de ses personnages, au départ une mère esseulée en doute face à ses choix de vie pour ses enfants, puis à ces enfants eux-mêmes. Sous couvert d'un côté un peu fantastique, le récit est pour autant adulte et bien ancré dans la réalité. De plus la beauté de l'animation et des décors, le charme des musiques, le montage rythmé et habile, tout concourt à faire de cet anime un grand film, et de Hosoda l'un des réalisateurs les plus convaincants de l'animation Japonaise.

Re: [Elpingos] Mes critiques en 2015

MessagePosté: Mar 01 Déc 2015, 11:37
par Alegas
Tu me donnes envie de le revoir du coup. :super:

Huit salopards (Les) - 9/10

MessagePosté: Lun 21 Déc 2015, 11:19
par elpingos
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LES 8 SALOPARDS
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Quentin Tarantino (2016) | 9/10


Pour son 8e film et après un Django pour moi inégal, Tarantino continue d'explorer les thèmes du western en abordant ici une histoire de chasseurs de prime sur fond de tempête neigeuse.

Violent à souhait, le récit qui débute par le convoi d'une diligence, va vite s'arrêter dans une auberge et orchestrer le face à face sanglant entre les différents voyageurs. Divisé en chapitres comme à l'accoutumée, le film est donc quasiment une sorte de huis clos, comme Reservoir Dogs à l'époque. D'ailleurs à ce sujet l'apport du 70mm est un peu anecdotique, les grands espaces étant un peu réduits à une portion congrue, quoique présents au début. Mais le propos n'est pas vraiment de montrer les mythiques paysages mais bien plus de s'amuser de l'ambiance de l'époque et de l'atmosphère de tension qu'il va ici susciter. Le format sert sans doute d'ailleurs bien plus ici à enfermer son huis clos dans ce cadre rectangulaire pour mieux le rendre opaque. Et s'il va entretenir longtemps le mystère sur ses personnages et donner la part belle à leur mentalité si typique, festival d'ambiance, d'accents et de faux semblants, il retracera par la suite lors d'un flashback coutumier l'arrivée des protagonistes, laissant apparaître alors le fin mot annoncé de l'histoire.

Tarantino oblige, le film est très bavard, assez truculent et les personnages sont aussi mystérieux que patibulaires. Et c'est donc un festival de répliques cultes qui vont venir égayer ce savoureux panier de crabes. A ce titre, Jennifer Jason Leigh campe l'un des personnages les plus iconiques de Tarantino, une vraie et belle garce qui incarne parfaitement l'esprit badass du film. Quel rôle franchement ! Et Kurt Russell et Samuel Jackson sont eux aussi exceptionnels en chasseurs de primes charismatiques et méfiants, dont le dernier notamment, habitué pourtant du cinéma de Tarantino, trouvant ici ce qui est pour moi son meilleur rôle.

Si le film débute relativement piano (la version de 3h n'exclue pas quelques longueurs), il n'aura de cesse d'augmenter la tension, jusqu'à son dernier tiers et son rythme de croisière alors en forme de catharsis. Le film devient alors ce qu'il est vraiment; car ce 8 salopards a au final bien plus des airs de thriller horrifique que de western, et les compositions exceptionnelles de Morricone convoqué pour l'occasion (!) de rappeler forcément un autre film culte (avec neige/huis clos et Kurt Russell) ; en effet les ressemblances sont trop nombreuses pour ne pas voir ici un hommage appliqué à The Thing. Et cette relecture en western est un pur bonheur en forme de festival de confrontations et de violence aussi âpre que délectable.

Tarantino se lâche donc généreusement et son film est alors aussi simple qu'efficace. En expliquant sa démarche, il évoquait vouloir à l'origine donner une suite à Django. Mais un peu dans l'impasse avec ce personnage vertueux, il a alors décidé de prendre la tangente et d'évoquer plutôt une rencontre forcée entre des vrais salauds comme seul le western en possède. Ce faisant cela lui permet d'explorer avec encore plus de profondeur les thèmes de la violence, du racisme, du rapports de force. Et d'associer tout ça au panthéon de l'histoire américaine. Bien lui en a pris, car on peut être d'accord avec ses propres dires, à savoir qu'il s'agit ici d'un de ses meilleurs scénarios. Car en effet ce 8e film condense un peu les qualités de ses meilleurs films (joutes verbales, immédiateté d'un scénario jouissif et festival d'acteurs). Et surtout et encore il constitue un pur bonheur de cinéphile.

Re: [Elpingos] Mes critiques en 2015

MessagePosté: Lun 21 Déc 2015, 11:24
par osorojo
Comme tu donnes envies :bluespit: :bluespit: :bluespit:

Ce sera day one pour moi celui-là, même s'il faudra sans doute que je fasse avec la VF :(

Tu l'as vu en VO ?

Re: [Elpingos] Mes critiques en 2015

MessagePosté: Lun 21 Déc 2015, 11:25
par Jack Spret
Rho putain la note ! :bluespit:
Je lis rien car J-5 avant ma séance mais je bande là !

Re: [Elpingos] Mes critiques en 2015

MessagePosté: Lun 21 Déc 2015, 11:35
par elpingos
osorojo a écrit:Tu l'as vu en VO ?

Yep. Version rallongée en 70mm projetée lors de l'AVP au grand Rex. :bluespit:
Je conseille la VO of course, car déjà c'est du Tarantino, donc beaucoup de rythme dans les dialogues, et il y a ici en plus tout un travail sur les accents ...

Jack Spret a écrit:Rho putain la note ! :bluespit:
Je lis rien car J-5 avant ma séance mais je bande là !

J'espère que tu ne seras pas déçu. Je suis pas du genre à réserver mes bonnes notes donc pas sûr que le forum me suive aussi haut. On verra bien :wink:

Re: [Elpingos] Mes critiques en 2015

MessagePosté: Lun 21 Déc 2015, 11:37
par Alegas
Bon pareil, je lis pas mais bien hâte de le voir celui-là (surtout que l'avis général semble être le même que le tien : ça parle souvent d'un des meilleurs Tarantino).

Re: [Elpingos] Mes critiques en 2015

MessagePosté: Lun 21 Déc 2015, 11:38
par Hannibal
:bluespit:

Re: [Elpingos] Mes critiques en 2015

MessagePosté: Lun 21 Déc 2015, 12:27
par Jed_Trigado
Vu cette nuit grâce a l'albanie et je suis d'accord en tout points, perso, je m'abstiendrais de tout commentaire pour le moment en attendant que plus de gens le découvre, le film étant tellement imprévisible dans son déroulement, qu'il faut vraiment être le plus vierge d'informations. C'est désormais mon QT préferé avec Jackie Brown.

Re: [Elpingos] Mes critiques en 2015

MessagePosté: Lun 21 Déc 2015, 12:39
par caducia
j'ai vu qu'il était en albanie, mais j'attends quand même. Merci pour cette alléchante critique.

Re: [Elpingos] Mes critiques en 2015

MessagePosté: Lun 21 Déc 2015, 12:51
par Milkshake
elpingos a écrit:
osorojo a écrit:Tu l'as vu en VO ?

Yep. Version rallongée en 70mm projetée lors de l'AVP au grand Rex. :bluespit:
Je conseille la VO of course, car déjà c'est du Tarantino, donc beaucoup de rythme dans les dialogues, et il y a ici en plus tout un travail sur les accents ...


Du coup tu nous a pas dis la projection en 70mm sur l'écran assez carré du grand rex, tu as vu un gouffre qualitatif sur la qualité de l'image par rapport à une projection classique ?



Jed_Trigado a écrit:Vu cette nuit grâce a l'albanie et je suis d'accord en tout points, perso, je m'abstiendrais de tout commentaire pour le moment en attendant que plus de gens le découvre, le film étant tellement imprévisible dans son déroulement, qu'il faut vraiment être le plus vierge d'informations. C'est désormais mon QT préferé avec Jackie Brown.


C'te honte :evil: découvrir un des rare film qui vaut le coup d'être vu en salle sur un pauvre dvdrip de screener pour les membre des oscar avec les couleurs qui bavent. Tarantino deviendrait fou si il savait ça. :mrgreen:

Re: [Elpingos] Mes critiques en 2015

MessagePosté: Lun 21 Déc 2015, 12:52
par Jed_Trigado
Pleure pas, je le reverrais en salles de toute manière.

Re: [Elpingos] Mes critiques en 2015

MessagePosté: Lun 21 Déc 2015, 13:00
par Milkshake
Perso je m'en fou mais je comprend juste pas la démarche surtout que le film sort dans quoi à peine 2 semaine.

Je vois pas l'intérêt si ce n'est se bousiller sa future scéance ciné. Encore si c'était un film que tu étais sur de ne pas voir en salle ou qui sortirai dans très longtemps à cause d'un décalage de la sortie en france par rapport au reste du monde...

Perso j'ai jetter à un oeil à certain screener dispo, la qualité de l'image est à pleurer :? , on se croirait back au début des années 2000 avec des rip dvd tout pourri.